Au temps du coronavirus : vivre sa foi autrement

Les consignes pour contenir le coronavirus ont des répercussions à tous les niveaux. La religion et la foi ne sont pas épargnées et des changements ont dû être apportés aux pratiques de l’Unité pastorale de Victoriaville.

En entrevue téléphonique, le curé de la paroisse Sainte-Victoire, David Vincent, a expliqué que même s’il y avait plusieurs bouleversements, les gens peuvent encore exercer leur foi. On sait que toutes les célébrations religieuses et activités pastorales ont été annulées dans les églises. Plus de funérailles ni de baptêmes puisque les rassemblements de gens sont proscrits. «Pour les funérailles devant les cendres, on peut reporter la célébration. Lorsque c’est avec cercueil, il est possible de faire l’inhumation (avec un groupe restreint de personnes) et remettre la cérémonie dans l’église», a expliqué le curé qui a ajouté que les circonstances faisaient en sorte qu’il fallait trouver de nouvelles façons de faire.

Il continue d’aller dans les salons funéraires lorsqu’on le demande, mais il s’assure au préalable que les règles seront respectées. «J’applique la distanciation», insiste-t-il. Vendredi matin, lors de la conférence téléphonique quotidienne qu’il a avec l’évêché, il a appris que les célébrations reliées aux jours saints et Pâques venaient d’être annulées. «Elles seront présentées en vidéo sur Facebook», annonce-t-il. En effet, une équipe s’est affairée à préparer des activités, dont «Méditer les sept paroles du Christ» qui permettra aux fidèles, le Vendredi saint, un temps d’arrêt en compagnie de l’organiste Richard Marcoux, Fr Claude Dubreuil, Annie Jutras, l’abbé Pierre Proulx et Dany Jacob.

Et pour ceux qui veulent toujours assister à la messe, celle du dimanche peut être suivie en direct à 11 h sur le site Internet de la paroisse (www.paroissesboisfrancs.org) ou sur Facebook (victobfparoisses).

M. Vincent indique qu’il faut, en ces temps, valoriser la prière à la maison. De son côté, son travail a été grandement modifié, mais il voit cela de façon positive. «Ça nous permet d’explorer de nouvelles façons de vivre sa foi. Il est temps d’utiliser la technologie et être créatif», dit-il encore.

Mais l’église Sainte-Victoire de Victoriaville demeure ouverte, en avant-midi (jusqu’à nouvel ordre), pour permettre à ceux qui voudraient se recueillir, en solitaire, d’aller y prier ou allumer un lampion.

Les prêtres continuent de dire la messe et de prier pour tous les paroissiens, quotidiennement, mais en privé. «On peut se sentir unis, mais chacun de son côté. Même isolés, on n’est pas seuls», insiste-t-il.

Chez ses paroissiens, pas de vent de panique de ces mesures d’isolement. «Je sens même une forme de sérénité. Les gens comprennent la situation. C’est un peu comme un carême. Au bout de chaque épreuve, il y a quelque chose de bon. Et ce n’est surtout pas une punition divine, rassure-t-il. Le Seigneur nous accompagne là-dedans.»