Une campagne «sereine» pour Alain Rayes

Député sortant de Richmond-Arthabaska et lieutenant politique au Québec du Parti conservateur du Canada (PCC), le candidat Alain Rayes affirme, en entrevue, vivre «très sereinement» sa deuxième campagne électorale fédérale.

«J’ai le sentiment qu’il s’agit comme d’une évaluation de la population à mon égard, une évaluation, non seulement de mon travail de député, mais aussi de mon implication comme maire et comme personne impliquée dans sa communauté», exprime-t-il. De voir l’ensemble des gens s’impliquer dans son camp lui donne «beaucoup d’espoir pour la suite des choses».

La campagne se déroule «super bien», assure-t-il, même s’il doit conjuguer ses rôles de candidat et de lieutenant politique. «J’ai passé 60% du temps dans mon comté et 40% ailleurs à supporter les candidats en parcourant le Québec», précise-t-il, tout en ajoutant apprécier son rôle de lieutenant qui lui procure une visibilité dans les médias nationaux, en plus de lui permettre de continuer à réseauter avec l’ensemble du Québec et à mieux comprendre les problématiques. «Personne ne doute que je travaille, dit-il. Et c’est ce que les gens veulent, un député sur le terrain. Cela démontre aussi que je peux travailler pour la circonscription tout en portant des enjeux qui préoccupent les gens de façon plus large et en souhaitant influencer au plus haut niveau à Ottawa.»

Questionné sur l’ascension du Bloc québécois, Alain Rayes ne s’en surprend pas outre mesure. «On a toujours dit, depuis le premier jour, que le Bloc québécois représentait notre adversaire en région, soutient-il. Peut-être que le vent favorable est plus important qu’on pouvait le penser. Yves-François Blanchet fait sa campagne. Quant à notre chef (Andrew Scheer), on est conscient que la langue constitue un défi pour lui.»

Cela dit, le candidat Rayes, dont le parti vise une vingtaine de sièges au Québec, se dit convaincu de réaliser des gains. «On croit clairement pouvoir obtenir entre 15 et 20 sièges.» De plus, le candidat Rayes et son parti estiment avoir ciblé les bons enjeux pour les citoyens : le coût de la vie, le sentiment du non-respect d’Ottawa envers le Québec et la laïcité.

Il y a aussi, bien sûr, la question environnementale. «Plusieurs personnes nous en parlent, souligne-t-il. C’est une occasion d’essayer de détruire le mythe voulant que les conservateurs soient contre l’environnement. C’est faux!» Alain Rayes évoque le projet de pipeline qu’il appelle plutôt le corridor énergétique «pour permettre à l’ensemble des ressources, le pétrole, le gaz naturel, l’hydroélectricité, de voyager à travers le pays».

Entend-on l’imposer? «La réponse est non, assure-t-il. On a dit vouloir collaborer avec les municipalités, les Premières Nations et les provinces concernées.»

Et s’il n’y a pas d’acceptabilité sociale», lui a-t-on demandé. «Nous sommes convaincus qu’avec du leadership, on peut s’asseoir et trouver un terrain d’entente pour tout le monde pour que ce soit gagnant-gagnant», répond-il. Quant à la taxe carbone que le PCC veut abolir, elle ne fonctionne pas, selon les conservateurs. «On n’invente rien, les chiffres sont là. La taxe est en place depuis trois ans et, chaque année, on s’éloigne des cibles de Paris», observe le candidat Rayes militant plutôt pour des incitatifs, des crédits d’impôt, pour encourager les citoyens à changer leurs habitudes et à adopter de meilleures pratiques, qu’il s’agisse de véhicules électriques, du transport en commun, de la rénovation «verte». «Victoriaville en est un bel exemple. On a changé des façons de faire à bien des égards, sans mesures punitives, mais plutôt par l’éducation, la sensibilisation. On a travaillé avec les gens et mis en place le programme Victoriaville habitation durable», rappelle-t-il.

Alain Rayes, par ailleurs, ne voit pas dans les publicités conservatrices un aspect négatif. «De dire que Justin Trudeau est un menteur, est-ce négatif? Non, c’est un fait», rétorque-t-il, en rappelant le fait qu’il avait violé la loi sur l’éthique et les conflits d’intérêts. «Et puis chaque jour, notre chef a présenté une nouvelle mesure positive pour les citoyens», ajoute-t-il.

En vue de l’élection, Alain Rayes invite les citoyens à se poser une question. «Veut-on être à la table des décisions dans un gouvernement conservateur, car les spécialistes parlent d’un gouvernement conservateur minoritaire, ou bien être dans les estrades? À vous de décider. Voulez-vous le Alain Rayes que vous avez connu, travaillant, qui veut travailler pour sa région, la faire rayonner, qui veut aller chercher le maximum pour toutes les personnes, les municipalités, les organismes et les entreprises?»

Peu importe, le politicien se ralliera à la décision des électeurs. «J’ai le goût de continuer pour quatre autres années. J’aime ça, j’ai adoré mes quatre dernières années», conclut-il.