Une offensive à revigorer

Certes, il était utopique de croire aux chances des Tigres de Victoriaville de batailler pour la coupe Memorial cette saison. Il ne fallait pas non plus s’attendre à voir les Félins pointer en 17e position du classement général avec quatre gains en 19 rencontres. 

Dans un long entretien avec le www.lanouvelle.net, le directeur général Kevin Cloutier a fait le point sur la situation de son club. «Nous ne sommes pas heureux des résultats, c’est certain. Être 17e en ce moment n’est pas quelque chose que je pensais qui allait arriver. Concernant le rendement de l’équipe, outre trois matchs que je n’ai pas aimés, je suis obligé de dire que nous avons travaillé fort et nous sommes passés près de l’emporter plusieurs fois. Donc, dans les résultats tangibles, nous ne sommes pas heureux, mais nous avons été dans le coup pratiquement chaque fois. Si les gens ne regardent pas les parties et seulement le classement, ils vont se dire que nous sommes vraiment mauvais, mais en regardant l’ensemble, je crois que nous méritions un meilleur sort et quelques victoires supplémentaires.»

Le travail est habituellement une composante essentielle afin de connaître du succès dans le junior majeur. Alors, si cet ingrédient est incorporé dans la recette victoriavilloise, que manque-t-il afin que les victoires commencent à sortir du four avec régularité? «En septembre, nous avons perdu deux fois 5 à 4 en fusillade. Nous avons aussi perdu 5 à 4 à Blainville. Donc, au début de l’année, nous marquions des buts, mais nous ne gagnions pas. Depuis octobre, c’est le contraire. Nos gardiens ont fait un super travail (pourcentage d’arrêts de 92% pour Côté-Cazenave et de 91,9% pour Iacobo. Quand tes deux gardiens gardent les buts comme ça, tu peux t’attendre à plus de victoires. Nous perdons plusieurs parties au compte de 3 à 1, comme ce fut le cas contre Chicoutimi récemment. Les bonds favorables ne vont pas pour nous. Les Dieux du hockey ne sont pas de notre côté.»

Ainsi, Cloutier fait allusion à certains joueurs de son échiquier qui tardent à prendre leur envol. Alexander Peresunko, Anthony Poulin, Olivier Mathieu ou encore Conor Frenette viennent en tête de liste. «Peresunko était tout feu tout flamme au camp d’entraînement. Il a plus de 40 lancers dangereux cette année, mais un seul but. Les chances sont là pourtant. Il y a un peu de découragement dans son cas, ce qui est compréhensible. C’est la même chose pour Mathieu (un but), Poulin (deux buts), Frenette (aucun but). Ça devient difficile de gagner quand tes joueurs ne peuvent pas mettre la rondelle dans le fond du filet. Pour le reste, Egor Serdyuk avait connu tout un départ avant sa blessure au bas du corps, mais là, c’est plus difficile. Mikhail Abramov a connu de bons et moins bons matchs. Présentement, l’offensive fait défaut. Ça devient difficile pour nos gardiens et notre défensive.»

Désireux de toujours améliorer son équipe, Cloutier assure qu’il y aura des changements lors de la prochaine période des transactions. «C’est certain qu’il va y avoir du changement. Dans notre ligue, les transactions commencent le 15 décembre seulement, donc j’ai les mains liées jusqu’à ce moment. […] J’ai une bonne idée d’où je vais, mais j’ai encore des matchs pour évaluer certains joueurs. C’est aux noms que j’ai mentionnés de performer comme ils le doivent.»

De lourdes pertes

Lorsqu’il regarde l’ensemble de la situation, Cloutier se rend bien compte que les départs des deux vétérans de 20 ans, soit le capitaine Simon Lafrance et le défenseur Dominic Cormier, ont laissé un vide important au sein de la formation. L’organisation croyait que leur départ serait comblé à l’interne, mais jusqu’à maintenant, ce n’est pas le cas. «Ils étaient deux gros morceaux et nous le réalisons. Tous les deux amenaient beaucoup d’offensive, donc ces deux départs nous font mal. Je peux aussi ajouter le départ de Nicolas St-Pierre puisque nous ne pouvons aligner que trois joueurs de 20 ans. Nous pensions que certains autres patineurs pouvaient prendre la relève, mais ça ne s’est pas encore produit», a soulevé le DG.

Prêt à accepter un haut choix

La dernière fois que les Tigres avaient terminé dans les bas-fonds du classement général, c’était lors de la saison 2014-2015. Ils avaient alors terminé au 16e rang du classement général avec une récolte de 61 points, ce qui leur avait permis de mettre le grappin sur un certain Maxime Comtois au 3e rang du repêchage subséquent. Le fait que les Tigres misent sur leur propre sélection de premier tour permet donc à Cloutier d’être plus serein à l’idée de terminer au bas du classement «Chaque organisation doit passer par des moments plus difficiles. Présentement, c’est ce que nous vivons. Rien n’arrive pour rien. Si nous regardons des équipes comme Rimouski, Saint John ou encore Shawinigan, elles ont passé par les bas-fonds pour repartir sur des bases solides. Nous n’avons pas fait ça depuis longtemps à Victoriaville. Si c’est ce qui nous attend cette année, nous allons repêcher un meilleur joueur. Les attentes ne sont pas énormes, donc on va prendre ce qui passe.»

Victoriaville mise également sur le choix de premier tour de l’Océanic ainsi que le potentiel choix compensatoire (7e) lié au destin de l’espoir Guillaume Richard.