La main-d’œuvre, le grand défi du CIUSSS

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre. Il s’agit, pour l’établissement, du principal défi.

«Notre gros défi, c’est d’avoir la main-d’œuvre suffisante pour faire notre travail. Voilà pourquoi, nous devons vraiment adapter nos façons de faire», a indiqué le président-directeur général, Carol Fillion.

Le CIUSSS MCQ a toujours besoin de médecins. «Mais depuis qu’on en forme ici, il est plus facile de les garder», a expliqué M. Fillion, mardi soir, lors de la séance d’information publique tenue à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska à laquelle assistaient une vingtaine de personnes, mais bien peu de la population en général.

Pour attirer la main-d’œuvre et la garder, il convient, a fait valoir le PDG, d’offrir un milieu de travail stimulant et sécuritaire. «Il faut que les risques de blessures soient bien identifiés et qu’on traite ces situations le plus rapidement possible», a-t-il dit.

Une vingtaine de personnes ont assisté à la séance, surtout des gens du milieu de la santé, bien peu de la population. (Photo www.lanouvelle.net)

Une bonne année

La séance d’information publique de Victoriaville, la première d’une série de huit en Mauricie et au Centre-du-Québec, a permis un survol de la dernière année, du 1e avril 2018 au 31 mars 2019.

«Le ministère nous a accordé la note A, une bonne note. Les chiffres révèlent que 75% des indicateurs ont été remplis à, au moins, 90%», a fait savoir Carol Fillion, satisfait globalement des résultats.

«Nous sommes très satisfaits principalement de l’engagement de nos intervenants, de leur travail, de leur compétence. Les résultats obtenus, c’est grâce à nos médecins, notre personnel, nos gestionnaires qui sont très engagés. Le travail effectué, les avancées réalisées, on en est extrêmement fier», a exprimé le PDG au www.lanouvelle.net.

Les finances

Le CIUSSS MCQ gère un budget de 1,5 milliard de dollars, ce qui représente des investissements de 4,1 millions de dollars par jour en soins et services dispensés par les quelque 18 000 employés.

Le déficit accumulé se chiffre à 16 millions de dollars. «Une valeur acceptable compte tenu du budget, mais on s’est engagé à ne pas continuer à le creuser davantage pour ne pas laisser une hypothèque impayée à la nouvelle génération», a fait savoir le PDG, Carol Fillion.

Des faits saillants

Au cours de la dernière année, l’accès à un médecin de famille s’est amélioré de 10% pour atteindre 89%, plus que la cible ministérielle fixée à 85%.

Le CIUSSS MCQ a vu l’arrivée de 36 nouveaux médecins en 2019. On en attend 33 autres en 2020.

À l’urgence, les consultations ont chuté de 12% (10 000 visites de moins).

Pour l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, 37 725 consultations à l’urgence ont été recensées, moins que les 39 144 enregistrées en 2017-2018.

Moins de citoyens, chez nous, sont en attente d’attribution d’un médecin de famille, 3140 personnes étaient en attente au 31 mars 2019, comparativement à 5986 à la même période en 2015.

Fin de vie

Les soins palliatifs et les fins de vie représentent un secteur en pleine évolution, a souligné le PDG.

Le nombre d’usagers, souhaitant finir leurs jours dans leur milieu, a légèrement augmenté de 1%, passant de 27% à 28%.
Toutefois, le secteur du soutien à domicile souffre d’un manque de 30% d’intervenants chaque jour.

Concernant l’aide médicale à mourir, 42 des 58 demandes ont été réalisées. Diverses raisons, un décès, un changement d’idée ou des critères non respectés, expliquent les 16 demandes auxquelles on n’a pas donné suite.

Visite d’agrément

Les dirigeants du CIUSSS MCQ se réjouit de sa note de 96,7% obtenue à la suite de la visite d’agrément des 30 inspecteurs qui ont visité, en 10 jours, 40 installations et évalué près de 4200 critères. «C’est un taux très fort qui démontre qu’on respecte les normes, qu’on effectue ce qui doit être fait», a commenté Carol Fillion.

Incidents et accidents

Au chapitre des incidents et des accidents, le CIUSSS fait état de 32 862 déclarations, une baisse de 2,5% par rapport à l’année précédente. «Cela ne signifie pas nécessairement une diminution des accidents parce que tout n’est pas signalé», a spécifié le PDG.

Les chutes et les erreurs liées aux médicaments constituent les principaux accidents.

La commissaire aux plaintes

La commissaire aux plaintes Lucie Lafrenière

Présente à la rencontre, la commissaire aux plaintes, Lucie Lafrenière, a fait savoir que le volume de plaintes s’est maintenu, mais que le nombre de plaintes conclues a grimpé, passant de 772 à 950.

La majorité des plaintes, a-t-elle fait remarquer, provient des centres hospitaliers, suivis des CLSC, des centres jeunesse, des centres de réadaptation et des CHSLD qui ferment le rang avec 5% des plaintes.
Dans Arthabaska et L’Érable, 104 plaintes ont été formulées cette année, en baisse comparativement aux 115 plaintes l’année dernière.

Les plaintes concernent, en premier lieu, les soins et services dispensés, puis l’organisation du milieu et les ressources matérielles, les relations interpersonnelles et l’accessibilité.

Les plaintes ont mené cette année à la mise en place de 1113 mesures, dont 62 dans Arthabaska et L’Érable.

Quant aux plaintes médicales en hausse depuis 2016-2017, la commissaire fait mention pour 2018-2019 de 228 plaintes conclues, dont 32 plaintes dans les Bois-Francs et L’Érable et liées aux soins et services et aux relations interpersonnelles. Ces 32 plaintes ont donné lieu à 14 recommandations.

Conclusion

Le PDG du CIUSSS MCQ a conclu la séance en soulignant que l’établissement allait continue à travailler pour offrir un milieu stimulant et en portant attention sur les accidents afin d’en réduire leur nombre.

Quant à la nouvelle gouvernance qu’on mettra en place, Carol Fillion a rappelé son engagement d’une proximité avec la communauté et les différents partenaires.