Le moment présent, au-delà du programme scolaire

Prendre le temps de prendre le temps!  Au-delà du programme scolaire en quarantaine, si mes enfants vivaient un apprentissage intensif des ingrédients du bonheur?

Tout est une question de perception. Je peux vivre cette crise en croyant que mes enfants manquent actuellement des apprentissages académiques.  Oui, c’est effectivement un fait bien documenté. Surtout pour nos jeunes à risque.

Mais, si la COVID-19 m’envoyait un message, à moi l’adulte!  Un message qui provient directement de la vie. De la raison même de la vie : apprendre à vivre ma vie, en harmonie, avec ce qu’elle m’offre, dans le moment présent.  Voilà un autre type d’apprentissage auquel les enfants doivent avoir accès au même titre que les apprentissages académiques.

Et pour cause! Peut-être que mes enfants ne veulent pas vivre la vie de performance, de stress, de nombriliste, d’anxiété et d’essoufflement que l’adulte que je suis a si bien créée.

En 2019, un sondage mené par la firme Léger relève qu’au Québec 47% des gens se disent anxieux. En 1990, c’est 38% des répondants qui se disaient anxieux.  Ces données ne sont pas des diagnostics médicaux, mais une constatation des répondants. Néanmoins, cette observation parle d’elle-même.

Maintenant que les enfants sont à la maison, est-ce que je vais mettre en lumière seulement l’importance de la performance académique?

Alors qu’en ce moment même, nos enfants apprennent en expérience directe avec la COVID-19, l’antidote à l’anxiété : vivre le moment présent.

Et vivre le moment présent, c’est cultiver certains ingrédients du bonheur: l’empathie, le respect, le partage, la créativité, la confiance en soi, la collaboration, la gratitude, la simplicité, l’écoute, l’émerveillement, le calme et la bienveillance.

Alors, au-delà de l’urgence de la situation actuelle en matière d’éducation, j’ai la conviction que les acteurs du milieu scolaire ainsi que les parents désirent sortir du syndrome de la performance pour laisser la juste place au moment présent, comme énoncé plus haut.

Une fois que le programme scolaire sera sorti de sa quarantaine et que nos jeunes seront de retour dans nos écoles, je vais remercier la COVID-19, d’avoir donné l’espace-temps aux adultes pour intégrer l’importance de cultiver les ingrédients du bonheur.  Et si le bonheur était justement l’appel téléphonique, le Facebook de l’école, le courriel ou le facetime que le personnel des écoles fait actuellement. Simplement pour dire : «Je suis encore là pour toi. Ça va bien aller!»

Dans le fond, au lieu de s’étourdir rapidement avec l’idée des cours à distance, prenons le temps d’écouter ce que la COVID-19 nous chuchote à l’oreille…

Au personnel scolaire, aux parents et aux enfants, vous avez toute ma gratitude.

Yannick Fréchette

Psychoéducateur, consultant en éducation, conseiller municipal et père de trois adorables enfants