Un nouveau départ à la Ferme Karona Holstein

En avril 2018, la Ferme Karona Holstein du 11e rang de la Paroisse de Plessisville, un fleuron dans la région de L’Érable, était dévastée par un violent incendie et perdait la moitié de son troupeau de vaches. Les cendres étaient encore toutes chaudes que déjà la famille Caron était prête à se retrousser les manches pour reconstruire.

C’est d’ailleurs mission accomplie pour la famille Caron alors que les nouvelles installations à la fine pointe de la technologie, ayant nécessité un investissement de 2,8 millions $, sont opérationnelles depuis août 2019.

«Après plus de quatre mois d’opération, nous pouvons dire que nous avons réussi. Nous avons fait un pas en arrière et deux pas en avant», de souligner Pierre-Olivier, le sixième de la génération à travailler sur la ferme familiale. Il en est le copropriétaire avec son père Pierre qui, lui-même, l’exploite depuis plus de 40 ans.

La relève est d’ailleurs la principale raison qui a incité Pierre Caron à poursuivre les activités de la ferme alors que sa fille Odrey, en plus de Pierre-Olivier, s’implique également dans les travaux et les opérations à la ferme sans oublier sa conjointe Louise et leur autre fille Marie-Michèle qui viennent aussi y donner leur coup de main.

Récipiendaire à deux reprises du titre de maître-éleveur de l’Association Holstein du Canada en 2000 et 2014 (un titre qui ne peut être gagné qu’à tous les 14 ans par une même entreprise), c’est l’un des plus beaux troupeaux du Canada qui était emporté dans cet incendie (70 vaches ont péri).

«Nous avons certes perdu nos meilleures vaches en lait (70 sur 75), mais leurs jeunes vaches (65 au total) ont toutes été épargnées ce qui nous a permis de ne pas repartir à zéro, leur génétique s’avérant un gros avantage pour la qualité de notre production», d’expliquer Pierre-Olivier.

Une ferme axée sur le bien-être animal

Pour réaliser le plan de la nouvelle ferme, la famille Caron a visité une quarantaine de fermes au Québec et en Ontario en plus de consulter des experts. «Nous avons redessiné le plan plusieurs fois afin de nous assurer d’avoir une étable qui correspondait à nos valeurs en terme de bien-être animal, mais également d’avoir une étable au goût du jour avec de la technologie moderne», d’ajouter Odrey.

«Nous avons maintenant une étable où les vaches peuvent marcher et qui est équipée de logettes en sable pour optimiser leur confort quand elles sont au repos. Le bâtiment a aussi été pensé pour offrir la meilleure qualité d’air possible et une luminosité maximale», mentionne-t-elle.

Les choix effectués par la famille Caron ont également été faits en fonction de faciliter le travail à la ferme et de réduire les heures de travail, qu’il s’agisse pour manipuler, alimenter et soigner les animaux. «Nous avons deux robots de marque Lely pour la traite, l’alimentation en ration totale mélangée est distribuée par des convoyeurs, et, nous disposons aussi d’un système d’alimentation automatisé qu’on appelle une louve pour les veaux», souligne à son tour, Pierre-Olivier. L’étable est également dotée d’un grand parc de vêlage avec un système de caméras qui permet d’effectuer une surveillance à distance.

Au plus fort de sa production, la Ferme Karona Holstein produisait une moyenne de 13 000 kilogrammes de lait par année. «En misant sur le bien-être animal et sur la qualité de vie des gens qui travaillent à la ferme, nous sommes convaincus que nous arriverons à produire un lait de grande qualité. Nous sommes encore en démarrage, mais pour le moment tout progresse comme nous le souhaitions. Les vaches sont bien, l’ambiance dans la ferme est bonne, nous avons réduit nos heures de travail et notre lait est bon», de faire savoir Odrey.

«Nous croyons que tout est en place pour que notre entreprise réussisse à produire davantage et même à être plus rentable lorsque notre jeune troupeau, qui a survécu à l’incendie, aura atteint sa pleine maturité», estime Pierre-Olivier.

La solidarité dans l’épreuve

De l’incendie jusqu’à la construction des nouvelles installations, la famille Caron a également tenu à souligner la solidarité de ses voisins durant cette épreuve. «Le jour du feu, nous aurions perdu facilement une trentaine de bêtes de plus sans l’aide de nos voisins», laisse entendre Pierre-Olivier. «Nous avons également pu compter sur Léon de la Ferme Brassard pour s’occuper de nos jeunes taures pendant la reconstruction. Nous lui en sommes très reconnaissants.»

La famille dit également avoir apprécié tous les autres petits gestes qui lui ont facilité la vie durant cette période plus difficile. «Même pendant la construction de la nouvelle étable, des voisins nous ont apporté le souper à l’occasion. Tous ont été très gentils avec nous», de conclure Pierre-Olivier.