Inquiets d’une construction trop proche

David Michaud et Julia Westlin s’inquiètent de la construction annoncée d’un immeuble comportant quatre logements à quelques pas de leur maison. N’ayant trouvé réponse à leurs inquiétudes auprès de leurs élus municipaux, ils ont fait ce qu’ils font le mieux : utiliser les médias sociaux.  

(Photo tirée de Facebook)

Ne sachant plus à quel saint se vouer, le couple d’artistes de Warwick a demandé conseil auprès de leur communauté. Les réponses ont afflué par centaines, de Warwick, mais aussi d’un peu partout sur la planète. Car la question du voisinage s’avère universelle.

David Michaud acquiert sa maison du boulevard Kirouac en 2012. Tout près de celle-ci se trouve un bâtiment abritant l’ancien salon funéraire, devenu un local vacant, et deux appartements, au premier étage. Il date de 1959. «Il était trop près de notre maison, mais il faisait comme ça dans ce temps-là. Une autre époque», plaide M. Michaud. Or, lorsque l’immeuble prend feu en novembre 2017, le couple vit des émotions fortes. Ils ont eu chaud, mais s’en tirent avec quelque 50 000 $ de dommages.

Peu de temps avant Noël, un avis public publié dans le journal leur apprend qu’une demande de dérogation mineure concernant la construction d’un bâtiment a été formulée au conseil municipal. Le couple fait valoir son opposition à ce projet, car bien qu’il y avait un bloc auparavant, celui-là était trop proche de leur résidence. Pourquoi refaire la même erreur?

«Je sais que les nouveaux bâtiments sont sécuritaires, mais ce qui dérange c’est d’avoir un bâtiment aussi proche», souligne David Michaud. En fait, ils s’inquiètent de la perte d’intimité et de lumière. Avant de vivre avec la crainte de ce nouveau bâtiment, David Michaud a manifesté au propriétaire du terrain son désir de s’en porter acquéreur afin d’éviter une telle situation. Ils ont même convenu d’un prix. Or, il a appris plus tard que le terrain avait été vendu à un autre acheteur.

«On s’attendait à avoir des voisins. Mais de voir encore un bloc à deux étages à cet endroit-là, en 2020, ça me surprend que Warwick accepte ça», songe-t-il. Il mentionne au passage tous les efforts de la Ville depuis l’arrivée de son règlement sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA), qui ne s’applique malheureusement pas sur son boulevard.

Le 13 janvier, lors de la séance ordinaire du conseil, David Michaud a fait part de ses inquiétudes quant à la dérogation qui permettra de construire encore plus près de 30 centimètres. Malgré tout, le comité consultatif d’urbanisme a recommandé son acceptation et les élus ont entériné cette décision.

«Je ne suis pas celui qui parle le plus fort et qui va se mettre à chialer. Les médias sociaux, c’est notre façon de nous exprimer», signale-t-il. D’ailleurs, le citoyen avait avisé certains élus avant de procéder.

Des centaines de commentaires reçus, David Michaud constate beaucoup de sollicitude. Plusieurs ont suggéré de se prévaloir des services d’un avocat. «Même si la Ville nous dit qu’il n’y a rien à faire et que tout est dans les règles, on ne se croisera pas les bras en laissant ça arriver. Notre but n’est pas de faire la guerre à la Ville, mais si on ne se sent pas écoutés, peut-être qu’il faudra aller plus loin. On n’exclut aucune option, mais on souhaite une entente avant», indique-t-il.

Enfin, lorsqu’on lui parle de déménager, il admet en avoir discuté avec Julia Westlin. «Nous travaillons à la maison. Si ça change notre quotidien et nous empêche de nous concentrer sur notre travail, peut-être que ça pourrait nous pousser à déménager», déplore-t-il. Il n’en reste pas moins qu’ils sont très attachés à leur foyer.