Le PQ souhaite que la Santé publique se distancie du politique

Dans un souci de transparence et de précision, et au bénéfice de l’ensemble de la population du Québec, le député de Matane‑Matapédia et chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, ainsi que le député des Îles-de-la-Madeleine et porte‑parole en matière de santé, Joël Arseneau, souhaitent qu’une ligne claire soit tracée entre le politique et la Santé publique, notamment pour préserver l’indépendance de cette dernière.

Pour assurer la transparence et la précision de l’information transmise, ainsi que l’indépendance de la Santé publique, le Parti québécois propose :

que les points de presse du gouvernement du Québec et de la Santé publique soient tenus de façon distincte;

que pour chaque recommandation émise par la Santé publique, son directeur indique publiquement si elle a été suivie intégralement, partiellement ou aucunement et, surtout, pourquoi.

Depuis le début de la crise, le premier ministre mentionne que son gouvernement s’appuie sur les experts en santé publique pour déterminer les barèmes et le calendrier du déconfinement. Or, ces derniers jours, les points de presse conjoints du pouvoir politique et de la Santé publique ont amené beaucoup de confusion. «Il est de plus en plus difficile de déterminer dans quelle mesure le gouvernement relaie les recommandations de la Santé publique, et si celle-ci est d’accord avec la stratégie de déconfinement adoptée, alors que la situation ne cesse de se dégrader à Montréal. Pour que les Québécoises et les Québécois puissent se faire une idée claire, les deux entités ne devraient plus partager la même tribune. Pour nous, cette distanciation aurait l’avantage de préserver la nécessaire indépendance de la Santé publique. C’est toujours le politique qui décide. La santé publique est un aviseur», a indiqué le chef parlementaire du Parti québécois.

Son collègue des Îles-de-la-Madeleine estime en outre que la population serait gagnante si la Santé publique – dont le principal mandat est de déterminer, en se basant sur la science, la marche à suivre la plus sécuritaire – indiquait distinctement ses recommandations. «En période de déconfinement, tout doit être mis en œuvre pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs et des citoyens en général; il devient alors fondamental de connaître la part des décisions qui relève de l’avis des experts et celle qui relève plutôt du gouvernement. Les citoyens devraient pouvoir savoir si les recommandations de la Santé publique sont suivies à la lettre ou s’il reste du travail à faire pour rencontrer les objectifs. Présentement, seul le premier ministre est témoin des réserves de la Santé publique. Mais cette dernière est redevable à l’ensemble des Québécois et non seulement au gouvernement. Évidemment, cet exercice n’est possible que si les points de presse sont tenus distinctement», a fait valoir Joël Arseneau.

«Les enjeux reliés à la pandémie sont grands et préoccupants. Les Québécois sont inquiets. Il est plus qu’essentiel que le gouvernement soit en harmonie avec les experts, et que la Santé publique puisse dire ce qu’elle veut, quand elle le veut», a conclu Pascal Bérubé.