Des milliers de dollars pour soutenir la persévérance scolaire

Cela ne relève pas du hasard. L’entreprise Énergir a profité des Journées de la persévérance scolaire pour remettre un montant de 10 000 $ à la Fondation des YMCA du Québec. L’argent servira à soutenir les jeunes participants des Bois-Francs au programme YMCA Alternative suspension dispensé depuis près de 10 ans par le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) Arthabaska.

Ce programme vise à prévenir le décrochage scolaire en apportant un soutien aux élèves qui, en raison de diverses problématiques, se retrouvent exclus temporairement de l’école.

«Nous sommes très heureux de cette aide financière qui représente une bonne tape dans le dos que vous nous donnez», a lancé, d’entrée de jeu, le directeur général du CJE Arthabaska, Luc Dastous.

François Dubois de la compagnie Énergir a annoncé un don de 10 000 $. (Photo www.lanouvelle.net)

Directeur du bureau d’affaires de l’Estrie pour Énergir, François Dubois a fait savoir la fierté pour l’entreprise de «contribuer à une initiative porteuse pour la réussite scolaire des jeunes de la région». «On croit que la réussite scolaire se situe au cœur de l’idéal social pour le Québec. Chaque geste d’encouragement compte, a-t-il noté. En mettant en place des conditions favorables pour motiver nos jeunes à obtenir un diplôme, nous les aidons à se développer, à se façonner un avenir meilleur.»

M. Dubois a remis des cartes d’encouragement signées par les gens d’Énergir «pour motiver les jeunes à atteindre leurs buts», a-t-il confié.

Le programme

Cela fera 10 ans, l’an prochain, que le CJE Arthabaska propose le programme YMCA Alternative suspension. Il dessert huit écoles secondaires de Victoriaville, Warwick et Daveluyville.

Bon an mal an, les intervenants accueillent plus d’une centaine d’élèves. Et ce programme porte fruit. «En partenariat avec la Commission scolaire des Bois-Francs, on travaille avec les jeunes au niveau de la persévérance scolaire. On travaille à ce qu’ils réfléchissent pour éviter qu’ils soient suspendus et envoyés à la maison. Des intervenants du CJE travaillent avec eux et les résultats sont concluants depuis près de 10 ans»,  a fait valoir Luc Dastous pour qui «chaque petit geste compte».

«Il est important d’être attentif à nos jeunes et à pouvoir les supporter dans leur parcours scolaire, a-t-il poursuivi, car on n’a pas les moyens de perdre un seul jeune au Québec. On a besoin de tous nos jeunes sur le marché du travail et dans la société.»

Pschoéducatrice à l’école Le boisé de Victoriaville, Joanie Pomerleau, a elle-même référer plusieurs élèves au fil des ans. «Tous les intervenants sont unanimes. Le programme est vraiment génial. Il fait une différence auprès des jeunes qui sont préparés à réintégrer l’école en ciblant des objectifs et des moyens. De plus, il fait ses travaux et devoirs pour ne pas accuser un retard scolaire», a-t-elle souligné.

Intervenante auprès des jeunes, Mélissa Gagnon a parlé de son quotidien auprès des jeunes, de l’importance de commencer la journée par une réflexion. «Il est important que le jeune se responsabilise et qu’il prenne conscience de son mode de fonctionnement. Tant que cela n’est pas fait, on ne peut s’attendre à un réel désir de changement de sa part», a-t-elle exposé.

La réflexion se transporte aussi lors des ateliers de groupe. «On choisira les sujets en fonction de leur référence. On va traiter de la motivation scolaire, de la gestion des émotions, de la colère, de conflit, de consommation et des habitudes de vie. On va ratisser le plus large possible», a expliqué l’intervenante.

Les jeunes apprécient particulièrement ces ateliers. «Ça leur permet un échange entre eux et de voir qu’ils ne sont pas les seuls à vivre ces problématiques», a-t-elle précisé.

Au CJE Arthabaska, pour ce programme, on se limite à recevoir six élèves par jour. «Ces jeunes, a confié l’intervenante, ont de grands besoins. Ils ont besoin d’encadrement, de constance, de cohérence, de rigueur. Quand ils arrivent, ils sont souvent fâchés. Ils ne sont pas contents d’être là, mais quand ils repartent, ils sont fiers d’eux, fiers d’avoir réussi. C’est ce qui fait la beauté de notre travail.»

De son côté, Kevin Dugal, agent de développement pour le programme Réussite scolaire pour les YMCA du Québec, se réjouit aussi de voir tout ce qui a été accompli depuis 20 ans parce que le programme a été mis sur pied en 1999 à Montréal.

L’action fait œuvre utile parce qu’on sait bien que des suspensions à répétition chez les jeunes peuvent les mener au décrochage scolaire, un phénomène aux impacts financiers importants. «Avec ce qu’on a accompli, on voit l’impact dans la vie des gens. On crée un réseau de soutien et d’aide autour de l’élève qui constate qu’il n’est pas seul», a-t-il dit.