Les aînés au volant pointés du doigt : à tort ou à raison?

Deux Québécois sur trois estiment que les aînés représentent un problème de sécurité routière. Ça frappe, non? Mais attention, des nuances importantes s’imposent. Les aînés demeurent plus attentifs à la route, sont moins téméraires et ont beaucoup plus d’expérience. Si tout le monde respectait les règles autant qu’eux, les percevrait-on toujours comme un «danger»?

Mais pourquoi sont-ils perçus comme «dangereux»?

Les répondants pointent des lacunes physiques bien avant la négligence pour conforter leur position. Parmi ceux qui estiment que les aînés sont dangereux sur les routes, une grande majorité a l’impression que ceux-ci ont perdu leurs réflexes (92%), qu’ils ne voient plus aussi bien (54%) et qu’ils sont trop lents (52%).

Ainsi, si les lacunes physiques sont montrées du doigt, plusieurs solutions explorées dans le sondage méritent notre attention, selon ces mêmes répondants :

 

  • 62% des Québécois croient que les aînés devraient être soumis à un examen de conduite pour conserver leur permis de conduire.
  • 48% pensent que la loi devrait imposer des restrictions aux conducteurs aînés comme ne pas conduire le soir ou aux heures de pointe.
  • 18% des Québécois croient qu’on devrait automatiquement retirer le permis de conduire à partir d’un certain âge.

La retraite de la conduite, une idée qui en déstabilise plus d’un

Composer avec un proche aîné qui doit renoncer à son permis de conduire peut être très pénible, ce que confirme la majorité (63 %) des répondants qui ont eu à vivre cette expérience. Les proches des aînés ont souvent un rôle à jouer dans le processus du retrait du permis de conduire. Ce n’est pas une situation facile et certains répondants auraient souhaité avoir plus de soutien.

Mais les aînés sont-ils vraiment surreprésentés dans les statistiques?

Selon le dernier bilan routier de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), les 75 ans et plus ont été impliqués dans 3,9% des accidents de la route. La grande majorité de ces accidents ont causé des dommages matériels seulement. Selon Statistiques Canada, les 75 ans et plus représentent 8% de la population. Ils sont donc loin d’être surreprésentés dans les statistiques. Selon CAA-Québec, s’il est important d’accompagner les aînés dans leur démarche de retraite de permis de conduire. Il est également important d’arrêter de les considérer comme un danger sur les routes. Le groupe d’âge qui a été impliqué dans le plus grand nombre d’accidents est les 25-34 ans…

L’évaluation des capacités des aînés

Il est assez difficile de savoir quand un aîné doit prendre sa retraite de la conduite. Une évaluation de base permet tout de même de se faire une bonne idée de la situation en vérifiant notamment :
•    Si l’aîné pense ou oublie de boucler sa ceinture
•    S’il a de la difficulté à actionner les pédales
•    Si les virages dans les rues achalandées et les entrées sur l’autoroute sont difficiles
•    S’il vérifie ou non ses angles morts
•    Etc.

Pour avoir accès à la liste de vérification complète, consultez le «Guide pratique : La bonne conduite n’a pas d’âge » de la Fondation CAA-Québec. La retraite de la conduite est un processus qui se prépare. C’est effectivement une étape de vie qui peut déstabiliser. Bien entouré, on peut tout réussir!

Mise en garde de CAA-Québec

Rappelons ici qu’il s’agit d’un sondage d’opinion et que CAA-Québec ne partage pas nécessairement ces avis. Le droit de conduire dépend des capacités, pas de l’âge. On peut être apte à conduire à 91 ans et inapte à 19 ans! La clé de la mobilité de nos aînés est l’adaptation. Et CAA-Québec peut clairement aider, en commençant par son «Guide pratique : La bonne conduite n’a pas d’âge».