Balades gourmandes : «Ce sont de belles retombées!» – Georges-Noël Fréchette

Grâce aux Balades gourmandes, Rosé Mignon multiplie depuis six ans les clients conquis, qui se disent surpris de découvrir une viande de si bon goût, à un coût compétitif à celui de l’épicerie.

Entre 4000 et 5000 visiteurs font le détour jusqu’à Sainte-Sophie-d’Halifax durant les deux fins de semaine d’activité. De ce nombre, environ la moitié habite la région alors que les autres proviennent des quatre coins du Québec. «Ce sont de belles retombées!», évalue le propriétaire, Georges-Noël Fréchette, fier de compter autant d’habitués qui ont adopté Rosé Mignon.

«Au début, les gens achetaient de petites quantités de viande. Aujourd’hui, ils arrivent avec des glacières», illustre-t-il. Avant les Balades, l’inventaire est augmenté pour répondre à cette demande. Les jeudis et vendredis précédant les week-ends, l’équipe fait mariner la viande, comme les tournedos, les côtelettes et les longes de porc, etc.

«C’est une préparation de longue haleine», spécifie M. Fréchette. Durant l’événement, une quinzaine de bénévoles par jour sont requis pour servir la clientèle, dont les trois filles du propriétaire. Près de 10 dégustations de viande différentes sont offertes sur place, comme le «smoked meat», le pepperoni, le salami et le fameux bacon fumé.

«On a des clients qui viennent juste pour ça. Il est vraiment bon», s’exclame l’homme de 62 ans. L’an passé, Rosé Mignon a écoulé plus de 5000 livres de saucisses durant les Balades gourmandes. Les plus populaires sont celles conçues à partir d’une recette maison «à l’ancienne» qui fait son succès. «Vu que c’est une boucherie de campagne, les gens ont tendance à penser qu’ils vont payer le double, mais ils ont de la viande de qualité sans payer plus cher qu’à l’épicerie», indique Hélène Bernier, la conjointe du propriétaire.

Toute l’année, la livre de porc haché est vendue 2 $ alors que celle du bœuf haché, 4 $. Durant les Balades gourmandes, une fermette est aménagée avec plusieurs animaux pour divertir les visiteurs. «C’est de l’ouvrage, mais on est content!», assure Mme Bernier, qui a joint l’équipe il y a cinq ans.

Tout a été rebâti

M. Fréchette a acquis les terres et les bâtiments désuets de Rosé Mignon en 2004 et il a investi environ 700 000 $, en 2011, pour rebâtir l’abattoir de catégorie B, moderniser l’équipement et faire l’acquisition d’un fumoir à bran de scie d’érable. De plus, l’achat d’un hachoir, d’une scie et d’autres matériaux de travail a permis d’améliorer la productivité du personnel, dont le nombre varie entre quatre et sept employés.

«J’ai un boucher passionné de 30 ans d’expérience, un nouveau qui est resté avec nous après son stage et moi-même», communique l’entrepreneur. Les nouvelles installations permettent d’abattre principalement des porcs et des bœufs ainsi que des agneaux, chèvres, sangliers, chevaux, alpagas, etc. Ce service d’abattage est offert aux producteurs agricoles de la région, mais pas aux chasseurs.

Rosé Mignon achète également des animaux pour transformer la viande et la vendre à sa boutique, située sur le 2e rang à Sainte-Sophie. Il s’agit du seul point de vente qui est ouvert du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 17 h, ainsi que le samedi, de 9 h à 12 h. «On achète tout local. C’est très important! Et les viandes sont sans hormone et sans antibiotique. On dégraisse notre porc au maximum», fait valoir le couple.

En plus des activités d’abatage et de boucherie, M. Fréchette exploite 60 âcres de culture pour faire des céréales. Cet ancien classificateur de vaches Holstein ne regrette pas son changement de carrière. «J’aime beaucoup la terre. Je suis un passionné de la nature et des animaux. Je n’ai pas de boss en arrière et je suis chez nous», conclut-il.