Repêchage : l’Armada en tête de liste

Combien de fois avons-nous entendu que le repêchage est une science inexacte dans le monde du sport? Bien que difficile à cerner, cette science du recrutement est une partie centrale des succès ou insuccès des équipes.

Dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), pour aspirer aux grands honneurs, connaître du succès via le repêchage est un élément clé. Cela permet d’ajouter des joueurs dominants, des joueurs de profondeur, de garder plus de choix en banque lorsque vient le temps de «s’équiper» pour foncer dans l’espoir de gagner ou d’accélérer une reconstruction.

Le www.lanouvelle.net s’est donc attardé aux cinq derniers repêchages afin d’identifier les équipes de la LHJMQ qui ont le meilleur flair pour dénicher les joueurs de calibre junior majeur. Selon les critères* prédéterminés, ce sont en moyenne 4,9 joueurs par équipe qui s’implantent un temps comme des membres réguliers du junior majeur chaque année.

18 : Olympiques de Gatineau

Jadis glorieux, les Olympiques ont connu des ennuis à tous les niveaux ces dernières années. Depuis le départ de Benoît Groulx, qui avait dilapidé la banque de choix lors de la saison 2014-2015, la formation de l’Outaouais a été de loin la pire équipe pour dénicher des joueurs de calibre pour la LHJMQ. Ça explique donc en grande partie les années de misère des Gatinois. L’équipe mise sur quatre choix de premier tour lors du prochain encan. Dire qu’elle n’a pas droit à l’erreur est un euphémisme.

Moyenne : 2,8 | Meilleure récolte : 7 | Pire récolte : 1 |

17 : Islanders de Charlottetown

Bien que le club de l’Île-du-Prince-Édouard ne connaisse pas un vaste succès en matière de repêchage, il parvient toujours à tirer son épingle du jeu année après année. Il sélectionne peu de joueurs qui atteignent le junior majeur, mais ceux qui le font deviennent souvent des rouages très importants. Il suffit de penser à Pierre-Olivier Joseph, choix de 5e tour en 2014. Les transactions et les joueurs européens aident également la cause des Islanders

Moyenne : 3,6 | Meilleure récolte : 5 | Pire récolte : 2 |

16 : Voltigeurs de Drummondville

Avec leurs choix de premier tour, les Voltigeurs ont le flair pour viser juste. Par exemple, en 2017, leurs trois choix de premier tour, Dawson Mercer, Xavier Simoneau et Tristan Pelletier se sont très bien implantés dans le circuit Courteau. C’est dans les rondes suivantes que Drummondville a plus de difficulté.

Moyenne : 3,8 | Meilleure récolte : 6 | Pire récolte : 3 |

15 : Titan d’Acadie-Bathurst

Lorsque le Titan a soulevé la coupe du Président et la coupe Memorial, l’alignement était majoritairement composé de joueurs acquis via le marché des transactions. Fait intéressant, un seul joueur de la cuvée 2016 est devenu un régulier dans la LHJMQ : Noah Dobson.

Moyenne : 3,8 | Meilleure récolte : 5 | Pire récolte : 1|

14 : Tigres de Victoriaville

Au cours des dernières années, les Tigres de Victoriaville n’ont pas bénéficié de beaucoup de hauts choix (pas de sélections de premier tour en 2017 et en 2018). Le repêchage 2014 s’est également avéré difficile avec de hautes sélections qui n’ont pu s’implanter dans le circuit Courteau, à l’exception de Félix Lauzon. Les Félins ont cependant frappé un coup de circuit avec Maxime Comtois en 2015. Victoriaville trouve également le moyen d’ajouter des joueurs de profondeur ici et là chaque année.

Moyenne : 4,2 | Meilleure récolte : 5 | Pire récolte : 3 |

13 : Wildcats de Moncton

Un peu comme les Islanders, les Wildcats ont le flair pour ajouter les joueurs clés pour assurer de bonnes reconstructions. Les sélections de Jakob Pelletier, Elliott Desnoyers ou encore Jordan Spence en sont la preuve. Ils entourent ensuite ces talentueux hockeyeurs avec des transactions et des joueurs européens d’impact.

