COVID-19 : atteint d’un cancer de la prostate, son opération est reportée

La pandémie de la COVID-19 affecte le réseau de la santé et, par la force des choses, les patients. Pas seulement ceux et celles qui doivent combattre le virus, mais également les personnes en attente d’une chirurgie jugée non urgente dans le contexte actuel. C’est le cas de François Tardif, diagnostiqué d’un cancer de la prostate le 13 février dernier.

L’entraîneur de soccer bien connu dans la région est, ni plus ni moins, une victime collatérale du coronavirus. En principe, il devait se faire opérer demain (lundi) au centre hospitalier de Trois-Rivières. Le chirurgien avait opté pour une approche agressive. On devait procéder à l’ablation de la prostate et effectuer une biopsie, alors qu’une masse de la grosseur d’une olive a été observée dans ses ganglions.

Le principal intéressé s’était préparé à cette journée. Or, comme plusieurs autres personnes dans sa situation, son opération a été reportée. Il ignore quand elle aura lieu. On lui a simplement dit qu’on le contacterait 48 heures avant la chirurgie.

Il va sans dire que lorsque la maladie frappe, l’attente et le temps deviennent les pires ennemis. «Ça soulève de l’incertitude et de nombreuses inquiétudes, a reconnu l’homme de 63 ans. J’aurais aimé être rassuré par le personnel médical, ne serait-ce qu’un coup de téléphone pour me dire de ne pas m’inquiéter.»

D’autant plus que le temps peut être un facteur aggravant lorsqu’il est question de cancer. Il espère que son état de santé ne se détériorera pas d’ici l’opération. En attendant, il continuera de suivre à la lettre les recommandations de ses médecins. En fait, on lui a surtout suggéré de «continuer à vivre». C’est ce qu’il fait. Il a toujours adopté de saines habitudes de vie. Il mange sainement et il s’entraîne. Ça a d’ailleurs ajouté à la frustration d’être atteint par le cancer. «Le cancer de la prostate en est un hypocrite», a-t-il lancé.

C’est d’ailleurs par hasard que la maladie a pu être détectée. Il devait se soumettre à des examens médicaux pour le renouvellement de son permis de conduire de minibus. À ce moment, sa médecin de famille, Céline Cotte, l’invite également à un «test de la prostate». Un toucher rectal sonne l’alarme. Les doutes se concrétisent quelques mois plus tard, après notamment de nombreuses biopsies.

«Je remercie la docteure Cotte pour sa vigilance, a insisté M. Tardif avec reconnaissance. Le toucher rectal est contesté par plusieurs médecins. Pour moi, il a fait une différence énorme. Je n’avais aucun symptôme. Quand le diagnostic de cancer est tombé, ça a frappé comme une brique en plein front», a-t-il exprimé.

En raison de sa maladie, il devient, comme plusieurs autres, plus vulnérable à la COVID-19. Il suit religieusement les consignes et les mesures de la santé publique. Il invite tout un chacun à faire de même. Il se désole que certains, encore, minimisent la crise vécue aux quatre coins du globe.

Plus vite la pandémie sera derrière nous, plus rapidement le réseau de la santé pourra accueillir tous les patients en attente d’être soignés.