Coronavirus : les intervenants d’urgence s’adaptent

Les intervenants d’urgence, policiers, pompiers et paramédics, appelés à intervenir auprès des citoyens, doivent évidemment se protéger contre la propagation de la COVID-19.

Intervenants de première ligne, les paramédics côtoient de près les patients. La COVID-19 vient, en effet, modifier les façons de faire. «Oui, on organise différemment nos opérations parce que la priorité demeure la sécurité de nos intervenants», indique Alexandre Hébert, superviseur aux opérations chez Urgence Bois-Francs.

Les paramédics disposent d’un équipement de protection qu’ils n’enfilent pas systématiquement. Dès l’appel initial au 9-1-1, le préposé tente d’obtenir de l’information en lien avec le coronavirus. «Le contexte actuel modifie notre approche avec le patient, explique le superviseur Alexandre Hébert. On se tient plus loin du patient. On le questionne aussi. Si on établit qu’il ne présente aucun risque, on intervient comme d’habitude. S’il existe un risque, on se retire, on revêt notre protection, puis on intervient.»

Chaque jour, ou presque, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec effectue une mise à jour, informe les paramédics, apporte des ajustements à la façon de faire en présence d’un dépistage potentiel. «Nous suivons la situation quotidiennement, on évolue avec elle», souligne Alexandre Hébert.

Du côté des policiers, la Sûreté du Québec a fait savoir au www.lanouvelle.net qu’elle avait mis en place des mesures pour assurer la santé et la sécurité de ses membres sur le terrain, notamment par la distribution d’équipements de protection individuels.

À ce jour (mardi), la SQ n’observe pas, dans ses effectifs, une hausse marquée du taux d’absentéisme.

Mais comme certains policiers se retrouveraient en quarantaine, une source bien informée a confié que la SQ aurait commencé à contacter des retraités pour qu’ils puissent éventuellement reprendre du service si la situation perdurait et l’exigeait.

Le directeur Mathieu Grenier (Photo www.lanouvelle.net – Archives)

Les pompiers aussi adoptent certaines mesures. À Warwick, l’accès à la caserne est interdit à la population. Seuls les pompiers peuvent s’y présenter. «Et on s’y rend pour le strict minimum, pour les interventions et l’inspection des équipements. On a suspendu temporairement les pratiques», fait savoir le directeur Mathieu Grenier.

Le Service de protection contre les incendies dispose de masques de protection. «Ils sont utiles si on doit intervenir pour une désincarcération et pour aider les techniciens ambulanciers. Dans de tels cas, on revêt masques et gants», précise l’officier.

On évite aussi le plus possible d’exposer inutilement les pompiers. «Si un travail exige deux personnes, on n’en enverra pas quatre», exemplifie-t-il.

Des changements s’opèrent aussi en matière de désinfection des équipements. Les pompiers, seuls, s’affaireront au lavage et à la désinfection de leur appareil respiratoire, une opération qu’ils feront devant un officier sans que celui-ci n’ait à manipuler l’équipement comme cela se faisait auparavant.

François Arel, directeur du Service de sécurité incendie de la Régie Incentraide et coordonnateur de la sécurité civile (Photo www.lanouvelle.net – Archives)

À la Régie Incentraide, la brigade s’est réunie, le week-end dernier. «Il a été notamment question de mesures d’hygiène, de procédure de désinfection. Au retour d’une intervention, tous les équipements et véhicules sont désinfectés», explique le directeur François Arel.

Sur une scène d’accident et de désincarcération, les sapeurs porteront aussi masque, gants et lunettes de protection.

Les casernes de la brigade sont également interdites d’accès au public. Le service de sécurité incendie échange aussi sur l’entraide. «L’Association des chefs en sécurité incendie du Québec (ACSIQ) se trouve en pré-alerte, note le chef Arel. Au besoin, l’association peut nous fournir du personnel.»