Une initiative du CIFIT porte fruit

La réponse est au-delà des attentes. Une centaine de personnes, provenant d’une cinquantaine d’entreprises, ont participé, mercredi, au Centre intégré de formation et d’innovation technologique (CIFIT) de Victoriaville, à une soirée d’exploration portant sur la robotique, l’intelligence artificielle et la traçabilité des produits.

«Une telle soirée constitue une première pour nous. Nous voulions offrir une visibilité au CIFIT et montrer ce qu’on fait», a confié le directeur adjoint, Alexandre Néron,

L’établissement a fait appel au fabricant Omron et Électro-5 pour dispenser des ateliers aux représentants d’entreprises, de même qu’aux élèves en après-midi.

L’électromécanique et la mécanique industrielle constituent des métiers d’avenir. «La robotique et l’intelligence artificielle s’implantent dans l’industrie», a fait remarquer M. Néron, ajoutant que le CIFIT accueille annuellement quatre groupes d’élèves, dont un groupe du secondaire.

Le coordonnateur de l’événement, l’enseignant Stéphane Girard (Photo www.lanouvelle.net)

Devant les participants, le coordonnateur de la soirée, l’enseignant Stéphane Girard a confié qu’on songeait depuis un bon moment à tenir pareille activité en lien avec le virage amorcé, il y a trois ans, par le CIFIT, et axé sur les entreprises. «Ce virage a mené à une alternance travail-étude, nous a permis de diplômer davantage d’électromécaniciens. Cela nous a permis de comprendre les besoins des entreprises qu’on ne voyait pas en restant dans notre milieu. On a donc construit des formations sur mesure», a expliqué l’enseignant.

Ce rapprochement avec les entreprises a ainsi apporté au CIFIT un éclairage sur leur réalité. «Du fait de ce rapprochement, a continué Stéphane Girard, il fallait aussi que notre équipe-école entende parler de ces nouvelles technologies. Il fallait qu’on les voie, qu’on les comprenne et qu’on les apprenne pour être en mesure de les enseigner à nos élèves.»

L’initiative du CIFIT d’organiser cette activité d’exploration est d’autant plus importante dans le contexte de l’épineux problème de rareté de la main-d’œuvre. «Nous avons le mandat de former des gens pour aider les entreprises. Ainsi, il fait voir quels sont les besoins et faire différent. Il existe, certes, des formations d’études professionnelles qui répondent à des besoins. Mais il y a également de nombreuses tâches qui ne nécessitent pas nécessairement un diplôme d’études professionnelles. De là l’importance de sortir de la boîte et d’élaborer des formations sur mesure pour supporter nos entreprises. Nous avons l’expertise, l’équipement et la volonté de le faire», a souligné le coordonnateur.

Les nouvelles technologies développées et présentées lors de la soirée peuvent, selon lui, aider les entreprises dans plusieurs facettes, précisant, par exemple, que la robotique peut remplacer un poste de travail où la tâche est répétitive et facile à exécuter. «Un robot peut accomplir le travail. Mais ce qui freine les gens d’emprunter ce virage, c’est la peur du robot», at-il dit.

Une peur qui revêt différentes formes, dont celle qu’il vole des emplois. «Mais non, les postes ne sont pas comblés. Les entreprises n’ont pas juste de la difficulté à trouver des gens qualifiés, mais ils peinent aussi à trouver des journaliers», s’est exclamé Stéphane Girard.

Un fabricant et un distributeur étaient sur place. (Photo www.lanouvelle.net)

Des entrepreneurs hésitent aussi, selon lui, en raison d’une méconnaissance. «On ne comprend pas le robot, on ne sait pas comment le mettre en marche. On s’interroge à savoir si on pourra le dépanner s’il y a une problématique. Pourtant, un robot collaboratif peut s’intégrer dans un milieu de travail assez facilement. Et les gens que nous formons sont capables de le programmer et d’en assurer la maintenance», a-t-il souligné.

La tenue d’une soirée d’exploration et d’information permet aux participants de se rendre compte finalement «que c’est simple, que c’est accessible et abordable». «Il n’y a aucune raison que ces équipements ne se trouvent pas dans nos usines. Au Québec, on est en retard à ce chapitre, et de loin comparativement à d’autres pays», a fait valoir M. Girard.

L’enseignant se réjouit de la réponse aux invitations lancées pour la soirée. «S’ils se sont déplacés, c’est qu’ils veulent écouter, pensant que cela peut les aider dans leur entreprise», a-t-il noté.

Devant la réussite d’une telle première, d’autres activités du genre pourraient avoir lieu, d’autant que d’autres créneaux, ayant également des besoins importants, n’ont pas été couverts.