Parti conservateur du Canada : le choix du prochain chef sera important, selon Luc Berthold

La course à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC) visant à trouver un successeur à Andrew Scheer s’est ouverte le 13 janvier dernier. Bien que le nom de plusieurs candidats potentiels circule, le député de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold, a l’intention de prendre son temps avant d’offrir son support à l’un d’eux.

«J’ai présentement le cœur grand ouvert. J’attends de voir les gens qui seront officiellement candidats, ce qu’ils auront à dire aux Canadiens et aux Québécois, et comment cela va résonner dans la région. Après cela, je serai en mesure de prendre une bonne décision», a-t-il mentionné.

Au moment d’écrire ces lignes, l’ancien ministre conservateur Peter MacKay, l’homme d’affaires Bobby Singh et la députée ontarienne Marilyn Gladu étaient les trois seuls candidats à avoir annoncé qu’ils seraient de la course. Quant à Jean Charest, pour qui la possible candidature occupait une grande place dans l’espace médiatique, il a finalement annoncé qu’il n’en ferait pas partie.

Pour Luc Berthold, le résultat du processus menant à l’élection du 27 juin sera déterminant pour sa formation politique. «Je pense que le nouveau chef a de fortes chances de devenir le prochain premier ministre du Canada étant donné la situation du gouvernement qui est minoritaire. C’est important pour nous de choisir le bon.»

À son avis, le PCC a besoin d’un chef qui représentera les valeurs progressistes du Québec, si possible, et qui sera en même temps capable de rallier tous les conservateurs d’est en ouest. «Les candidats ont encore du temps pour se prononcer. Est-ce le prochain chef doit obligatoirement venir du Québec? Non, mais ça prend quelqu’un qui est capable de se faire comprendre des Québécois», a-t-il affirmé.

En ce qui le concerne, le député de Mégantic-L’Érable a confirmé qu’il ne présentera pas sa candidature. «Ce n’est pas dans mes ambitions de devenir premier ministre. Je veux servir partout où je serai utile. Je suis bilingue, mais pas assez. De plus, je n’ai pas le réseau de contacts qui me permettrait de me présenter. Ça fait juste quatre ans que je suis député et ça prend beaucoup plus de temps pour monter un réseau et aspirer à ce poste dans l’espoir que les gens t’appuieront.»

Départ du chef actuel

Rappelons que Luc Berthold était l’un de ceux qui ont soutenu la candidature d’Andrew Scheer lors de la course à la chefferie en 2017. Le député de Mégantic-L’Érable a reconnu que ce dernier n’a pas été en mesure de défendre, au moment où il le fallait, soit lors des débats des chefs, sa position sur les questions sociales.

Rappelons qu’Andrew Scheer a maintes fois assuré qu’il ne rouvrirait pas les débats sur l’avortement et le mariage gai malgré ses convictions pro-vie et religieuses. «C’est quelque chose qui lui a fait très mal. Quand je l’avais appuyé au début, nous avions eu des discussions avec lui et sa position était très claire que jamais nous n’allions revenir sur ces débats. Cependant, les adversaires ont réussi à amener cela au centre de la campagne électorale», s’est-il désolé.

Selon lui, M. Scheer n’a pas été capable d’exprimer convenablement son point de vue et de rassurer les Québécois. «Ici, ça n’a pas passé, malgré le fait que nous avons plus de députés et de votes que le Parti libéral. Il a manqué du gaz pour atteindre les objectifs que nous nous étions fixés.»

Luc Berthold croit qu’il aurait tout de même pu faire un très bon premier ministre. «Il a donné beaucoup de son temps et il a consacré énormément d’énergie au parti. Malheureusement, ça n’a pas fonctionné. Maintenant, nous nous tournons vers l’avenir en espérant qu’il continuera d’être avec nous dans l’équipe parce que c’est un excellent député», a-t-il conclu.