Étude des lacs de la Haute-Bécancour : premiers secrets révélés

Le 29 octobre dernier se tenait la troisième rencontre du Comité de partenaires de l’Étude de reconstitution paléolimnologique de l’évolution des lacs de la Haute-Bécancour. Cette étude menée par Olivier Jacques, étudiant au doctorat et natif de Thetford Mines, vise à connaître l’état actuel et passé des lacs Bécancour, soit les lacs à la Truite d’Irlande, William et Joseph, en plus de l’étang Stater.

En effet, la paléolimnologie permet de connaître l’état des lacs avant l’occupation du territoire, et ce tout au long des activités minières du secteur de Thetford Mines jusqu’à aujourd’hui. En prélevant une carotte de sédiments au fond des lacs, l’équipe de recherche, dirigée par Reinhard Pienitz du Département de géographie de l’Université Laval, est en mesure de retracer la provenance des sédiments et de connaître l’état de santé des lacs depuis un millénaire.

L’étude est à mi-parcours et livre ses premiers résultats. Pour MM Jacques et Pienitz, il est évident que des changements écologiques majeurs pour tous les lacs étudiés sont notables suite à la vidange du lac Noir entre 1955 et 1959. Depuis cet événement ayant permis la création de la mine lac d’amiante, les lacs en aval connaissent un ensablement accru et accéléré, notamment le lac à la Truite d’Irlande. Seulement pour ce lac, les données révèlent qu’environ 50 cm de sédiments ont été déposés au cours des 62 dernières années. Cela représente un taux de sédimentation dix fois plus élevé qu’en milieu naturel. L’analyse des échantillons de sédiments se poursuivra au cours des prochains mois pour les autres lacs à l’étude.

Les recommandations de cette étude, visant le rétablissement des lacs de la région, seront par ailleurs évaluées par l’équipe de Rosa Galvez-Cloutier, chercheure associée au Département de génie civil de l’Université Laval et sénatrice.

L’évaluation économique et technique des mesures de rétablissement des lacs à la Truite, William et Joseph aura des retombées importantes pour la gestion future des lacs du bassin versant de la rivière Bécancour et pourront contribuer à l’amélioration environnementale de la région.

Le dépôt final de cette vaste étude est prévu en 2021. Il est possible d’obtenir davantage d’information relative à ce projet en consultant le site du GROBEC au : http://www.grobec.org/2018.php#title3.

Ce projet de recherche universitaire, dont la gestion relève du Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC), est principalement financé par les intervenants du milieu, soient : l’Association de protection du lac à la Truite d’Irlande (APLTI), l’Association du lac William (ALW), l’Association des riveraines et riverains du lac Joseph (ARRLJ), les municipalités de Thetford Mines, Irlande, Saint-Ferdinand, Saint-Pierre-Baptiste, Inverness ainsi que les MRC des Appalaches et de L’Érable.

Rappelons que le GROBEC est un organisme sans but lucratif ayant pour mandat de mettre en place la gestion intégrée de l’eau sur le territoire des bassins versants de la zone Bécancour.