«L’avenir ne sera pas rose pour les agences de voyages» – Martin Verville

Déjà que les reports faisaient partie de leur quotidien depuis plusieurs semaines, les mesures prises jeudi par le gouvernement Legault afin de ralentir la propagation de la pandémie de coronavirus ont eu «l’effet d’une bombe» pour les voyagistes, estime Martin Verville, copropriétaire de Voyages Vasco. Ses sept employés travaillent présentement d’arrache-pied pour répondre aux demandes de tous les voyageurs.

Certains clients, comme les professionnels du milieu de la santé et de l’éducation, ne peuvent plus se permettre de voyager, considérant qu’ils doivent se placer en quarantaine à leur retour au pays. «On évalue chaque dossier et on prend des décisions. Il y a des gens qui partent quand même, mais plusieurs reportent leur voyage», indique M. Verville. Depuis les consignes émises jeudi par le gouvernement du Québec, des acheteurs, qui avaient réservé il y a quelques jours à peine, revoient leurs plans.

Ainsi, toutes les ressources de l’entreprise victoriavilloise se chargent aujourd’hui principalement des «cancellations». Dans ces cas, on offre des crédits-voyages pour des déplacements ultérieurs.

Priorité : les clients

Martin Verville confirme que les réservations se font rares. «On ne booke plus personne.» Puisque les recommandations gouvernementales évoluent au quotidien, l’incertitude dans le secteur du tourisme durera un moment, prévoit-il. «On ne sait pas quand la crise se terminera.» Pour l’instant, on s’occupe d’annuler les voyages imminents. Pour ceux du mois de mai, par exemple, on attend.

Or, il pense que le temps d’arrêt s’impose pour tous afin d’endiguer la pandémie. Il observe que la situation en Chine emprunte la pente descendante à la suite des mesures. «Ils ont contrôlé l’épidémie et réussi à faire diminuer le nombre de cas. C’est le côté positif. Toutefois, la nouvelle vague, elle passe à travers le monde.»

Oui, une fois que tous les voyages auront été annulés, il y aura des mises à pied. «Mais pas tout de suite», assure-t-il. Pour l’instant, les membres de l’équipe ont plutôt les yeux cernés par la fatigue. Selon lui, il faut demeurer à la maison afin d’endiguer le coronavirus.

«L’avenir ne sera pas rose pour les agences de voyages, mais la priorité, c’est nos clients. On ne les laissera pas dans le néant», conclut M. Verville.