Armand Vaillancourt : en documentaire et en personne

Ceux qui ont assisté à l’une ou l’autre des représentations du Ciné-Club, lundi, ont pu rencontrer l’artiste et sculpteur Armand Vaillancourt qui était présent au Carré 150.

Il accompagnait le réalisateur du film qui porte sur lui, John Blouin. «Vaillancourt, regarde si c’est beau» est un documentaire, voire un portrait de cet artiste qui a aujourd’hui 90 ans et qui continue encore à impressionner par son dynamisme, sa fougue ainsi que son amour de l’humain et de la création.

En soirée, il a parlé à la centaine de cinéphiles réunis, de nombreuses minutes, abordant plusieurs thèmes et sujets qui semblent se présenter dans son esprit à une vitesse folle. De cet homme, on retient rapidement son émerveillement, son intelligence et sa volubilité.

Il n’est pas resté pour la présentation du documentaire dont il est la vedette, devant repartir pour Montréal (seul au volant de sa voiture), où il travaille sur différents projets dont un qui concerne les expropriés de Mirabel et qu’il voudrait bien voir aboutir. «Je continue à travailler et je regarde vers l’avant comme si j’allais vivre 1000 ans», a-t-il exprimé.

Armand Vaillancourt, qui a une ferme dans le coin de Plessisville, s’est fait un devoir de venir à Victoriaville pour la présentation du documentaire. «C’est dans mon bout et c’est important de venir dialoguer avec les gens», a-t-il insisté.

Il a également parlé de l’importance du recyclage, des jeunes et de l’aide qu’il faut leur apporter. Quant au documentaire, il a confié qu’il ne savait pas que John Blouin faisait un film de leurs rencontres qui se sont étalées sur une période de huit ans, mais dont seulement les trois derniers jours ont servi à la création du film.

Après avoir abordé de nombreux autres sujets, passant du coq à l’âne, il a rappelé qu’il n’était «qu’un misérable artiste». «J’ai tout fait pour ne pas réussir.»

Et le film

Après avoir rencontré le personnage, le documentaire prend une tout autre dimension, beaucoup plus intime. Grâce à ce film, John Blouin permet aux gens d’entrer dans l’intimité d’Armand Vaillancourt, et de le suivre sur sa terre où il s’arrête souvent devant une fleur ou un insecte et dit : «Regarde si c’est beau».

Il y parle de son enfance, de ses souvenirs à la ferme, de son travail et son processus de création et de différents aspects sociaux. Un artiste à part entière qui œuvre depuis de nombreuses années pour créer un monde meilleur.

On découvre l’essence de l’être et l’accompagne dans sa grange, où il conserve précieusement des œuvres réalisées par des élèves qu’il a rencontrés au fil des ans et qui dit tout simplement à qui veut l’entendre : «Je fais ce que je dois faire». Après la projection, une causerie a permis au réalisateur, interrogé par Martin Morissette, responsable de la programmation du Ciné-Club, d’expliquer le processus de création. «La partie difficile aura été de trouver des silences», a-t-il expliqué en souriant.