DPJ : les signalements ont bondi à la suite du drame de Granby

Dans la dernière année, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Mauricie/Centre-du-Québec a recensé 8022 signalements, soit 22 signalements par jour.

Cela représente une augmentation de 10,9% par rapport à l’année précédente. Du nombre, 3366 signalements ont été retenus. Il est principalement question de négligence, d’abus physiques et de risques sérieux de négligence.

«Le nombre d’enfants faisant l’objet d’un signalement ne cesse de croître depuis plusieurs années. Le défi pour l’avenir est de renverser cette tendance. Au Québec, ça représente une moyenne de 289 signalements par jour», soulève Robert Levasseur, directeur de la protection de la jeunesse Mauricie/Centre-du-Québec et directeur provincial.

À la DPJ Mauricie/Centre-du-Québec, on a notamment constaté une augmentation marquée du nombre de signalements à la suite de la tragédie survenue à Granby.

«On sent que les gens ont été très sensibilisés à ce qui s’est passé en Estrie, note M. Levasseur. On s’est d’ailleurs retrouvé avec une hausse majeure des signalements en juin. On est monté jusqu’à 400 signalements en attente durant l’été. Aujourd’hui, on est autour de 300 signalements en attente et c’est encore beaucoup trop.»

Dans la région, plus du tiers des signalements retenus concernent des enfants de 6 ans et moins, tandis que 80% des signalements retenus sont au sujet d’enfants de moins de 12 ans.

Le rapport régional complet est disponible au ciusssmcq.ca/documentation/rapports-annuels-et-financiers

C’est aussi dans la région qu’on retrouve un plus grand nombre d’enfants ayant fait l’objet d’au moins un signalement, en comparaison avec la moyenne provinciale. En Mauricie/Centre-du-Québec, on affiche un taux de 3,21% versus 2,25% au Québec.

Cette statistique pourrait notamment s’expliquer par les indices de défavorisation sociale. «Ça peut être un facteur d’explication. On a un taux de diplomation plus faible, plus de monoparentalité, moins d’argent par ménage que dans d’autres régions», indique Johanne Vachon, directrice adjointe à la DPJ Mauricie/Centre-du-Québec.

Rapport de la Commission des droits de la personne : 35 réponses à des recommandations déposées la semaine prochaine

En juin dernier, dans son rapport d’enquête systématique, la Commission des droits de la personne a formulé 64 recommandations à l’endroit, entre autres, de la Direction de la protection de la jeunesse de la Mauricie/Centre-du-Québec. En ce sens, la DPJ déposera, lundi prochain, des solutions pour 35 de ces recommandations dont l’échéance avait été établie au 30 septembre.

«On va s’assurer de travailler sur la pérennité des actions mises en place. Les choses avaient déjà commencé à changer avant, notamment dans la façon de recruter les familles d’accueil et de traiter les signalements. On a aussi pu ajouter des postes grâce au soutien du ministère de la Santé et des Services sociaux afin de s’assurer de donner des services de qualité aux jeunes. On devait recruter 82 intervenants. On a fait le travail avec le syndicat et il nous reste encore quatre ou cinq postes à combler. Ça montre que les gens ont encore à cœur la mission», soutient M. Levasseur.