Moyenne : 4,4 | Meilleure récolte : 6 | Pire récolte : 3 |

12 : Saguenéens de Chicoutimi

En première ronde, les Saguenéens savent ce qu’ils font lorsqu’ils montent sur l’estrade pour annoncer leur sélection. Ils parviennent également à trouver des joueurs utiles ici et là dans les tours suivants.

Moyenne : 4,4 | Meilleure récolte : 7 | Pire récolte : 2 |

11 : Phoenix de Sherbrooke

Ça a été long pour la jeune équipe du Phoenix avant de construire une formation avec des joueurs de talent et assez de profondeur pour viser les grands honneurs. C’est maintenant le cas grâce à de judicieuses sélections faites par le département du recrutement. Signe de ce succès au repêchage, le Phoenix n’a ajouté que quelques éléments pour solidifier son équipe cette année alors qu’elle semble la formation à battre au Canada.

Moyenne : 5 | Meilleure récolte : 6 | Pire récolte : 4 |

Shawn Element a été l’un des quatre joueurs choisis en première ronde par le Drakkar au cours de la séance de sélection 2016 de la LHJMQ.

10 : Drakkar de Baie-Comeau

Malgré de bons choix repêchés et élevés par l’organisation, les résultats n’ont pas vraiment été au rendez-vous sur la Côte-Nord dans les cinq dernières années. Le Drakkar a d’ailleurs rarement raté son coup avec ses premiers choix. Il avait visé juste trois fois sur quatre lors de la première ronde de 2016 avec les sélections de Gabriel Fortier, Xavier Bouchard et Shawn Element. La colle n’a tout simplement pas pris.

Moyenne : 5 | Meilleure récolte : 7 | Pire récolte : 3 |

9 : Océanic de Rimouski

Quand on repêche au premier rang, il est difficile de ne pas choisir un hockeyeur d’impact. Parlez-en à l’Océanic qui a pu obtenir Alexis Lafrenière de cette façon. Le directeur général Serge Beausoleil étant un homme d’action, les joueurs qu’il sélectionne (dans les cinq dernières années du moins) se retrouvent souvent impliqués dans des transactions. L’Océanic obtient les joueurs qu’elle désire et ses anciens espoirs murissent souvent sous d’autres cieux.

Moyenne : 5,2 | Meilleure récolte : 7 | Pire récolte : 2 |

8 : Remparts de Québec

Les Remparts ont le chic pour repêcher des éléments pour de la profondeur un peu partout dans le repêchage. Le problème, c’est qu’ils ont eu de la difficulté à ajouter des vedettes depuis 2015, ce qui fait que Québec peine à progresser vers le sommet du classement. La prometteuse cuvée 2019 devrait cependant corriger le tout.

Moyenne : 5,2 | Meilleure récolte : 8 | Pire récolte : 3 |

7 : Eagles du Cap-Breton

Si les Eagles parviennent à se maintenir dans le classement année après année, c’est certainement grâce à leur capacité de trouver des petites perles un peu partout au cours d’un encan. Les sélections de Colten Ellis (4e ronde en 2016) et de Drake Batherson (6e tour en 2015) prouvent que le groupe de recruteurs a probablement un sixième sens.

Moyenne : 5,2 | Meilleure récolte : 8 | Pire récolte : 3 |

6 : Sea Dogs de Saint John

Lorsqu’ils atteignent le fond du baril, les Sea Dogs réussissent à faire le plein de hauts choix. Ils en profitent pour ajouter de solides patineurs, ce qui leur permet de bien relancer la machine. C’est ce qu’ils ont fait lors de l’encan 2018 avec les sélections de William Villeneuve, Jérémie Poirier, Josh Lawrence, Charlie Desroches et Brady Burns notamment.

