Gérard Salvas : le hockeyeur collectionneur

Le sous-sol de Gérard Salvas transpire d’histoire. Des photos d’équipes sportives, des documents d’époque, des chandails de hockey, des trophées et une foule d’autres accessoires y sont fièrement affichés, comme dans un musée.

«Je suis un ramasseux!, confesse le Nicolétain, en enfilant un ancien gant de hockey usé. «Il a joué pas mal. Ça traînait et je l’ai ramassé.»

Il dit sensiblement la même chose à propos des paires de patins datant de 1930 et 1940, soigneusement déposées dans un coin de la pièce. «On me les a données. Je les ai gardées», sourit-il, avant de sortir de vieux bâtons de hockey, dont un autographié par Guy Lafleur.

«Ce sont mes hockeys du temps où je jouais junior, vers 1963-64. Celui qui est signé par Guy Lafleur m’a été donné. C’est ma belle-sœur qui l’avait gagné à un tournoi de golf en 1976. Il y a deux ou trois ans, Guy Lafleur me l’a autographié une deuxième fois.»

Au musée

Quelques-uns des objets de la collection de Gérard Salvas ont fait partie de l’exposition «AMEN nous la coupe», présentée au Musée des religions du monde en 2017, puis à Salaberry-de-Valleyfield, le printemps dernier, suivi de Bonaventure, cet automne. On parle de coupes, de patins, de gants, de chandails et de quelques photos.

«On m’a retourné tout ça il y a environ un mois. C’était la première fois qu’une partie de ma collection sortait de chez moi», mentionne celui qui se dit ouvert à répéter l’expérience si l’opportunité se présente.

«Le sport, c’est ma vie!»

Son regard se tourne maintenant vers les murs de la pièce, couverts majoritairement de photos de groupes pour lesquelles il a un attachement particulier. Le voilà parti à raconter des anecdotes fascinantes. Baseball, hockey, course automobile : tout y passe. «Le sport, c’est ma vie.»

Il ne fait pas qu’en parler, d’ailleurs : il en a pratiqué plusieurs! Et ce solide gaillard de six pieds est encore très actif aujourd’hui, à 74 ans, avec deux parties de hockey par semaine et de multiples descentes de ski alpin chaque hiver.

D’aussi loin qu’il se souvienne, le sport a toujours occupé une grande place. Le hockey, plus particulièrement. «J’ai commencé à jouer vers l’âge de 5 ans avec mon père, sur la rue Panet. Je n’ai jamais arrêté… ou presque.»

Sa passion l’a mené jusqu’à Toronto, au camp d’entraînement du Marlboro Jr A, en 1965. «J’en suis extrêmement fier. J’ai été un des premiers gars de Nicolet à aller pratiquer loin de même! C’était à ma dernière année junior. Je jouais à Sorel et j’avais 19 ans. Dans ce temps-là, il fallait signer une formule C. J’appartenais aux Maple Leafs de Toronto. Il n’y avait pas d’autres clubs qui pouvaient venir me chercher», se remémore celui qui a conservé précieusement la lettre datée du 11 août 1965, et qui lui a donné une place de choix dans son «sanctuaire».

Leadership

Gérard Salvas s’est toujours investi à 100% dans le sport. Il a contribué à la fondation de plusieurs ligues et organisations de balle et de hockey à Nicolet : Ligue de hockey Bonne Entente de Nicolet (1970), Club de Fastball «Les Athlétiques de Nicolet» (1970), Club de hockey les Go et Lents de Nicolet (1977), Ligue de balle de Nicolet inc. (1977), Ligue de hockey intermédiaire régionale (1997) et Ligue de hockey pour retraités (2003), entre autres.

C’est également lui qui est à l’origine de la réfection du terrain de balle «Les Bénévoles» de Nicolet, en 1982-83, assisté de son ami Michel Paradis. Il a consacré quelque 800 heures au projet, qui a mobilisé environ 200 bénévoles.

«C’est probablement ma plus grande fierté. On voulait un terrain de balle, car il était tout désuet. On est allé chercher des subventions. Tout s’est fait de façon bénévole. J’ai encore tous les procès-verbaux en lien avec le projet, de même que les factures. J’ai aussi répertorié les noms de tous ceux qui y ont participé, et les heures qu’ils ont données. Il y avait du monde toutes les fins de semaine pour venir travailler. On avait un beau comité», raconte-t-il en montrant la photo du CA, dont trois des membres sont aujourd’hui décédés.

Vive l’Europe!

Ses qualités de rassembleur l’ont aussi mené à organiser deux voyages en Europe avec ses coéquipiers, il y a quelques années. «On avait participé à la Coupe du monde à Québec, en 2008. À la fin du tournoi, des gars ont lancé l’idée d’aller jouer en Europe l’année suivante. On est allé jouer en France en 2009. En 2011, on est allé en Suisse et en Allemagne.»

Gérard Salvas a réalisé des albums souvenirs de ces voyages. Il en a remis un exemplaire à chacun de ses coéquipiers. À titre plus personnel, il conserve aussi précieusement les coupures de journaux en lien avec ses diverses réalisations depuis 1963 et celles des autres membres de sa famille.

En ce qui concerne l’ensemble de sa collection, il est en réflexion à savoir ce qu’il adviendra d’elle dans le futur. «Je ne sais pas ce que je vais faire avec ça», dit-il en haussant les épaules.

L’aréna de Nicolet vient d’être remis à jour et la ville fêtera son 350e anniversaire en 2022. Des opportunités, peut-être, pour la mettre en valeur? «S’ils veulent faire quelque chose sur les sports, une exposition ou autres, ils peuvent venir cogner!»