Cégep de Victo : les étudiants du programme GTEA déposent une pétition

Les étudiants du programme en Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA), profils maraîchers et horticoles biologiques, demandent à la direction du cégep de Victoriaville et au ministre Roberge de créditer les cours de la session d’hiver 2020.

Une pétition en ce sens a été déposée aujourd’hui par l’Association étudiante. La pétition comptait déjà plus de 70 noms depuis mercredi soir et les signatures continuaient à affluer de toutes les cohortes de l’Institut national d’agriculture biologique.

Lors de la déclaration de l’état d’urgence sanitaire et de la fermeture des établissements scolaires, la majorité des élèves finissants de l’INAB étaient en voie de terminer leur parcours scolaire et de recevoir leur diplôme qui leur permettait de démarrer leur entreprise agricole.

«Certains ont absolument besoin de leur diplôme en mai pour avoir droit au financement et subventions agricoles pour leur entreprise qui est déjà en démarrage. D’autres ont des contrats sur des fermes qui commencent en mai et tout le monde sait que la crise aura un impact majeur sur l’agriculture. Ils seront absolument nécessaires à la survie de certaines fermes», est-il écrit dans le document déposé.

«Plusieurs élèves sont complètement dépassés par les évènements et par l’ambiguïté entourant leur futur à court et moyen terme. Cette situation s’avère peu propice à la productivité et ne favorise en rien leur apprentissage ou leurs capacités à poursuivre les travaux scolaires entamés ou à venir. De plus, ce sont des projets agricoles et leur planification financière pour les cinq prochaines années qui s’effondreraient pour certains si la graduation était repoussée en juin ou plus tard.»

«La décision du cégep de Victoriaville, suite aux directives ministérielles, de commencer la formation à distance à partir du 6 avril et d’annoncer le retour en classe pour le 4 mai 2020, est prise de façon hasardeuse», toujours selon le document.

«Suivre l’exemple des universités, qui ont crédité des cours et annulé la session, est la seule solution qui peut permettre à tout le monde une fin de session équitable et qui ne désavantage pas les gens qui ne peuvent pas finir en juin, ceux qui ne peuvent pas faire les cours à distance ni ceux qui ont d’autres contraintes.»

«La cohorte 2017-2020 aura été une des mieux formées depuis 1986, ayant pu utiliser les anciennes installations ainsi que les nouvelles, et ayant pu faire un stage sur la nouvelle ferme-école qui était bien rodée pour sa deuxième saison. S’il vous plaît, ne laissez pas cette crise nuire à notre futur en nous obligeant de faire des cours en ligne, d’être à l’école en juin, de devoir revenir l’année prochaine (pour ceux qui ne pourront y être) ou de devoir rédiger un plan d’affaires durant une crise où il est impossible de prévoir le comportement des marchés et de l’économie. Dans ce contexte économique, faire les soumissions qui serviront à produire des budgets réalistes s’avèrerait impossible.»

«C’est pourquoi nous exigeons du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, et du directeur des études du cégep de Victoriaville, Christian Héon, l’obtention des crédits pour les cours de la session d’hiver 2020 en GTEA pour la cohorte 2017-2020, l’obtention des diplômes pour tous les finissants et que la possibilité de créditer des cours des autres cohortes soit aussi étudiée.»

«S’il vous plaît, donnez-nous nos crédits et nos diplômes (pour les finissants), annulez la remise du plan d’affaires et libérez-nous! L’agriculture est en crise, comme la société dans son ensemble. Nous sommes nécessaires dans les champs, cet été plus que jamais!», conclut le document.