Le PIIA crée des frustrations à Warwick

Le règlement sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) n’a été adopté qu’en juillet à Warwick, mais suscite déjà quelques frustrations. Sébastien Pie, qui s’apprête à ouvrir un lave-auto, ne pourra accrocher son enseigne, puisque celle-ci ne s’harmonise pas avec le reste du bâtiment, selon le comité qui a évalué sa requête.

Le règlement sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale prévoit une évaluation qualitative au moment d’une demande de permis ou de certificat, afin qu’une municipalité s’assure de la qualité de l’implantation et de l’intégration architecturale. Appliqué à Warwick depuis juillet, le règlement concerne les artères principales de la municipalité, soit la rue de l’Hôtel-de-Ville, une portion de la route Saint-Albert, la rue Saint-Louis et la rue Saint-Joseph.

Lors de la séance ordinaire du conseil d’octobre, le maire, Diego Scalzo, a rappelé que les résidents de ces secteurs qui ont des travaux de toiture et de façade à effectuer, entre autres, doivent soumettre leurs projets au comité consultatif d’urbanisme afin de confirmer qu’ils respectent le nouveau règlement.

Le projet présenté par les résidents du 203, rue Saint-Louis, qui souhaitaient rafraichir la peinture extérieure de leur demeure et modifier les colonnes du balcon, a été refusé. D’une part, les propriétaires n’ont pas fourni les plans ni obtenu de permis de construire les autorisant à effectuer les transformations, a expliqué la directrice générale, Lise Lemieux. Le comité a évalué la demande en fonction des objectifs et des critères d’aménagement fixés par le règlement sur les PIIA et ses membres proposent de remettre le bâtiment dans son état initial, appuyé par une firme de services-conseils en architecture patrimoniale.

Graphisme peu harmonieux?

Sébastien Pie, propriétaire de la franchise Fromagerie Victoria à Warwick, ouvrira une station de lavage pour automobiles dans la même bâtisse, au 76, rue de l’Hôtel-de-Ville. Cependant, il ne pourra installer l’enseigne arborant son logo, puisque ce dernier ne s’harmonise pas avec l’ensemble du bâtiment, selon le comité consultatif, qui a recommandé aux élus de refuser la demande de M. Pie.

Présent, l’homme d’affaires a affirmé ne pas comprendre cette décision et avoir suivi le règlement à la lettre. «Il n’y a aucune mention quant aux couleurs des affiches. Ces gens ont quelle formation pour dire ce qui est bon ou non. Est-ce que c’est parce qu’il y a du bleu? Tous mes voisins en ont : Sogetel, Ultramar, la banque, Rona. Tous les lave-autos sont bleus. J’ai fait faire ça par des professionnels. Dans vos règlements, rien de ça n’est écrit», a-t-il déploré.

Le maire a expliqué que l’image ne s’avère pas en cause, mais plutôt son harmonisation avec les autres enseignes apposées sur la bâtisse. Il a aussi évoqué la possibilité de demander à une firme d’architecture de se prononcer. «Mais c’est mon logo de compagnie personnelle. Si vous n’aimez pas les coquillages, alors on n’accepte pas Shell? Il n’y a pas de règlement qui encadre les logos des compagnies. Là, on est rendu à y aller avec les goûts de chacun, ça n’a pas de sens», a ajouté M. Pie. Il affirme avoir fait appel à des spécialistes pour la création de son image de marque. «Si demain matin j’ouvre un Dollorama dans cette bâtisse, vous allez me dire non pour l’enseigne verte?»

Le conseiller Étienne Bergeron a demandé le vote. Cinq élus ont opté pour refuser l’enseigne proposée, alors que deux préféraient l’accepter. Ainsi, Sébastien Pie ne pourra apposer ce panneau comme souhaité.