Il attend depuis 27 ans de se marier et devra encore patienter

Ils avaient choisi la date du 25 avril pour se dire «oui». La célébration de l’amour d’un couple de Daveluyville devra toutefois attendre puisque le mariage, que le fiancé espère depuis 27 ans, devra être reporté.

La noce devait avoir lieu à la salle municipale de Saint-Rosaire, municipalité dans laquelle le couple formé d’Annie Blanchette et de Bertrand Poliquin a habité pendant 11 ans. Tout était prêt : musique, photographe, buffet, fleurs, décorations. Bien sûr, la robe de madame était achetée, tout comme le complet de monsieur. La cérémonie, à laquelle on attendait environ 150 invités (les réponses des faire-part en faisant foi), devait être officiée par la mère d’Annie, Noëlla.

Mais la fête n’aura pas lieu le 25 avril, date de l’anniversaire d’Annie qui aura alors 47 ans. Le couple a été avisé, il y a quelques jours, que, confinement oblige, le mariage devra être reporté. Bertrand Poliquin était extrêmement chagriné de la situation, mais il se fait tranquillement à l’idée. «Il va falloir se trouver une autre date, lorsqu’ils annonceront qu’on peut reprendre les rassemblements», dit-il avec philosophie.

Puisque cela fait 27 ans qu’il espère unir officiellement sa destinée à celle d’Annie, sa compagne avec qui il a eu quatre enfants et quatre petits-enfants (bientôt cinq), Bertrand n’en est pas à quelques mois d’attente. «Moi je voulais la marier dès le départ. Elle voulait attendre de voir si j’étais le bon gars», explique-t-il encore.

Mais au fil du temps, il a répété sa grande demande à trois reprises. C’est l’an dernier, alors que leur fille a fait le pas, qu’Annie s’est finalement décidée. «Tout le monde, alors, pensait qu’on était déjà mariés», a-t-il raconté.

Le couple est solide puisqu’en plus d’avoir été en mesure de se renouveler au fil du temps, il est parvenu à rester soudé malgré le décès d’un fils en 2017, événement dramatique qui a changé les priorités. «On est passé à travers. On s’aime et on a souhaité célébrer cet amour. Et Annie voulait se voir en robe de mariée», indique encore Bertrand. Il n’y aura donc pas de mariage pour eux le 25 avril, seulement un anniversaire. Mais le projet n’est que reporté à une date ultérieure. «Et on garde le même orchestre, le même photographe et la même salle», explique-t-il.

Lorsqu’ils ont appris qu’ils devaient remettre leur mariage, Annie et Bertrand ont encaissé le choc avec tristesse. Après quelques jours, ils acceptent la situation qui a fait en sorte que toute cette crise du coronavirus est devenue encore plus réelle et tangible pour eux. «Ça nous dit qu’il n’y a plus rien de sûr, comme avant», a découvert Bertrand.

Si on leur avait dit, il y a quelques mois, qu’un virus allait les empêcher de se marier, ils n’y auraient sûrement pas cru. Maintenant, avec ce report, ils sont touchés, à leur façon.

«Quand on l’a appris, Annie a pensé à un mariage dans l’intimité. Mais moi je veux faire ça en grand. Ça fait longtemps que j’attends, je peux attendre encore. Mais c’est sûr que ça va se faire», a-t-il terminé.