Les besoins d’aide alimentaire s’annoncent plus importants

La fermeture des entreprises, commerces et services non essentiels décrétée par le gouvernement Legault jusqu’au 13 avril en raison de la pandémie de la COVID-19 fera probablement exploser les demandes d’aide alimentaire chez ORAPÉ à Plessisville dans la MRC de L’Érable et à la Sécurité alimentaire à Victoriaville dans la MRC d’Arthabaska.

Tant la directrice générale d’ORAPÉ, Valérye Bédard, que la directrice générale de la Sécurité alimentaire, Isabelle Voyer, craignent une recrudescence des besoins avec l’arrivée massive de travailleurs et travailleuses sur le chômage qui pourraient s’ajouter à la clientèle de personnes déjà en situation de pauvreté qui se prévalent des services offerts par les deux organismes.

L’annonce par Québec d’une aide financière d’urgence de 2 millions $ que se partageront les banques alimentaires telles que Moisson Mauricie/Centre-du-Québec aura cependant des répercussions positives pour les deux organismes locaux qui s’y approvisionnent déjà en nourriture. «Nous ne toucherons pas l’argent, mais nous allons bénéficier des denrées additionnelles que pourra ainsi se procurer Moisson Mauricie/Centre-du-Québec. Nous prévoyons donc être en mesure d’assurer le service durant cette période», d’indiquer Valérye Bédard.

ORAPÉ dessert une cinquantaine de familles par semaine et la distribution alimentaire s’effectue le jeudi après-midi. «Nous avons réorganisé notre service alimentaire pour nous assurer de limiter les contacts et de desservir en moyenne six à sept familles à l’heure. Ça peut sembler archaïque comme service, mais les sacs de denrées leur sont remis près de leur véhicule dans le stationnement par les membres de notre équipe», d’indiquer Mme Bédard en précisant que les gens doivent d’abord communiquer par téléphone ou par courriel pour obtenir un rendez-vous. «Pour les personnes de 70 ans et plus, nous assurerons le service de livraison.»

Tous les autres services dispensés habituellement par ORAPÉ ont d’autre part été fermés, qu’il s’agisse du volet de la vente, de la récupération et du dépôt d’articles. «Nous avons d’ailleurs réduit notre personnel de 16 à 4 employés et nous avons également limité le nombre de nos personnes bénévoles», de poursuivre la directrice générale laissant entendre que plusieurs autres mesures ont été mises en place pour assurer la sécurité des gens.

Du côté de la Sécurité alimentaire de Victoriaville qui rejoint quelque 200 familles par semaine, le service de distribution de nourriture est maintenu, mais le nombre de journées pour venir récupérer les denrées a été réduit de trois à deux pour diminuer l’achalandage.

Les mesures préventives au niveau des opérations sont similaires à celles adoptées chez ORAPÉ. «Nous avons, nous aussi, modifié certaines façons de faire qui requièrent moins d’employés et de bénévoles sur le plancher et la clientèle n’entre plus à l’intérieur alors que nous distribuons les denrées à partir du stationnement», de faire savoir Mme Voyer. Si l’organisme a remercié la moitié de ses quelque 30 bénévoles, les quatre employés demeurent tous en poste, mais avec un horaire réduit.

«C’est certain qu’on s’attend à répondre à plus de besoins. Il y a déjà de nouvelles personnes qui nous appellent. Nous pourrons les desservir sans problème», de conclure Mme Voyer rappelant à la clientèle qu’elle doit prendre rendez-vous avant de se présenter.

Pour ce qui est de la collecte des marchandises invendues et les surplus d’inventaires des commerces en alimentation, des producteurs et des transformateurs de la région, le camion de la Sécurité alimentaire de Victoriaville continuera à se déplacer deux fois par semaine plutôt que tous les jours, et ce, dans un souci de diminuer les risques de contagion des bénévoles et collaborateurs.