Moyenne : 5,4 | Meilleure récolte : 8 | Pire récolte : 4 |

5 : Mooseheads de Halifax

Tout comme les Sea Dogs, les Mooseheads alignent bien leurs flutes, ce qui permet souvent une rapide reconstruction. Il suffit de penser à l’encan 2016 où ils ont repêché coup sur coup Benoît-Olivier Groulx, Jared McIsaac, Alexis Gravel et Raphaël Lavoie avec leurs quatre premières sélections. Ils ajoutent ensuite de solides Européens et voilà que cette équipe est prête à partir à la guerre.

Moyenne : 5,6 | Meilleure récolte : 9 | Pire récolte : 4 |

4 : Foreurs de Val-d’Or

Bien qu’ils payent encore le prix pour des cuvées 2015 et 2016 qui n’ont pas rempli les attentes, les Foreurs ont ajouté de solides patineurs en 2017 et en 2018. C’est dans de telles circonstances qu’il est possible de constater tout l’impact que peut avoir un repêchage qui n’est pas à la hauteur, car cela retarde la progression d’une jeune et prometteuse équipe. La filière valdorienne des Cantonniers de Magog devrait faire la pluie et le beau temps à partir de l’an prochain pour une période de trois ans.

Moyenne : 6 | Meilleure récolte : 7 | Pire récolte : 4 |

3 : Huskies de Rouyn-Noranda

On ne tarit pas d’éloges envers l’équipe de recruteurs des Huskies, avec raison. Avant cette année, la meute de Rouyn-Noranda n’avait pas été dans le camp des vendeurs pendant près de dix ans. Fait étonnant, les meilleures sélections faites par les Huskies sont souvent celles entre la deuxième et la quatrième ronde. Ils se permettent même de trouver des vedettes en 8e ronde (Rafaël Harvey-Pinard en 2015).

Moyenne : 6 | Meilleure récolte : 8 | Pire récolte : 4 |

Les Cataractes ont fait le bon coup en repêchant Mavrik Bourque au 3e rang en 2018.

2 : Cataractes de Shawinigan

Entre 2013 et 2015, les Shawiniganais ont tellement bien repêché et développé que cela les a plongé dans une reconstruction hâtive étant donné que des joueurs comme Anthony Beauvillier, Samuel Girard, Brandon Gignac et Simon Benoît ont quitté pour les rangs professionnels avant qu’ils aient eu le temps de les échanger. Les repêchages 2016 et 2017 ont par la suite été plus minces en termes de qualité, ce qui a retardé la reconstruction des Cataractes. L’équipe de Martin Mondou a cependant misé sur des chevaux de qualité en 2018 avec Mavrik Bourque, Charles Beaudoin, William Veillette, Xavier Bourgault et Antoine Coulombe.

Moyenne : 6,2 | Meilleure récolte : 8 | Pire récolte : 5 |

1 : Armada de Blainville-Boisbriand

Sur les cinq repêchages étudiés pour cet exercice, la cuvée 2014 de l’Armada a été de loin la plus prolifique avec pas moins de 11 jeunes qui sont devenus des joueurs réguliers de la LHJMQ à un moment ou à un autre. Année après année, la formation des Laurentides a toujours été en mesure de repêcher au moins cinq joueurs qui ont pu s’implanter dans son alignement ou ailleurs. Ce n’est pas par hasard si l’Armada a atteint la finale de la coupe du Président deux fois de suite (2016-2017 et 2017-2018).

Moyenne : 7,2 | Meilleure récolte : 11 | Pire récolte : 5 |

* Pour être comptabilisé dans ce palmarès, un joueur devait avoir disputé plus du trois quarts des matchs en une saison ou avoir joué plus de 68 rencontres dans la LHJMQ.

* Les joueurs étant considérés comme ayant atteint le junior majeur étaient comptabilisés pour l’équipe qui les avait repêchés. Par exemple, le gardien de l’Océanic de Rimouski Colten Ellis a été comptabilisé comme un choix des Eagles du Cap-Breton puisqu’il a été initialement repêché par cette formation.

* Les joueurs du repêchage européen n’ont pas été comptabilisés dans cet exercice.

* Le repêchage 2019 a volontairement été omis étant donné que le portrait changera énormément dans la prochaine année.