Un couple intoxiqué au monoxyde de carbone se raconte

Un couple dans la quarantaine, qui file le parfait bonheur dans son petit bungalow situé sur l’avenue Tardif dans la Paroisse de Plessisville, aurait pu connaître une triste fin après avoir subi un empoisonnement au monoxyde de carbone.

Chanceux d’être toujours en vie, Mario Pellerin et sa conjointe Édith Laroche ont tenu à raconter leur mésaventure pour sensibiliser les citoyens à l’importance de se prémunir d’un détecteur de monoxyde de carbone dans leur résidence.

Le mercredi 4 décembre dernier, le couple se réveille le matin avec des maux de tête et des étourdissements. Mario appelle le 911 après une chute de sa conjointe au sol. Il s’écrase à son tour après s’être rendu déverrouiller la porte et allumer la lumière pour faciliter l’entrée des ambulanciers.

Édith et Mario avaient repris leurs esprits à l’arrivée des secours quelques minutes plus tard. Ils seront transportés par ambulance à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska et placés sous oxygène pendant six heures avant de pouvoir obtenir leur congé de l’hôpital. C’est un taux de 19,7 de COHb (carboxyhémoglobine) dans le sang pour Édith et un taux de 21,9 pour Mario qui ont été enregistrés à leur dossier alors que c’est le coma pour un taux de 50 et la mort pour un taux de 66.

Les pompiers du Service de sécurité incendie régional de L’Érable (SSIRÉ), qui sont également intervenus sur les lieux, ont confirmé sur place un taux de 400 ppm (part par million) de monoxyde de carbone dans l’air ambiant provoqué par un bris de la trappe extérieure située à la base de la cheminée.

«M. Pellerin a eu le bon réflexe d’appeler le 911. Le monoxyde de carbone est un tueur fantôme. Ils auraient pu être en danger de mort après une exposition de plus de trois heures à ce niveau (400 ppm)», a fait savoir le préventionniste du SSIRÉ, Jean-Marc Boucher.

La maison n’était malheureusement pas dotée d’un détecteur de monoxyde de carbone. «Dans le règlement municipal numéro 304 de la MRC de L’Érable, le détecteur de monoxyde de carbone n’est pas encore obligatoire, même s’il est fortement recommandé par le service incendie. Nous travaillons à la refonte du règlement et nous souhaitons le rendre obligatoire pour tous les résidents qui ont un chauffage par combustion et un garage attaché à la maison», d’expliquer M. Boucher.

Édith et Mario habitent leur bungalow de l’avenue Tardif depuis trois ans, une construction qui date des années ’80. Lui-même ancien pompier volontaire pendant dix ans, Mario est bien conscient qu’ils ont échappé de peu à la mort et que la présence d’un détecteur de monoxyde de carbone aurait pu déceler, bien avant leurs symptômes, la présence de ce gaz toxique, inodore et incolore.

«On pense que ça n’arrive jamais, mais personne n’est à l’abri», se résigne-t-il convaincu plus que jamais de la pertinence du détecteur de monoxyde de carbone. «Je pense que c’est ce qu’il y a de plus important dans la maison. J’en ai d’ailleurs installé deux depuis l’incident.»

La minifournaise au bois utilisée par le couple pour chauffer la maison respectait toutes les normes. «Depuis les forts vents du 1er novembre, j’éprouvais cependant des difficultés à la faire fonctionner normalement et de la fumée s’était même retrouvée dans la maison à quelques reprises. Je me suis renseigné et nettoyé les trappes d’accès de la fournaise durant la journée précédant notre intoxication. En soirée, j’ai tenté vainement de rallumer le poêle pour finalement décider de laisser mourir le feu. Finalement, c’est la trappe extérieure qui serait tombée à la suite d’une rafale et qui est responsable de nos malheurs. Les travaux de réparation ont été effectués et tout va bien depuis».

Pour le préventionniste Jean-Marc Boucher, le détecteur de monoxyde de carbone est un appareil indispensable pour toutes les résidences qui utilisent un chauffage par combustion et qui ont un garage attaché.

Le ramonage de la cheminée et un entretien annuel des équipements sont aussi nécessaires pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’accumulation de créosote. «Il faut aussi disposer adéquatement des chaudières de cendre en les entreposant à l’extérieur et à six pieds de la maison.», indique-t-il.

L’utilisation de bois franc et sec créé également moins de créosote que du bois vert ou de moins bonne qualité. Il rappelle aussi de ne jamais utiliser de liquides pour allumer un poêle. Il invite en terminant à communiquer avec les membres de l’Association des professionnels du chauffage pour toute information sur le fonctionnement de leur appareil ou encore avec leur service de sécurité incendie pour différents conseils de prévention.