Antoine Bibeau opéré à la hanche : un choix déchirant, mais nécessaire

Quelques jours seulement après avoir goûté pour une première fois depuis 2016 à la Ligue nationale de hockey (LNH), le gardien de but Antoine Bibeau a pris la difficile décision de subir une opération à la hanche, mettant du même coup un terme à sa saison.

Victime d’une blessure à l’aine en début de saison, Bibeau avait passé une résonnance magnétique qui avait révélé que la douleur qu’il ressentait provenait d’un problème avec sa hanche. «J’ai reçu une injection dans la hanche à ce moment, mais le médecin m’a prévenu que ce n’était qu’un pansement. Peut-être que ça arrêterait le problème, mais que la blessure pouvait revenir. L’opération devenait alors la meilleure option. J’ai donc manqué un mois au début de la saison, ce qui était vraiment décevant. J’ai travaillé fort pour revenir et j’ai réussi à jouer dans la LNH», a raconté Bibeau.

Cependant, dès le lendemain de son premier départ avec l’Avalanche du Colorado, la douleur était de retour. «Après mon match contre les Canucks, je me suis réveillé le lendemain et, je ne sais pas si j’ai trop poussé, la douleur était revenue. Je m’étais bien senti pendant le match. J’espérais que ça allait disparaître, mais plus les jours passaient, plus la douleur s’intensifiait. J’avais l’option de faire une seconde injection, mais j’allais rater encore un mois d’activités. Je ne savais même pas si ça allait marcher, donc à long terme, la meilleure décision était l’opération.»

Bien qu’il assure qu’il était de retour en pleine santé, le fait que Bibeau n’ait pas eu beaucoup le temps de s’entraîner avant de revenir au jeu, dans la LNH de surcroit, n’a certainement pas aidé la cause de sa hanche récalcitrante. «Je devais revenir au jeu dans la Ligue américaine la même fin de semaine que j’ai été rappelé par l’Avalanche. Au même moment, l’équipe était sur la route, donc j’étais demeuré à Denver pour pratiquer, mais je n’avais pas vraiment reçu des lancers de qualité. Donc, quand je suis revenu, j’avais fait une seule pratique de 30 minutes avec de vrais lancers. C’était donc assez spécial de passer des tirs du gars de la zamboni à ceux de Connor McDavid. Par chance, j’avais pris ma réhabilitation au sérieux. J’étais prêt à revenir, j’étais à 100%.»

De faire le choix de mettre un terme à sa saison alors qu’il est en fin de contrat, d’autant plus que quelques jours après son opération, le gardien partant de l’Avalanche, Phillip Grubauer, se blessait de nouveau, s’avère frustrant. Rien n’est certain, mais Bibeau aurait ainsi eu droit à un autre rappel dans la LNH. «C’est déchirant. J’avais raté un mois et je venais de revenir au jeu. J’avais également prouvé que j’avais encore ma place à ce niveau. Le gardien des Eagles (Adam Werner) a récemment été rappelé parce que Grubauer est encore blessé. J’avais en tête que si je revenais, j’aurais encore une chance de jouer dans la LNH éventuellement. Ce n’est pas facile à vivre. La meilleure décision, à long terme, demeurait la chirurgie, car si je tente de jouer blessé, je ne peux pas atteindre mon plein potentiel. J’ai seulement 25 ans. Je sais que je vais revenir plus fort que jamais.»

De longs mois de réhabilitation

La suite des choses mettra évidemment le moral de l’ancien champion de la coupe du Président à rude épreuve. Une telle opération nécessitant de cinq à six mois de réhabilitation, Bibeau sera à l’écart du jeu et de l’équipe pendant un bon bout de temps. «Je vais bien malgré tout. L’opération s’est bien déroulée. Les deux premiers jours après l’opération n’ont pas été faciles par contre. J’avais beaucoup de douleur. La progression se fait rapidement, cela dit. J’étais déjà sur un vélo stationnaire sans résistance. J’ai également un appareil à la maison qui fait bouger ma jambe sans effort. Je fais ça pendant une période de quatre à six heures par jour. Je mets aussi beaucoup de glace. Je me déplacerai également en béquilles pendant les prochaines semaines. Je sais que ce sera un long processus de rétablissement, mais je suis prêt mentalement à faire face à ça.»

Appuyé par l’Avalanche

Bien qu’il soit membre de l’organisation du Colorado depuis quelques mois seulement, Bibeau confie avoir senti un bel appui de la part de l’organisation lorsque le moment est venu d’opter pour l’opération. «Ils ont tout fait en leur possible pour que je sois confortable dans la décision. L’équipe aurait pu mettre de la pression afin que je revienne au jeu, mais les dirigeants étaient d’accord avec l’option de la chirurgie. Nous voyions des deux côtés que c’était le choix à faire pour le long terme.»

Écoulant présentement la dernière année d’une entente de deux ans signée avec l’organisation des Sharks de San Jose, Bibeau se retrouve dans une position quelque peu délicate. Avec seulement quatre matchs derrière la cravate cette saison, il n’a pas eu beaucoup d’occasions de se faire valoir auprès de ses nouveaux patrons. Certes, il a bien fait lorsqu’il a eu la chance de démontrer son savoir-faire avec le grand club, mais l’échantillon demeure mince. Bibeau en est bien conscient, mais il refuse de se laisser abattre. «C’est quelque chose qui est toujours dans un coin de ta tête quand tu es à la dernière année de ton contrat. Le fait que je ne sois pas capable de jouer en santé dans la LAH est décevant. J’arrivais dans une nouvelle organisation et je n’ai pas été capable de livrer la marchandise en raison d’un problème de santé. Je fais confiance à la vie. Rien n’arrive pour rien. J’ai de l’expérience dans la LAH, soit cinq années et j’ai goûté à la LNH. J’ai un bon bagage qui va m’aider. Le but actuel demeure de bien travailler sur ma réhabilitation. L’organisation voit que je fais ces efforts. On verra ce qui va arriver.»