Mathieu Boissonneault ne regrette rien

À l’âge de 17 ans seulement, Mathieu Boissonneault s’est taillé un poste avec l’Armada de Blainville-Boisbriand, équipe avec laquelle il a atteint la finale de la coupe du Président. Un an plus tard, le Lysterois mettait un terme à son aventure junior majeur après une longue réflexion.

Cette décision a été tout sauf facile pour Boissonneault. À peine âgé de 18 ans, il prenait la décision de laisser tomber la voie de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), niveau que plusieurs jeunes joueurs espèrent tant atteindre un jour dans leur carrière. C’était toutefois une décision mûrie, sachant qu’il n’était pas à son aise dans ce style de vie exigeant au possible. «Ça a été un choix déchirant. Dans cet univers, c’est toujours un rythme effréné. Il n’y avait pas de temps mort. Je n’avais pas nécessairement le goût à 100% de faire tout ce que ça me prenait pour réussir à performer dans le junior majeur. Les études, c’est une partie de la décision. J’ai quand même de la facilité à l’école, mais en continuant à jouer au hockey, mes études auraient passé en second. Jouer au hockey n’était plus ce que je voulais faire cependant. Mes priorités ont changé», a fait valoir ce choix de 5^e tour en 2017.

La réflexion de l’attaquant ne s’est d’ailleurs pas faite en deux semaines. Dès le mois de novembre 2017, son processus de réflexion était enclenché. «Ça m’a pris la moitié d’une année pour faire mon choix. Au début de l’année, je me suis présenté au camp et je ne croyais pas faire l’équipe. J’avais été repêché après ma deuxième année dans le midget AAA, donc je me présentais à Blainville sans attentes. Quand j’ai fait l’équipe, j’ai été surpris. À partir de novembre, j’ai commencé à me questionner à savoir si c’était ce que je voulais faire pour les trois ou quatre prochaines saisons. Notre équipe a atteint la finale et j’ai pris ma décision à la fin de l’année.»

Le jeune homme aujourd’hui âgé de 19 ans est évidemment conscient que plusieurs hockeyeurs auraient adoré avoir la chance de connaître une longue carrière junior comme il en avait la possibilité, mais Boissonneault ne se voyait pas continuer. Il préférait se concentrer sur ses études afin de commencer à préparer sa vie professionnelle dans l’univers de la comptabilité et de la gestion. «Pour être franc, je n’ai jamais pensé à faire ma vie en jouant au hockey. Si j’avais continué, ça aurait pris six ans faire mon cégep, ce qui m’aurait retardé beaucoup dans ma carrière professionnelle. […] Je suis heureux d’avoir vécu cette saison-là. Ce n’est pas tout le monde qui est en mesure de se rendre jusque-là. Oui, je me sens privilégié. Nous avons fait une finale. Je ne pouvais demander mieux. Cela dit, il ne fallait pas que je pense aux autres dans ma décision. Quand j’ai annoncé que j’arrêtais, plusieurs personnes se demandaient pourquoi je ne restais pas dans cet univers. Je n’étais tout simplement plus heureux de faire ça. Je n’étais pas pour continuer dans le simple but de faire plaisir aux autres.»

De beaux souvenirs de sa seule saison avec l’Armada

Au cours de sa saison 2017-2018 passée avec la troupe de Joël Bouchard, Boissonneault, utilisé au sein des deux derniers trios offensifs, a été en mesure d’inscrire trois buts et six passes en 56 parties de saison régulière. Lors des séries, il a ajouté deux buts et une passe en 21 rencontres. «Les seules choses qui me manquent de tout ça, ce sont les parties. Nous avions deux matchs par semaine. Il y avait tout un processus à faire afin d’être prêt pour la partie. J’aimais vraiment ça. Sinon, il n’y a pas grand-chose qui me manque de tout ça. […] Les plus beaux souvenirs, c’est le temps passé avec les gars.»

Le hockeyeur de L’Érable garde donc de précieux souvenirs de cette campagne. L’entente dans le vestiaire était superbe et il a pu côtoyer de solides joueurs, dont Drake Batherson, qui a déjà disputé quelques rencontres dans la LNH avec les Sénateurs d’Ottawa, et Alex Barré-Boulet, lui dont la progression au sein de l’organisation du Lightning de Tampa Bay se déroule admirablement bien. «Il y avait quelques très bons joueurs dans cette équipe. Batherson a déjà joué quelques parties dans la LNH. Il m’est arrivé de regarder les rencontres d’Ottawa et de voir Drake en uniforme. Je me dis alors que j’ai été chanceux de jouer avec ce gars. C’est fou quand on y pense.»

La saison 2017-2018 était également la dernière du grand manitou Joël Bouchard derrière le banc de l’équipe. Boissonneault garde d’ailleurs de bons souvenirs de cet intense et habile tacticien. «Avec Joël, c’était toujours la pédale au plancher, ce qui était très correct. C’est ça mon style. Cet entraîneur est vraiment génial. Je me suis tellement amélioré lors de cette saison. Joël connait tellement son hockey.»

Plus beaucoup de hockey

Après avoir mis un trait définitif sur le junior majeur, Boissonneault a évolué avec le Model de Lotbinière dans le junior AA, équipe avec laquelle il a obtenu 20 points en 17 parties. Cette année cependant, Boissonneault a préféré devenir simplement remplaçant. Il évolue également, à l’occasion, dans deux circuits récréatifs à Lyster. «Honnêtement, je ne m’ennuie pas du hockey de haut niveau. J’ai arrêté et ma décision était réfléchie. Je suis bien dans ça. J’ai continué junior AA, qui correspond à un bon niveau, mais j’ai décidé d’arrêter ça aussi. C’est une bonne décision que j’ai prise.»