Coronavirus : cellule de crise créée au Cégep

Les mesures annoncées, la semaine dernière, par le gouvernement du Québec concernant la fermeture des établissements scolaires en raison de la pandémie de la COVID-19, a obligé la direction du Cégep de Victoriaville à réagir, menant notamment à la formation d’une cellule de crise.

«Dans un premier temps, nous avons mis en place une cellule de crise réunissant plus d’une douzaine de personnes, essentiellement des membres du personnel de gestion», a fait savoir, lundi soir, le directeur général Denis Deschamps aux membres du conseil d’administration.

Cette cellule se réunit quotidiennement, le matin. «Nous regardons l’état de la situation de la veille et on se penche sur les actions à prendre pour la journée en cours», a expliqué le DG, ajoutant que la cellule permettait «de coordonner et de préciser les actions préventives et de toutes autres natures, de répondre aux questions de la communauté collégiale et de communiquer l’information à l’interne et à l’externe.»

Denis Deschamps, directeur général du Cégep de Victoriaville (Photo www.lanouvelle.net)

Denis Deschamps a rappelé aux administrateurs que toutes les activités pédagogiques, la formation régulière et la formation continue sont suspendues pour deux semaines, tout comme le service aux entreprises, de même que de nombreuses activités sportives, culturelles et institutionnelles. «Dans nos prochaines rencontres, nous examinerons l’évolution de la situation et notre réflexion portera sur des activités et événements prévus en avril, même si on est en attente de savoir si le collège sera toujours fermé ou non», a indiqué M. Deschamps.

Mais les autorités collégiales, a-t-il noté, n’ont d’autres choix aussi que de se préparer en vue d’une fermeture plus longue que deux semaines. «On essaie de prévoir tous les scénarios.»

Parmi les mesures mises de l’avant, par ailleurs, le personnel du Cégep a reçu, comme consigne, de demeurer à la maison et de se mettre en mode de télétravail.

Interdit aux étudiants, l’accès au Cégep, a précisé le directeur général, est «hyper limité et restrictif». «Nous ne sommes pas ouverts, mais on est accessible, si on peut dire, pour des membres du personnel qui auraient besoin de venir chercher du matériel pour effectuer du télétravail. Toutes les entrées et sorties sont consignées dans un registre à la sécurité. Nous savons en temps réel qui se trouve à l’intérieur de l’établissement», a fait savoir Denis Deschamps.

Des services essentiels

Le conseil d’administration réuni, lundi soir (Photo www.lanouvelle.net)

Malgré la fermeture, le Cégep maintient certains services essentiels. L’Institut national d’agriculture biologique et les centres de transfert collégiaux en font partie. Tout comme la résidence étudiante qui loge des étudiants du Québec, mais un grand nombre aussi d’étudiants étrangers. «La résidence est au cœur de nos préoccupations, a fait valoir le DG. On en est à faire le décompte des étudiants qui y sont, car certains ont fait le choix, durant la fermeture, de retourner chez eux. Nous sommes en constante communication avec les élèves. On s’assure de leur bien-être. Nous établissons aussi certaines balises en lien, notamment, avec de possibles regroupements dans les chambres.»

Un moyen de communication

Pour favoriser la communication, la cellule de crise s’est dotée d’une adresse courriel. «C’est notre point de chute pour les demandes d’information, les commentaires, tant pour les étudiants, le personnel que pour les partenaires qui gravitent dans le giron du Cégep. On s’en sert pour nos communications à l’interne», a indiqué le directeur général.

Jusqu’ici, peu de questions ont été acheminées par le biais de cette adresse courriel. «Peut-être que nos consignes sont claires», a souligné Denis Deschamps, tout en précisant que les décisions et actions mises de l’avant sont guidées par deux principes : la santé de la communauté collégiale et la participation à l’effort collectif pour enrayer la propagation du virus.

Session en péril?

Le directeur des études du Cégep, Christian Héon, a évoqué cette inquiétude des cégépiens à savoir s’ils allaient terminer leur session.

Le directeur des études, Christian Héon (Photo www.lanouvelle.net)

«Si la fermeture se limite à deux semaines, ça va. On est capable de réorganiser facilement», a-t-il assuré.

Mais au-delà de ces deux semaines, les choses risquent de se compliquer. «J’ai discuté aujourd’hui (lundi) avec mon équipe de conseillers pédagogiques. Nous sommes en réflexion. Il est certain qu’on se penchera sur comment on fait pour réussir dans un calendrier raccourci», a-t-il dit.

Tout n’est pas simple parce que des événements comme Expo-Meuble et Expo SAT servent, non seulement à exposer les réalisations des élèves, mais aussi à les évaluer. «Si on ne peut les tenir, il faut voir comment on organisera ces activités pour être en mesure de témoigner de l’atteinte des compétences. Déjà, on est dans le plan de match, on commence à réfléchir sur la façon de s’assurer que les étudiants puissent terminer leur session», a exprimé M. Héon.

Reste qu’une annulation de la session, si la fermeture des établissements se prolonge, demeure dans le paysage. «On doit réfléchir à toutes les possibilités, a renchéri Denis Deschamps, du fait de reprendre les activités après deux semaines,  ce que je crois peu probable,  jusqu’à l’annulation de la session. C’est entre tout ça qu’on doit jongler.»

Quant à la possibilité, comme une administratrice a questionné, à savoir si le télé-enseignement pouvait représenter une solution, le directeur des études a rejeté l’idée. «On n’est pas là, pour le moment. On n’est pas en mesure de le faire. Ce serait trop improvisé à ce moment-ci», a-t-il fait  savoir.