Un accès privilégié à Armand Vaillancourt

Le 3 février, aux représentations de 13 h 30 et de 19 h 30 du Ciné-Club du Carré 150, les cinéphiles pourront rencontrer John Blouin et voir le documentaire intitulé «Vaillancourt, regardes si c’est beau», pour lequel il a suivi le sculpteur pendant huit ans.

En entrevue téléphonique, le cinéaste a expliqué que l’origine de ce film provenait d’un court métrage, en noir et blanc (et dont le sujet était Armand Vaillancourt), qu’il avait vu lorsqu’il était jeune. «J’avais alors été frappé par la force vive de ce sculpteur», se souvient-il en confiant qu’à ce moment, il ne connaissait pas cet artiste qui avait les mêmes origines que lui : Thetford Mines. «J’ai quitté Thetford assez jeune et, à l’époque, c’était la ville natale de Michel Louvain», se souvient-il en riant.

C’est un peu plus tard que les deux se sont rencontrés, alors que John a contacté Armand pour qu’il participe avec lui à une performance jumelant cinéma et peinture en direct. «Il est arrivé et s’est installé en plein milieu. Il se retrouvait à travers les projections», rappelle-t-il. C’est ainsi qu’a eu lieu leur première rencontre, dans un geste artistique.

John a ensuite tourné quelques performances d’Armand, à sa demande, avant de se lancer dans le documentaire sur le sculpteur. «Ça a été un processus simple et long à la fois», fait-il remarquer. Et si souvent on voit Vaillancourt comme une bête médiatique, John lui a eu accès à quelqu’un plus près de l’émerveillement. Et de ces huit années de rencontres et de tournage, il n’a finalement conservé que les trois dernières journées. «Le temps m’aura appris à comprendre, à être de plus en plus près du cœur, de l’homme, de l’artiste et des territoires autour desquels il gravite», a-t-il apprécié.

John a voulu mettre son personnage principal en scène, dans sa ferme à Plessisville où il lui a d’ailleurs présenté, sur le mur, ce film qui l’avait inspiré. Et il peut se targuer d’avoir eu accès à l’essence d’Armand Vaillancourt.

S’il lui a fallu tant de temps à produire son documentaire, c’est qu’il s’est occupé seul du tournage et qu’il a eu de la difficulté à le financer. Un énorme travail de montage a été fait afin que le film offre la proximité souhaitée.

Le temps a permis au duo de développer un respect mutuel et une amitié. Le film a été lancé en novembre et se promène dans des festivals. Ceux qui souhaitent avoir un accès unique à l’artiste ne voudront pas manquer la chance d’assister au Ciné-Club. «Pour moi, Armand Vaillancourt c’est comme le Petit Prince de Saint-Exupéry qui aurait vieilli tout en gardant son émerveillement», termine John Blouin.