Serge Gosselin court 330 km en moins de 82 heures

Le Victoriavillois de 55 ans Serge Gosselin vient de réaliser le Tahoe 200 (miles) Endurance Run en un temps de 81:37:49, un chrono bon pour le 48e rang sur 167 participants.

Habitué de courir pendant de très longues distances, Gosselin, qui compte déjà près de 700 miles de courses cette année, ne semble même pas avoir été puisé au plus profond de ses ressources pour terminer cette épreuve. «C’est sûr qu’il y a toujours des bouts plus difficiles. Moi, j’aime courir la nuit, mais cette fois, il y avait trois nuits de course à faire. J’avais 100 heures pour compléter le parcours. Une autre difficulté, c’était l’altitude (le lac Tahoe est situé à 1897 m d’altitude entre la Californie et le Nevada). Pour un gars de Victoriaville, c’est plus difficile. L’effort en altitude est vraiment exigeant. Nous ne sommes pas venus au monde en Colombie. Il s’agit donc d’être plus patient quand on court. Il faut bien penser à ses affaires.»

Pour se préparer à prendre part à une telle épreuve, le coureur des Bois-Francs estime que la préparation s’échelonne sur des années. «Tu ne peux pas t’entraîner pour faire un 200 miles de course. Ce n’est pas possible de se dire qu’on va aller courir 100 miles parce qu’on va bientôt en courir 200. Ça ne marche pas comme ça. C’est donc le millage acquis depuis les dernières années qui peut te préparer. Ça prend un bon bagage. C’est faisable cependant. Le corps peut faire ça. Par semaine, je peux courir entre 80 et 90 km par exemple.»

La course s’étant amorcée le 13 septembre pour se terminer le 17 septembre, Gosselin a commencé à récupérer depuis. Il confie qu’il ne s’est pas senti trop incommodé par l’incroyable distance qu’il avait parcourue. «C’est quand même surprenant comment je me sens en ce moment. Ça fait quand même plusieurs ultramarathons que je fais. À un moment donné, on devient habitué à ça. Le pire, je dirais que c’est la fatigue intense qui s’accumule. Je n’irais pas courir aujourd’hui, mais je me sens bien. Personne ne pourrait dire que j’ai couru comme ça quelques jours auparavant. La fatigue est cependant intense et elle se poursuit pendant quelques semaines. En 81 heures, j’ai dormi pendant quatre heures environ», a raconté le principal intéressé deux jours après l’épreuve.

Ne recherchant pas les honneurs individuels pour ses performances, Serge Gosselin cherche simplement à se surpasser chaque fois qu’il court. «C’est un accomplissement en soi. Je ne le fais pas pour les autres et je ne fais pas ça pour passer dans le journal. Je suis bien dans ça. J’ai des ambitions, mais j’ai 55 ans! […] Si ça peut donner une influence positive à mes quatre enfants, ce sera tant mieux, mais à la base, je fais ça pour le plaisir seulement.» Il compte courir tant et aussi longtemps que sa santé le lui permettra.