COVID-19 : la quête de Bobettes Man

Depuis environ deux semaines, un drôle d’individu sillonne les routes du Centre-du-Québec à vélo, moustache au vent et grosses lunettes teintées au visage. Avec ses bas golfs, sa cape et ses bobettes arc-en-ciel par-dessus ses combines noires, il attire les regards. Si vous le croisez, souriez, car vous venez de rencontrer Bobettes Man, le nouveau super-héros de la région!

Il s’agit d’un personnage créé de toutes pièces par un citoyen d’ici, qui souhaite simplement faire rigoler un peu les gens et garder la forme en ce temps de pandémie. Sa démarche est sans malice et fait de plus en plus sensation, au fur et à mesure qu’il accumule les kilomètres.

«Au début, je me faisais regarder de travers. Avec le temps, par contre, les gens ont compris que j’étais un peu « crinqué », mais que j’avais de bonnes intentions», raconte celui qui souhaite conserver son anonymat non pas parce qu’il n’assume pas ses bobettes, mais bien parce qu’il veut maintenir l’intégrité de son personnage.

Bonne chance, Bobettes Man!

Bobettes Man a une quête à réaliser. Il doit trouver les cinq clés qui lui permettront d’ouvrir le coffre aux trésors contenant la recette secrète du «coronavaccin». Ce sont les mystiques druides des planètes arc-en-ciel qui l’ont désigné pour partir à leur recherche à travers les cinq MRC du Centre-du-Québec afin de «sauver le peuple».

Il a amorcé sa tournée le 23 avril à Lemieux. Depuis, il a visité toutes les municipalités de la MRC de Bécancour et parcouru environ 220 kilomètres sur son vélo. Au moment de notre entretien, il faisait une petite pause pour compiler les informations accumulées et analyser les indices trouvés avant de reprendre la route en direction de la MRC de L’Érable.

«Ça prendra le temps que ça prendra», indique Bobettes Man, qui s’attend à faire face à une foule d’imprévus durant son périple qui l’amènera dans toutes les municipalités centricoises, sans exception. «Mon chemin est tracé, mais ça se peut qu’il y ait des changements en cours de route. C’est nouveau, cette aventure-là, alors je vais m’ajuster au fur et à mesure», dit-il.

Après les MRC de Bécancour et de L’Érable, Bobettes Man prévoit visiter, dans l’ordre, les MRC d’Arthabaska et de Drummond, pour conclure avec Nicolet-Yamaska. À ce moment, il aura quelque 1200 kilomètres dans les mollets.

Des arcs-en-ciel en cadeau

Durant cette tournée qui s’étalera sur quelques semaines, Bobettes Man laissera sa marque partout où il passera, tel qu’il l’a fait aux quatre coins de la MRC de Bécancour. Il dessinera derrière lui un arc-en-ciel accompagné de la mention Merci, #savabinallécdq et du nom de l’endroit visité.

«Tant qu’à faire la tournée du Centre-du-Québec, je veux m’assurer de démontrer ma reconnaissance aux gens qui vont au front pour nous, qui sont là pour donner un service et nous aider à subvenir à nos besoins. Ces gens-là mettent leur santé à risque», souligne-t-il.

«L’arc-en-ciel, c’est le signe de l’espoir. Je veux dire au peuple de ne pas s’en faire, qu’on va passer à travers tout ça», poursuit celui qui trace généralement ses dessins au sol, à proximité de commerces considérés comme des services essentiels, à l’aide d’un produit à base de craie biodégradable. «C’est mon estampe pour dire que je suis passé dans la municipalité et que ç’a bien été. C’est simple, rapide et efficace.»

Devenir meilleur

Depuis le début de la quête de Bobettes Man, le bouche à oreille fait son effet. «Le monde se parle. Dans l’ensemble, les gens sont contents de me voir. Ils trouvent ça beau et drôle. Ça me motive à continuer parce qu’au début, je vous avouerais que j’étais un peu insécure dans mon rôle d’élu. Mais les gens sont de plus en plus intéressés à embarquer dans l’aventure. Je l’apprécie. Ça me donne l’énergie pour continuer.»

C’est donc un départ en force pour le nouveau super-héros, qui combat le coronavirus et ses effets collatéraux du mieux qu’il peut. «C’est très grave ce qui se passe actuellement. C’est triste de voir du monde partir et être malade. Il ne faut pas banaliser ça», insiste-t-il.

Sur une note d’espoir, il ajoute être d’avis que c’est lorsqu’on vit une période difficile qu’on change, qu’on grandit et qu’on devient meilleur. «Que ce soit moi ou quelqu’un d’autre qui trouve le « coronavaccin », ça ne fera pas de différence. L’important, en fin de compte, c’est qu’on retrouve la santé, qu’on tire des leçons de tout ça et qu’on apprenne à devenir un meilleur peuple», conclut celui dont on peut suivre les aventures sur Facebook.