LDT, une inspiration pour Matthew K. Bergeron

En remportant le Super Bowl avec les Chiefs de Kansas City dimanche soir dernier, Laurent Duvernay-Tardif a amené le football québécois à un autre niveau en plus de permettre aux jeunes joueurs d’ici de rêver encore plus grand. C’est notamment le cas du Victoriavillois Matthew K. Bergeron, lui qui pourrait bien être le prochain à marcher dans les traces de la nouvelle idole québécoise.  

«C’est une fierté pour tout le Québec. Je voyais sur les réseaux sociaux qu’à peu près tout le monde visionnait le match pour encourager Laurent. Je trouve que c’est inspirant pour les Québécois. Ici, chaque état a son athlète professionnel, mais je trouve que le Québec n’a pas assez d’athlètes qui percent dans les sports américains. Je pense que ça peut servir d’inspiration pour tous les jeunes joueurs de football d’ici», a relaté l’athlète de 6’04’’ et 311 livres.

Recrue de la NCAA ayant eu droit à des départs dès sa première saison avec l’Orange de l’Université de Syracuse, Bergeon pourrait bien être le prochain à marcher un jour dans les pas de Duvernay-Tardif en tant que partant québécois dans la NFL. Spectateur très attentif de la grande finale du sport américain par excellence, il a vécu de fortes émotions lorsqu’il a vu les Chiefs et son idole mettre la main sur le trophée Vince-Lombardi. «Dans mon cas, ça fait longtemps que je suis Laurent. Je suis un petit Québécois et je suis un joueur de ligne offensive. J’ai son chandail accroché dans ma chambre depuis que je suis en secondaire 5. Laurent m’inspire. Quand je suis à Syracuse, je parle de Laurent à tout le monde pour dire à quel point c’est une fierté québécoise. J’en parle énormément. Je suis fier de ce qu’il a accompli. C’est un bon exemple pour tous, que ce soit sur le terrain ou à l’extérieur.»

Bergeron croit d’ailleurs que le nombre d’inscriptions dans les associations de football devrait augmenter prochainement en raison des succès du numéro 76 des Chiefs. «Plus tu as d’exemples comme Laurent et de joueurs qui vont dans la NCAA, les gens voient que le football est un beau sport. C’est un sport qui vient avec l’école. Je n’ai rien contre le hockey, mais dans ce sport, tu n’es pas obligé d’aller loin à l’école pour percer. Si tu veux jouer au football, tu n’as pas vraiment le choix de pousser tes études. En voyant qu’on peut réussir dans le football américain et que ça offre une belle éducation, ça va nécessairement faire augmenter le nombre d’inscriptions.»

Évidemment, Bergeron se range derrière l’avis général : le fait de voir Duvernay-Tardif en tant que champion du Super Bowl s’avère le plus important accomplissement de l’histoire du football au Québec. «C’est le but ultime de tous les joueurs de football. Après ça, il n’y a plus rien à gagner vraiment», a souligné celui qui aimerait bien rencontrer un jour son idole.

Un joueur de ligne comme Duvernay-Tardif

En plus d’avoir les racines québécoises en commun, Duvernay-Tardif et Bergeron évoluent tous les deux comme joueur de ligne offensive. Le membre des Chiefs est un garde à droite tandis que Bergeron est un bloqueur à droite. Pour la majorité des amateurs, les joueurs évoluant sur la ligne offensive passent généralement sous le radar. Le quart-arrière, les receveurs de passes et les porteurs de ballon sont habituellement les joueurs les plus populaires. Pourtant, les joueurs de ligne offensive sont essentiels au bon fonctionnement d’une attaque dans le football, car ce sont eux qui permettent au quart-arrière de manœuvrer ou encore de créer des brèches pour les porteurs de ballon. Sans un bon travail de la ligne offensive, l’attaque de l’équipe ne peut pas se mettre en marche convenablement. «Laurent a mis notre position en valeur aux yeux du Québec. Le public a donc de l’information sur la position et le fait qu’il n’y a pas que les receveurs et les porteurs de ballon qui font des danses après les touchés. Il y a nous qui travaillons dans tout ça. Ce qui est bien avec le football, c’est que, même si nous ne recevons pas une grande attention des amateurs, les joueurs et les entraîneurs dans le vestiaire nous respectent, car ils savent que notre travail n’est pas facile. Nous ne sommes pas toujours récompensés comme nous le devrions, mais ça fait partie de la beauté de jouer sur la ligne offensive», a analysé le numéro 60 de l’Université Syracuse.

Pour bien illustrer l’importance que peuvent accorder les équipes à la ligne offensive, les Chiefs ont consenti 38,2 millions $ à leurs cinq partants (moyenne de 7,64 millions $), ce qui correspond à 19,5% de la masse salariale de l’équipe (195,2 millions $). Considérant que la formation avait 54 joueurs qui comptaient sur sa masse salariale, cela prouve hors de tout doute l’importance accordée aux joueurs de ligne offensive. Protéger le quart-arrière vedette Patrick Mahomes, ça se paye et ça, les dirigeants des Chiefs l’ont bien compris.

Bergeron a saisi l’importance des études

Devenu le tout premier à être simultanément joueur de football professionnel et diplômé en médecine, Duvernay-Tardif a prouvé hors de tout doute qu’avec de la volonté, il est possible de marier études et football. Évidemment, pour faire des études en médecine tout en jouant sur la plus grande scène sportive, il faut des capacités hors normes, mais pour les plus jeunes qui aspirent aux plus hauts sommets, ça démontre toute l’importance d’être assidu sur les bancs d’école.

Et les études s’avèrent une priorité pour Bergeron. Étudiant en travail social à l’Université de Syracuse, l’athlète, qui célébrera bientôt ses 20 ans, a été nommé sur l’équipe académique de l’All-ACC. Cette distinction permet de saluer les joueurs ayant excellé sur les bancs d’école et sur le terrain. «Je me suis dit que si Laurent était capable d’être médecin, je pouvais aller en cours et avoir de bonnes notes. Certes, il arrive que certains joueurs ici négligent l’école, mais je préfère prendre exemple sur Laurent. Je vais en cours, je prends ça au sérieux et je fais mes affaires. Le football va finir un jour, donc il me faut un papier qui dit que je peux travailler.»