Saint-Valère : un comité citoyen réclame plus de transparence

Il y a un peu moins d’un an, un comité citoyen a vu le jour à Saint-Valère. Il compte six membres, pour le moment. Mais les portes sont ouvertes. Un groupe non partisan, formé de bénévoles, qui ne se range, ni du côté des conseillers municipaux, ni du maire.

Parce que, faut-il le préciser, la bisbille au conseil municipal a mené à la formation du comité en mai 2019. «Le bordel, la mésentente au conseil, l’absence d’écoute et le non-respect entre les conseillers et le maire, et même des conseillers avec les citoyens, ont contribué à la mise en place du comité», a confié l’une des membres, Stéphanie Pelletier.

«L’expulsion du directeur général avec l’intervention de la police fut l’élément déclencheur», a renchéri Alan Baccharetti, membre du comité tout comme Jean-Sébastien Lemelin, Jacques Pépin, Jacinthe Goulet et Jean-Michel Leclair. «On a constaté un gros malaise, une guerre interne. On s’est dit qu’il fallait que les citoyens reprennent un peu la main», a souligné M. Baccharetti.

Selon lui, l’arrivée du maire Marc Plante avec son désir de faire bouger les choses, de «brasser la cabane» après le règne de Louis Hébert, un maire qui acceptait presque toutes les décisions des élus, peut expliquer la confrontation, les conflits internes. Si le comité citoyen a été créé, c’est bien pour, assure-t-on, placer le citoyen au centre, sans prendre parti ni pour le maire, ni pour les conseillers.

Saint-Valère a vécu, aux dires du comité, de meilleurs moments ces derniers mois. Mais, ces derniers temps, la situation a régressé, du moins lors des deux dernières séances du conseil. «Pourtant, il reste encore deux ans avant les prochaines élections. On craint qu’avec l’ambiance actuelle, ce soit les citoyens qui pâtissent», a indiqué Alan Baccharetti.

Un dossier bien concret, celui de l’achat d’un terrain pour la construction d’un garage municipal, a fait ressurgir les querelles.

«Au conseil, ils sont à la même table, mais on a l’impression qu’ils ne jouent pas la même game», a exprimé M. Baccharetti.

La mauvaise communication et l’absence d’écoute, a ajouté Stéphanie Pelletier, font partie du problème. «On aimerait sentir que le conseil municipal soit à l’écoute des citoyens. Ce serait intéressant de pouvoir soumettre nos idées», a-t-elle signalé.

«On veut redynamiser Saint-Valère. On veut éviter son dépérissement. Cela nécessite des investissements. On ne peut être contre certaines décisions, a exprimé Alan Baccharetti. Mais on aimerait parfois avoir notre mot à dire sur les façons de faire. On a plutôt l’impression que les décisions se prennent sans nous.» Le comité citoyen déplore le manque de transparence des élus. «Qu’ils nous répondent correctement lorsqu’on les interroge. Concrètement, les questions qu’on pose n’obtiennent souvent pas de réponse. Ça laisse un arrière-goût de gâchis», a-t-il signalé.

Dans ce dossier «chaud» du terrain pour le garage municipal, sans vouloir prendre parti, le comité citoyen ne sent pas que la gestion du projet se fasse en faveur du citoyen. «On n’a pas l’impression que la partie se joue pour le bien des résidents», a observé Alan Baccharetti.

Susciter l’intérêt

Le comité citoyen de Saint-Valère ne ménage pas ses efforts dans le but de susciter l’intérêt de la population. «Nous voulons inciter les citoyens à s’intéresser à la chose municipale, à aller aux séances du conseil, à questionner les élus», a expliqué M. Baccharetti.

«Plus il y aura de citoyens au conseil, moins nous aurons de travail à faire. Et cela procurera un plus grand poids aux citoyens et aux élus une plus grande responsabilité de devoir répondre aux questions», a-t-il soutenu.

Le comité citoyen souhaite constituer une base citoyenne. Différentes démarches ont été menées, dont la création d’une page Facebook ( https://www.facebook.com/ccstvalere/) pour livrer des informations, comme un compte-rendu des séances du conseil.

Le comité a aussi expédié dans les foyers un questionnaire. On répétera l’expérience sous peu. «On a voulu savoir si on avait l’appui des citoyens. Nous l’avons, mais pas suffisamment. Nous souhaitons susciter l’intérêt des citoyens, de même que l’écoute et l’intérêt des élus», estime Alan Baccharetti. Le comité citoyen peut aussi être contacté par courriel à l’adresse equipe@ccstvalere.org.

Reste que le groupe aimerait bien ne pas devoir exister. «Notre intérêt, c’est de disparaître, c’est que le comité ne soit plus indispensable, mais bizarrement, ils nous donnent une méchante mission, ils nous fournissent beaucoup de travail», a exprimé M. Baccharetti. Il croit enfin que les conseillers et le maire ne voient pas d’un mauvais œil la présence du comité. «Nous les avons rassurés, je pense. On leur a dit que ce n’était rien de personnel, que notre rôle consistait à protéger le citoyen et à l’intéresser à la vie municipale», a-t-il conclu.