Des primes impayées après trois mois

Une infirmière auxiliaire de Victoriaville, Véronique Déry, juge inacceptable de ne pas avoir encore reçu la prime offerte par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) pour des quarts de travail effectués les week-ends durant la saison estivale.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a déployé une mesure pour encourager le travail en offrant un montant forfaitaire de 75 $ pour chaque quart de travail complet effectué dès la deuxième fin de semaine consécutive entre le 13 juillet et le 15 septembre.

La mesure concernait les quarts de travail de jour, de soir et de fin de semaine. Elle s’adressait au personnel infirmier, aux infirmières et infirmiers auxiliaires et aux préposées aux bénéficiaires.

Véronique Déry, qui travaille depuis plus de deux ans à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska et au Centre d’hébergement du Chêne, s’est prévalue de cet incitatif financier. «J’ai travaillé tous les week-ends, me privant ainsi de sorties avec les enfants. Je m’attendais à recevoir ma prime en octobre, mais je l’attends encore», a-t-elle confié, lundi, lors d’une entrevue à son domicile avec le www.lanouvelle.net.

Au départ, le ministère avait fait savoir que le paiement des primes allait se faire en un seul versement au mois d’octobre. «Mais personne n’a rien reçu à ce moment», a souligné Mme Déry.

Puis, une note de service, datée du 20 décembre, informe que certains employés ont obtenu un versement le 19 décembre.

Sauf que certaines personnes n’ont pas reçu tout le montant auquel elles avaient droit et d’autres, comme Véronique Déry, n’ont toujours rien reçu.

Dans cette note, le CIUSSS MCQ signale que des corrections étaient en cours, ajoutant que les employés concernés allaient recevoir un versement additionnel pour ajuster le tout d’ici le 31 décembre.

«Je n’ai toujours pas touché ma prime. J’aurais bien aimé l’avoir avant la période des Fêtes pour les cadeaux», a commenté la résidence de Victoriaville.

À sa connaissance, deux autres professionnels de Victoriaville et trois de Drummondville vivent la même situation. «Notre syndicat exerce de la pression sur l’employeur», a continué Mme Déry.

Mais ne voyant pas de dénouement, elle a souhaité dénoncer la situation sur la place publique. «J’applaudis cette mesure proposée pour s’assurer d’avoir du personnel. Mais avec les problèmes vécus, ça découragera les gens d’y participer de nouveau. Pour ma part, je ne le referai plus, même si on doublait le montant», a-t-elle exprimé.

D’ailleurs, l’infirmière auxiliaire compte bien réduire ses disponibilités. Et qui plus est, elle exercera aussi le travail qu’elle aime dans un autre milieu. Quelques heures après l’entrevue, Véronique Déry apprenait qu’elle aurait droit à un montant de 450 $ pour six quarts de travail admissibles. On lui a fait savoir qu’elle devrait recevoir sa prime vers le 30 janvier.

Explications

Au CIUSSS MCQ, on confirme que les paiements ont été reportés à plusieurs reprises. «On est désolé de la situation. On comprend les inconvénients que cela a pu avoir sur les employés», a indiqué l’agente d’information, Julie Michaud.

Les délais s’expliquent, a-t-elle noté, par l’analyse des dossiers qui a été plus longue que prévu. «Plusieurs éléments devaient être validés. Des documents devaient aussi être remplis manuellement, un travail plus ardu que ce qui avait été anticipé», a signalé l’agente d’information.

Au total, 794 employés ont prêté main-forte en travaillant les fins de semaine durant la saison estivale et ont droit à la prime de 75 $ par quart.

À la suite des problèmes survenus avec le paiement du 19 décembre alors que des employés ont obtenu une partie du montant et d’autres rien du tout, les autorités ont entrepris d’autres corrections. «En date du 26 décembre, des paiements ont été versés à certains», a précisé l’agente d’information.

Tout au long du processus, assure-t-on, les employés ont été informés à l’interne. Le CIUSSS a fourni, dans un bulletin d’information, un numéro de téléphone. «Plus de 180 appels ont été reçus. On a fait des vérifications, on a expliqué les critères à respecter. Du nombre, une quarantaine d’appels restent à traiter. Le problème est en voie de se régler», a conclu Julie Michaud.