Accidents à la ferme, il faut que ça cesse!

Malgré toutes les campagnes de sensibilisation qui ont été faites dans les dernières années, le nombre d’accidents en milieu de travail est en augmentation au Québec.

Il y a en moyenne 251 accidents du travail par jour au Québec. De 2013 à 2017, 17 travailleurs agricoles ont perdu la vie des suites d’un accident de travail au Québec, dont cinq en Mauricie-Centre-du-Québec. Les secteurs de l’agriculture et de la construction sont les deux secteurs où se produisent une majorité d’accidents.

Quand on parle de santé et de sécurité en milieu de travail, la responsabilité est partagée entre les employés et les employeurs. Cependant, c’est surtout à l’employeur qu’incombe la charge d’appliquer les procédures et les règles en matière de santé et de sécurité. Essentiellement, les employeurs doivent identifier, corriger et contrôler les risques qui se trouvent sur leurs lieux de travail. Ils doivent également montrer l’exemple, respecter les règles en matière de santé et sécurité et, bien entendu, fournir sur les lieux de travail les équipements de protection individuelle nécessaires. Du côté de l’employé, il se doit d’identifier les risques qu’il voit dans le cadre de son travail et en informer son employeur.

En agriculture, les principaux risques en santé et en sécurité au travail (SST) se retrouvent essentiellement autour de ces risques :

Machinerie agricole;

Pièces en mouvement;

Émanation de gaz toxiques dans les silos et les autres espaces clos;

L’ensevelissement dans les silos à grains;

Les chutes

Quelque 15% des accidents en agriculture sont en lien avec les chutes et 12% en lien avec les pièces en mouvement. Environ 25% des accidents qui surviennent sont avec des travailleurs de 24 ans et moins.

Mais par où commencer et comment peut-on identifier les risques en santé et en sécurité en agriculture? La première étape est de faire l’analyse des risques présents sur les lieux de travail. Afin de bien prioriser par quoi commencer, il faut toujours vérifier la fréquence des tâches et la gravité des risques. Ainsi, une tâche qui comporte des risques et que l’on fait fréquemment est prioritaire sur une autre que l’on fait moins souvent. Cependant, il faut analyser la gravité des risques. Si la finalité est que le risque peut être mortel, mais que l’on ne le fait pas souvent, elle va tout de même devenir prioritaire sur un autre risque. Par exemple, l’entrée dans les silos à fourrage ou à grains peut ne pas être une tâche fréquente, mais la gravité est élevée puisque si cette tâche n’est pas analysée et sécurisée, le travailleur peut décéder en l’exécutant. Sécuriser cette tâche devrait donc être prioritaire dans notre programme de prévention.

En 2019, avec toute la sensibilisation qui est faite et les moyens qui sont présents pour aider les producteurs agricoles en matière de santé et de sécurité, il est inadmissible qu’un employé ou un producteur agricole risque sa vie en allant la gagner. Le manque de temps n’est pas une excuse. Les événements des derniers jours prouvent que non, la CNESST n’est pas trop sévère et qu’investir du temps en SST peut sauver des vies et empêcher des familles d’être brisée. Il est plus que temps que le monde agricole se prenne en main en matière de santé et de sécurité.

Si vous avez besoin d’obtenir des conseils au niveau de la santé et de la sécurité de votre entreprise, n’hésitez pas à contacter votre Centre d’emploi agricole pour adhérer à la mutuelle de prévention ou au projet Prévention agricole +. Un service de visites à la ferme est offert pour voir avec vous où sont les dangers et comment les prévenir.