Un record de premières au FIMAV 36

L’organisation du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) 36, qui aura lieu du 14 au 17 mai, vient de dévoiler sa programmation. Des 20 concerts prévus, 19 seront présentés en première.

De ce nombre, quatre sont des premières mondiales, six des nord-américaines, quatre des canadiennes et cinq des québécoises. Pour ce qui est du concert qui n’est pas présenté en première, il proposera tout de même, pour plus de la moitié, des compositions en création. Tant de premières donnent de l’attraction à l’événement, comme a indiqué le directeur général et artistique du FIMAV, Michel Levasseur.

La programmation inclut également plusieurs musiciens qui sont déjà venus au festival, mais il y a une vingtaine d’années environ. «Des artistes qui sont toujours très créatifs et pertinents», a insisté le DG. Parmi eux, le très renommé guitariste Bill Frisell qui sera en trio avec Ikue Mori et John Zorn (qu’on n’a pas vu au FIMAV depuis quatre ans et qui sera sur scène comme musicien et non à titre de chef d’orchestre). Il y aura aussi Fatima Miranda qui est de retour après une longue absence, tout comme Kathleen Yearwood.

Des artistes qui n’hésitent pas à revenir à Victoriaville, à ce festival qui donne à la municipalité une identité culturelle caractéristique, portée sur l’avant-garde.

Malgré cela, Michel a toujours cette pression d’offrir aux festivaliers des projets musicaux en exclusivité, à ce festival qu’il dirige depuis les débuts. Encore cette année, les musiciens proviennent de partout à travers le monde, d’une quinzaine de pays différents pour être plus précis, dont l’Ukraine, l’Autriche, la Suède et la Hongrie. «Élaborer une programmation, c’est toujours un stress de création. On part d’une page blanche», a-t-il indiqué.

C’est ainsi qu’il est parvenu cette année à concocter un FIMAV rempli de concerts originaux, éclatés et un peu plus rock que les dernières années qui, elles, avaient davantage des accents jazz. On aura même droit à des prestations plus théâtrales et à des performances.

Les adeptes de musique actuelle, et même de cinéma, ne voudront pas manquer le spectacle où on pourra entendre Jim Jarmusch (bien connu des cinéphiles) en compagnie de Lee Ranaldo, Marc Urselli et Balazs Pandi. Ève Egoyan figure aussi dans la programmation et devrait piquer la curiosité de plusieurs. «Il y a un mélange de musiciens qui sont venus dans les années 90 et des nouveaux», souligne Michel Levasseur.

Si l’ensemble de la programmation est étoffé, il ne faut pas manquer, selon le directeur artistique, le concert d’Attila Csihar accompagnée de Balazs Pandi et intitulé «Hiedelem». Un événement unique, semble-t-il.

Pas de morosité d’après 35e anniversaire pour le FIMAV. Le directeur parle d’un niveau élevé d’intérêt, et ce, pour différents publics (jazz, rock, métal). En performance, on pourra voir et entendre Dakh Daughters, un groupe ukrainien qui marie, dans son spectacle, théâtre et musique.

Une impressionnante prestation canadienne est également prévue avec «The Make Project»,  de Veryan Weston, Christine Duncan et Jean Martin. Lors de cette présentation, 18 personnes seront sur scène, musiciens et choristes. Au programme, de courts poèmes écrits par des femmes, mis en musique et en chanson. «Plusieurs projets mettent en vedette des femmes», insiste Michel Levasseur.

En préparation

L’équipe du FIMAV est en préparation de son 36e événement. Une base d’employés est à l’œuvre avec de nouvelles personnes qui apportent des idées différentes. «Une belle équipe même si c’est très difficile de trouver des gens avec la pénurie de main-d’œuvre. Encore davantage lorsque c’est à contrat», note-t-il encore.

Le festival est en bonne santé financière aux dires du directeur général. La Ville de Victoriaville vient de renouveler son appui financier pour les cinq prochaines années, et pour le Conseil des arts du Canada (quatre prochaines années) et Tourisme Québec (trois prochaines années) ça s’en vient. En 2021, ce sera au tour du Conseil des arts et lettres du Québec à faire de même. Cela permet à l’équipe de travailler sur la pérennité de l’organisme.

On peut déjà apprécier l’affiche de ce 36e festival, réalisée par Isabelle Beaumier. Une création simple, épurée qui ne fait pas référence aux dernières éditions, comme ç’a été le cas au cours des dernières années. Après le 35e, on revient à la base en démarrant un nouveau cycle qui mènera l’événement vers son 40e. «Nous avons beaucoup de commentaires sur l’affiche qui apporte un élément de surprises, à l’image de la programmation», termine M. Levasseur.

Bien entendu, les installations sonores seront de retour cette année, au plus grand plaisir de plusieurs qui attendent désormais avec impatience de découvrir ce que les artistes ont préparé pour eux dans le parc Sainte-Victoire. Même chose pour la portion cinéma (court-métrage) qui devrait attirer un public certain. Les artistes et œuvres en cause seront dévoilés plus tard. Les concerts sont désormais dévoilés et la vente de passeports commencée. Il faudra attendre au 12 mars pour connaître la grille horaire.