Gaspiller un gros sac de plastique à usage unique pour produire une petite poignée de compost!

L’automne est arrivé et la tâche de ramasser les feuilles tombées des arbres revient avec lui. Pour la plupart d’entre vous, vous vous passeriez bien de ce travail, même si cela vous donne une occasion de prendre un peu d’air frais et de faire un peu d’exercice.

Afin d’éviter de créer des GES en dirigeant tous ces sacs de feuilles dans les sites d’enfouissement, plusieurs municipalités ont opté, à défaut d’autres moyens connus, pour la collecte des sacs de feuilles par une entreprise de compostage industriel. Comme tout service dans notre économie doit se payer, vous, comme citoyen, devez payer encore plus de taxes pour être supposément plus «vert».

Mais savez-vous que le contenu de feuilles de chaque gros sac de plastique ne donnera en fin de compte qu’une seule petite poignée de compost? Imaginez-vous la quantité de plastique à usage unique qui est nécessaire pour satisfaire une collecte sélective de feuilles pour alimenter une entreprise de compostage industriel? Comme si tous ces déchets de plastique n’étaient pas suffisants, des camions font l’aller-retour sur plusieurs dizaines de kilomètres et font du porte-à-porte pour ramasser tous ces sacs. Avec tous les GES qu’ils émettent, croyez-vous qu’il s’agit de la meilleure méthode de gestion des feuilles pour protéger le climat?

Pourtant, si on s’était attardé à écouter ceux et celles qui travaillent souvent dans l’ombre à trouver des solutions écoresponsables découlant de la logique environnementale, le travail, les frais et l’impact environnemental qu’implique la chute des feuilles deviendrait un plaisir, un gain, une économie de temps, une amélioration de rendement et l’atteinte de l’objectif «Zéro déchet»!

Il ne s’agit pas ici de vœux pieux ou de rêver en couleur! Personnellement, j’ai découvert et développer sept à huit façons de gérer mes matières compostables sans qu’elles sortent de chez moi. Je gère même les résidus de viandes, poissons et produits laitiers. Pour les feuilles, à l’exemple de la nature où celle-ci gèrent les feuilles, les aiguilles de conifères et l’herbe des prairies sauvages aux pieds des mêmes plantes qui les ont produites, il est extrêmement profitable de les gérer comme paillis et non de s’en débarrasser à grands frais pour faire du compost avec. Mais j’ai pris la peine de m’attarder à savoir comment bien préparer les feuilles afin que ce soit esthétique et surtout qu’elles ne partent pas au vent.

La culture de l’ignorance fait partie de notre système. La croissance économique priorise les profits en faisant dépenser les consommateurs. Mais le meilleur salaire sera toujours l’argent qu’on ne dépense pas. Personnellement, ma manière de gérer les feuilles me donne, grâce à elles, Zéro déchet, Zéro désherbage, Zéro dépense, Zéro achat de compost, paillis, engrais ou chaux!

Bref, pour ma part j’ai hâte que les feuilles tombent, car c’est loin d’être une tâche pour moi. Voilà un beau moyen de collaborer pour le climat, et ce, dans la joie et la liberté! Avis aux intéressés!

Serge Fortier
Sainte-Marie-de-Blandford