Transition réussie pour Simon Lafrance

Dès sa première campagne avec les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l’ancien attaquant des Tigres de Victoriaville Simon Lafrance s’est implanté comme l’un des rouages importants de la force de frappe offensive trifluvienne.

En 28 parties cette saison, le patineur natif de Saint-Eustache a récolté 28 points, dont 13 buts, ce qui lui a permis d’être le deuxième meilleur pointeur de son équipe. Seul Julien Tessier a su faire mieux avec une récolte de 31 points. Lors des séries éliminatoires, Lafrance a ajouté trois buts et une passe en cinq parties. «Au début, peu importe la ligue où tu arrives, il y a une période d’adaptation qui doit se faire. Tu te retrouves dans une nouvelle équipe, de nouveaux coéquipiers et dans un nouveau calibre où les gars sont plus gros et plus matures. Je me présentais là à 21 ans et je devais affronter des gars de 25 ans parfois. Je n’étais également plus en pension. J’avais mon propre appartement. Je devais également commencer à fréquenter une nouvelle école. Malgré tout, bien que notre formation alignait plusieurs recrues, l’équipe a fait du très bon travail. Nous avions de bons vétérans, ce qui a facilité l’adaptation qui était nécessaire», a fait valoir l’ancien capitaine des Tigres.

Misant sur une faible visibilité au Canada, le hockey universitaire est souvent, à tort, peu valorisé aux yeux des amateurs. Cependant, il s’agit d’un calibre très relevé, ce que Lafrance a rapidement constaté. «Je suis d’accord à 100% (sur le fait que c’est un calibre sous-estimé). Je ne savais pas à quoi m’attendre quand je suis arrivé dans les rangs universitaires. Je sortais du junior majeur à 20 ans, donc je pensais que c’était fort. Quand je suis arrivé dans les rangs universitaires, j’ai été surpris. Il y a une coche avec le junior d’un point de vue rapidité et force des joueurs. Je regarde par exemple dans notre équipe et ce sont d’anciens bons joueurs de 20 ans dans le junior majeur. En ajoutant deux ou trois années supplémentaires d’expérience à ces gars, ça donne une ligue très relevée.»

De manière plus globale, les Patriotes ont présenté une fiche de 16 victoires, huit défaites et quatre revers en temps supplémentaire, ce qui leur a valu 41 points et le second rang de la division Est derrière les Ravens de l’Université Carleton. «Si on nous avait dit ça au début de l’année, je ne crois pas que quelqu’un se serait attendu à ça. Selon ce que mon entraîneur nous dit, une jeune équipe qui performe de la sorte, c’est rare. Ça démontre bien la qualité des joueurs que nous avons dans notre équipe. Dès la première année, tout le monde a eu un impact positif. En séries, nous avons perdu contre les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa (demi-finale), une équipe qui misait sur plusieurs joueurs de quatrième et cinquième année. C’était donc une belle expérience gagnée.»

Une transition à faire à l’extérieur de la glace

Lors de ses trois années dans le junior majeur, le patineur de 5’09’’ et 165 livres avait toujours eu la chance de vivre en pension, ce qui lui permettait de se concentrer principalement sur les études et le hockey. En faisant le saut à l’université, Lafrance a également fait un bond dans la vie adulte. «C’est le plus gros changement de la vie d’un joueur universitaire. D’un point de vue hockey, ça demeure semblable avec les pratiques, les matchs et tout le reste. En dehors de la glace, c’est complètement différent. En pension, tu arrives et ton souper est fait. Ton lavage, c’est la pension qui s’en occupe. Là, je devais m’occuper de mon lavage. Quand j’arrivais de mes pratiques, je devais m’occuper de mon souper. Il faut faire son épicerie, son ménage. C’est un monde différent que dans le junior, mais j’ai adoré ça. C’est la liberté qu’on recherche en tant qu’adulte.»

Faisant preuve de sagesse, Lafrance croit d’ailleurs que cette nouvelle liberté dans le monde adulte peut devenir un couteau à double tranchant si ce n’est pas bien géré. «C’est là que certaines personnes vont déraper tandis que d’autres vont demeurer sur la ligne. Par exemple, nous n’avons pas nécessairement de couvre-feu. Il faut donc demeurer discipliné et concentré sur le hockey malgré cette nouvelle réalité.»