Si on veut vraiment s’enrichir avec le gaz…

Dans une lettre ouverte publiée récemment, des représentants patronaux et de fonds d’investissement ont salué le projet de gaz naturel renouvelable de Warwick.

Certes souhaitable, ce micro projet de gaz de déchets organiques n’amène aucune possibilité réelle de développement économique à grande échelle pour les agriculteurs, pour la région ou pour le Québec, sans compter que le gouvernement y a déjà englouti des centaines de millions de dollars de notre argent.

La seule réelle façon pour les communautés de s’enrichir, c’est de récolter les immenses bénéfices issus de la production, chez nous, du gaz naturel sur notre territoire. Les membres de notre Association vont verser entre 500 000 et 1 million de dollars annuellement à chaque municipalité et à des intervenants économiques qui accueilleront un projet.

Il est urgent que le Québec s’y mette, car nous importons actuellement tout notre gaz naturel de l’Ouest et de la Pennsylvanie. Il s’agit d’une fuite de capitaux de plus de 2 milliards de dollars, dont la moitié est un chèque à Donald Trump puisqu’elle va aux États-Unis.

C’est encore pire pour l’environnement. Le rapport de l’école Polytechnique nous enseigne qu’en important tout son gaz, le Québec crée 300% plus de CO2 sur la planète en raison du transport et de la technologie vieillissante.

Les signataires plaident également pour le développement des énergies renouvelables. Ces énergies sont encore très loin du marché et coûteront des dizaines de milliards de dollars pour très peu de production. L’Allemagne vient d’ailleurs d’abandonner l’énergie éolienne après s’y être littéralement ruinée.

Quant à l’électricité du Québec, il est quasi impossible d’en vendre davantage. Le gaz naturel lui fait une féroce concurrence aux États-Unis et le marché industriel local est saturé.

Nous avons du gaz. Il est meilleur pour la planète, coûtera moins cher et va nous enrichir beaucoup plus que le gaz organique. Ayons l’ambition de le produire chez nous.

Éric Tétrault

Président-directeur général de l’Association de l’Énergie du Québec