Un banquet pour les 10 ans du CETAB+

Un grand banquet bio se tiendra le 18 février, à la faveur du colloque «Bio pour tous», afin de souligner les 10 ans du Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+). Il s’agira d’une occasion pour les invités de participer à la recherche.

Officiellement né en janvier 2010, le CETAB+ constitue une réponse aux divers besoins exprimés par le milieu agricole, a raconté son coordonnateur, Jean Duval, en conférence de presse. Le CETAB+ a obtientu sa reconnaissance comme centre collégial de transfert de technologie par le gouvernement du Québec en 2014. Son mandat consiste à faire de la recherche appliquée en collaboration avec des entreprises agricoles, à offrir de l’aide technique et à diffuser de l’information.

La croissance du centre a été fulgurante, a révélé M. Duval. D’un chiffre d’affaires de 500 000 $ en 2010, il a atteint 3 M $ l’an dernier. Si quatre employés suffisaient au départ, 33 sont nécessaires aujourd’hui. Ce succès s’explique en grande partie par le contexte très favorable à l’agriculture biologique. Le CETAB+ dénombre actuellement 255 entreprises clientes.

Oui, l’engouement pour les aliments biologiques se raffermit. Pendant ce temps, le gouvernement du Québec a fait sa part, par des stratégies de croissance du secteur biologique et par, depuis 2018, une politique bioalimentaire. «Je ne peux m’empêcher de penser que nous sommes au bon endroit, au bon moment», a partagé le coordonnateur. Il a tenu à remercier les deux cofondateurs du CETAB+, les professeurs Serge Préfontaine et Denis La France, pour leur vision et leur audace dans cette aventure.

Colloque et banquet

Geoffroy Ménard, agroéconomiste, a indiqué que le colloque «Bio pour tous» a attiré 400 intervenants du secteur l’an dernier, venus entendre les propos d’une quarantaine de conférenciers. On profitera de sa 6e mouture, au cours de laquelle différentes thématiques liées aux grandes cultures et à l’horticulture fruitière biologiques seront abordées, pour proposer un grand banquet et souligner tout le chemin parcouru en 10 ans. Pierre Luc Houde animera le rendez-vous où sera servi un repas bio et local de quatre services. Pour y participer, les billets coûteront 140 $. Les profits iront au Fonds de sélection végétal.  «La production en mode biologique nécessite des variétés adaptées. Croissance, développement du système racinaire, compétitivité face aux mauvaises herbes, valorisation de l’azote du sol, résistance aux agresseurs, autant de critères que l’on recherche pour nos variétés en agriculture biologique. Les grands semenciers développent peu de variétés qui répondent à ces besoins, car le marché est présentement petit et que les méthodes de développement variétal en mode conventionnel sont incompatibles avec l’approche biologique», a relevé M. Ménard. Le CETAB+ répond à ce besoin en développant et en évaluant de nouvelles variétés. Or, cela nécessite des investissements et peu de programmes de subvention soutiennent ces initiatives. La participation au banquet se transformera donc en apport à la recherche.

 

Le directeur de l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) Normand Poniewiera, a rappelé que depuis sa création, il y a 50 ans, le Cégep de Victoriaville se préoccupe du domaine agricole. La naissance de l’INAB en 2018 a permis de regrouper toutes les entités liées à l’agriculture, dont le département d’enseignement en agriculture biologique, le CETAB+ et le CISA, afin de maximiser leurs impacts dans le milieu. Ensemble, ils représentent 70 enseignants, chercheurs, professionnels, techniciens, etc.

«La recherche, dans laquelle nous sommes très actifs, permet de relever les défis dans les situations où les connaissances sont insuffisantes à court terme pour diminuer ou éliminer les pesticides. La diffusion et le transfert technologique peuvent s’avérer très efficaces pour déployer les innovations et les approches probantes, et ainsi en généraliser l’usage», a-t-il observé. L’agriculture durable représente un vaste champ d’opération et de préoccupation dans la société et «le CETAB a contribué à l’amélioration des techniques de production sans pesticides qui sont aujourd’hui performantes à tous points de vue : écologique, agronomique et financier», a fait valoir M. Poniewiera.