COVID-19 : un avenir incertain pour les écoles de danse de loisir?

Les écoles de danse de loisir des quatre coins du Québec s’estiment oubliées dans le cadre des mesures prises pour aider le secteur culturel à faire face aux conséquences du confinement lié à la COVID-19.

Représentant au-delà de 30 000 élèves de tout âge et tous les genres de danse, près d’une centaine d’écoles de danse sont membres du Réseau d’enseignement de la danse (RED). Ils s’inquiètent de passer sous le radar lors de la relance du secteur.

Évidemment, toutes les activités en studio sont arrêtées depuis la mi-mars. Bien que certaines écoles aient opté pour poursuivre les classes en ligne, toutes n’ont pu faire ce choix. Les spectacles de fin d’année et les compétitions sont annulés ou reportés et les camps d’été sont encore incertains. Vu les budgets restreints, les frais fixes qui grugent la trésorerie et la pression des potentielles demandes de remboursement, de nombreuses écoles risquent leur survie.

Bien que le gouvernement envisage la réouverture des écoles publiques et un plan de relance économique, l’inquiétude persiste. Les directions des écoles de danse de loisir craignent que le secteur récréatif soit oublié. «Les écoles de danse de loisir sont dans une fâcheuse position, car la danse est à la fois une discipline culturelle, sportive et éducative. Avec la possible réouverture des écoles, va-t-il de soi que les programmes Arts-Études reprennent, et si oui, avec quelles mesures sanitaires et quel soutien?

Est-ce que les écoles de danse seront considérées comme des entreprises pour leur volet récréatif dans la relance des activités économiques? Beaucoup de questions demeurent et on doit chercher la réponse dans plusieurs ministères. Même si on comprend ne pas être au coeur des préoccupations, on veut s’assurer d’être entendus» , indique Marie-Pierre Bourget, coprésidente du RED et directrice de l’école de danse Élédanse à Lévis.

Réflexions sur les enjeux des écoles de danse de loisir

Si les mesures de confinement se poursuivent au-delà du 4 mai, la majorité des écoles de danse ne pourront reprendre les cours manqués. Et comme les spectacles et compétitions de danse sont déjà annulés ou reportés, le risque d’un désengagement de la clientèle est élevé.

«Les écoles du RED ont créé le mouvement #ClasseDeDanseSolidaire pour sensibiliser aux impacts d’une demande massive de remboursements. Beaucoup de clients comprennent et ont choisi d’être solidaires avec leur école, mais ça demeure une grande source d’inquiétude», affirme Véronique Clément, directrice générale du RED. Les écoles de danse réfléchissent évidemment à un plan de relance et se posent beaucoup de questions, notamment sur les mesures sanitaires qui seront exigées. La distanciation sociale et le port obligatoire du masque pourraient nuire grandement à la relance puisque la danse s’enseigne le plus souvent en groupe.

«Faudra-t-il complètement repenser la logistique de l’école? Multiplier les horaires pour limiter le nombre d’élèves par classe? Nettoyer les studios entre chaque leçon? Tout cela occasionnerait des coûts supplémentaires. Aurons-nous droit à de l’aide pour cette relance?», questionne madame Bourget. «C’est sans compter l’incertitude de savoir si la clientèle sera au rendez-vous.

Avec le climat de peur et les pertes financières des familles, est-ce que la danse sera encore une priorité? Beaucoup d’écoles risquent de souffrir longtemps des conséquences», soutient Marie-Pierre Bourget. Considérant l’ensemble de ces enjeux, le RED est particulièrement préoccupé par la survie des écoles de danse de loisir, d’autant plus que le Conseil des arts et des lettres du Québec s’occupe uniquement des compagnies artistiques professionnelles.

«Nous demandons au ministère de la Culture et des Communications (MCC) de ne pas oublier les écoles de danse de loisir lorsqu’il préparera son plan de relance. N’oublions pas que le loisir artistique est à la base de la chaîne culturelle», affirme Véronique Clément.

À propos du Réseau d’enseignement de la danse (RED)

Le RED est un organisme culturel soutenu par le ministère de la Culture et des Communications auquel adhèrent volontairement les écoles de danse de loisir et les enseignants en danse de toutes les régions du Québec. Le RED offre de l’accompagnement, du soutien, de la formation continue et de multiples services complémentaires, en plus de représenter ses membres auprès des instances gouvernementales. Pour en savoir plus, visitez le https://red-danse.ca.