«On prend notre mal en patience» -Charles Moreau

L’athlète victoriavillois de paracyclisme, Charles Moreau, avoue avoir été surpris par l’annonce du Comité olympique canadien de ne pas envoyer ses athlètes aux Jeux de Tokyo. «Ça a été quand même un choc pour nous», confie-t-il en entrevue avec le www.lanouvelle.net.

Un choc parce que les athlètes, note-t-il, n’avaient pas été mis au courant de la tangente que cela prenait et qu’il y avait des discussions en ce sens. «Ça nous est tombé dessus en même temps que tout le monde, souligne-t-il. Mais c’était quand même bien de constater que cette décision a été prise d’abord et avant tout pour la sécurité des athlètes.»

Les athlètes, selon Charles Moreau, ressentaient en même temps une certaine inquiétude vis-à-vis une éventuelle amélioration de la situation et de la tenue des Jeux sans la présence des athlètes canadiens.

Mais tout cela s’est dissipé à l’annonce du report des Jeux olympiques et paralympiques.

Dans toute cette incertitude, le Victoriavillois reconnaît qu’il entretenait, comme certains autres athlètes, un certain espoir que les jeux aient lieu.

Et puis cette possibilité aussi d’une annulation qui pointait. «Une annulation et un report, ce n’est vraiment pas le même impact», souligne-t-il.

Maintenant, il sait à quoi s’en tenir. «On prend notre mal en patience, comme on dit. Finalement, ce sera une année de préparation comme les autres», expose Charles Moreau.

En action!

L’athlète ignore le calendrier et le moment des compétitions. «Le calendrier sera moins occupé, particulièrement en début de saison. Ce sera une saison très courte en termes d’événements. Il y aura quand même des courses qui vont compter dans les sélections. Ce n’est donc pas à prendre à la légère», signale-t-il.

Pas question pour lui, donc, de s’accorder une pause d’un mois comme il le fait en fin de saison. S’il profite actuellement une semaine plus tranquille avec la présence de son fils à domicile, Charles Moreau, reprendra ensuite une routine d’entraînement plus régulière.

Reste que la fermeture des centres d’entraînement en raison de la pandémie amène le paracycliste à adapter sa façon de s’entraîner. «Je songe  à m’équiper à la maison. J’ai commandé du matériel. Il faut faire preuve de créativité et essayer de s’adapter du mieux qu’on peut dans les conditions actuelles», dit-il avec philosophie. «Quand même, pour moi, l’essentiel, je peux le faire ici en faisant du vélo sur mon trainer. Je suis en mesure de le faire avec une bonne intensité», précise-t-il.

Pour le moment, Charles Moreau ne sait donc pas à quel moment il reprendra les compétitions. Des décisions qui, estime-t-il, viendront peut-être dans les deux prochains mois en fonction de la façon dont évoluera la situation au Québec et ailleurs.

Au fil des ans, Charles Moreau a fait rayonner Victoriaville et sa région sur la scène internationale, suscitant la fierté dans la région, lui qui a récolté de nombreux honneurs, cumulant de nombreuses médailles lors des championnats mondiaux et lors des coupes du monde. Et bien sûr, deux médailles de bronze aux Jeux paralympiques de Rio en 2016 et deux autres médailles décrochées aux Jeux panaméricains de Toronto l’année précédente.

Il y a quelques mois, en novembre, Charles Moreau a été désigné athlète par excellence masculin en paracyclisme à l’occasion du 34e Mérite cycliste québécois.