«Les divines» : un duo clownesque au féminin

Après plus de six mois de travail, Lucie Cormier et Brigitte Charpentier sont prêtes à présenter, dans la région et à l’extérieur, leur spectacle intitulé «Les divines» et qui met en vedette l’art du clown.

Rares sont les occasions, dans la région, d’apprécier les spectacles du genre. Lucie et Brigitte, accompagnées par Sylvain Binette à la mise en scène, se sont lancé ce défi d’offrir aux gens la chance d’entrer dans leur univers clownesque.

Elles se sont connues il y a quelques années, à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, où elles étaient allées égayer le Noël des enfants. Peu après, Lucie a recruté Brigitte pour une mission de Clowns sans frontières au Tchad. Depuis, les deux femmes sont devenues amies et avaient envie de réaliser ce projet de spectacle qui verra le jour bientôt. À l’âge de 55 et 66 ans, où les gens «normaux» prennent leur retraite, elles se sont lancé ce défi.

Pour l’élaboration, le duo a bénéficié d’une résidence d’artistes, l’été dernier, du côté de la Maison créative rurale Armand-Vaillancourt de Plessisville. Et pour compléter le tout, deux représentations du spectacle y seront offertes les 21 et 22 novembre à 20 h.

Un spectacle physique

«Les divines», c’est l’histoire de la grande diva Zygote et de Mme Berlue, deux femmes qui cherchent un sens à leur vie. Leur rencontre fera remonter des émotions et, peut-être, leur redonner cet espoir depuis longtemps perdu. La diva, grande dame de la chanson, a connu des heures de gloire, mais a tout perdu. Mme Berlue, quant à elle, a choisi de se rendre, tous les jours, dans le parc à côté de chez elle pour observer le temps qui passe et les gens.

Lucie et Brigitte, en répétition

Puisqu’il s’agit d’un spectacle composé à 95% de langage clownesque, les deux femmes, qui touchent des émotions très profondes, doivent parler avec leur corps et leurs expressions faciales. Et même si on parle de clown, il ne s’agit pas d’un spectacle pour enfants, mais bien pour les 16 ans et plus.

Une création drôle et touchante à la fois qui dénonce socialement différentes sujets, dont les réseaux sociaux, la consommation excessive, etc. «Nous voulons que ce spectacle se promène partout dans les festivals de clown, de cirque ou des arts de la rue», explique Brigitte Charpentier qui, au cours des dernières années, a sillonné le monde pour participer à des ateliers clownesques. Avec cet art, elle se sent à sa place.

Quant à Lucie, il s’agit pour elle du spectacle de sa vie, de l’apothéose de sa carrière de clown.

Bien dirigées par Sylvain Binette, elles travaillent maintenant sur les détails, la précision de leur performance. Pour lui, il s’agit d’une cinquième mise en scène. «C’est un accompagnement visant l’actualisation du plein potentiel artistique de l’acteur en démystifiant les enjeux psychologiques et sociaux des personnages». Pour ce spectacle, il lui faut appuyer les femmes dans le mouvement, dans la gestuelle. «Le défi est de faire passer l’émotion sans y mettre de mots», ajoute-t-il.

Pas de décor pour ce spectacle, mais seulement des costumes et des accessoires qui sont créés par Manon Dionne. Lucie et Brigitte ont mis plusieurs heures de travail dans cette réalisation. Elles veulent faire vivre aux spectateurs leur belle folie.