«Face à la rue», Jean-Marie Lapointe s’amène à Victoriaville

Chaque année, le milieu communautaire des Bois-Francs souligne, de diverses façons, le 17 octobre, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Cette année, la Concertation pour contrer la pauvreté et l’appauvrissement, en collaboration avec la Corporation de développement communautaire des Bois-Francs (CDCBF), a opté pour une conférence avec une figure de marque, Jean-Marie Lapointe.

«On a le bonheur d’avoir été les premiers à le contacter parce qu’il est très demandé», a indiqué Chantal Charest, directrice générale de la CDCBF.

«Une journée dans l’année, a-t-elle poursuivi, on a l’occasion d’organiser quelque chose pour sensibiliser les gens à cet état de fait que vivent de nombreuses personnes. Cette année, nous avons pensé à une activité qui s’adresse à tout le monde afin de sensibiliser le plus grand nombre de personnes à cette cause.»

Dans l’ordre, Renaud Jutras du CJE Arthabaska, Christian Paquin, agent à la formation et à la mobilisation à la CDCBF, Véronique Lenoir, coordonnatrice de L’Entrain et Chantal Charest, directrice générale de la CDCBF
Photo www.lanouvelle.net

Parce que, a fait valoir Chantal Charest, tous n’ont pas la même chance. Beaucoup de gens éprouvent des difficultés «à boucler la boucle à la fin de la journée, à la fin de la semaine, à la fin du mois». «On évalue sur notre territoire à quelque 4000 le nombre de personnes qui bénéficient de l’aide de dernier recours», a-t-elle précisé.

La conférence de Jean-Marie Lapointe

Jean-Marie Lapointe montera sur les planches du grand auditorium du Cégep de Victoriaville le jeudi 17 octobre à 19 h pour présenter «Face à la rue», une conférence d’environ une heure suivie d’une période d’échanges d’une vingtaine de minutes avec les participants.

Jean-Marie Lapointe témoignera de son expérience, lui qui a donné vie à deux documentaires télé «Face à la rue» et «Fin de mois».

Par visioconférence, le conférencier s’est dit privilégié de pouvoir faire de la télé. «C’est un privilège, a-t-il confié, de pouvoir tendre le micro et la caméra à des personnes plus vulnérables qui ont tellement d’expérience de vie à partager. Nous, on a la chance d’être touchés par ces gens et d’avoir accès à leur vulnérabilité, à leur résilience et à leur espoir.»

Depuis plus d’une vingtaine d’années, Jean-Marie Lapointe prononce des conférences sur l’itinérance, sur la pauvreté et sur le bénévolat. «J’essaie, dans mes conférences, de donner espoir aux gens, de leur donner aussi le goût du bénévolat, car ça rend heureux de tendre la main, de faire du bien. Faire du bénévolat, ça peut guérir des choses en nous et souvent ça survient à notre insu, comme une belle surprise. C’est un véritable privilège de toucher les gens», a-t-il exprimé.

Pour Jean-Marie Lapointe, aucune conférence n’est identique, même si certaines parties sont planifiées, même s’il arrive avec ses «PowerPoint», ses photos et ses diapos. «J’aime parler avec mon cœur et vivre mes émotions avec les gens dans la salle. J’aime être le plus authentique, le plus vulnérable possible tout comme les gens que je côtoie en situation d’itinérance ou de pauvreté», a-t-il souligné.

La Concertation

La Concertation pour contrer la pauvreté et l’appauvrissement regroupe 23 personnes représentant différents organismes. «Nous nous sommes donné un plan de match pour l’année. Et la venue de Jean-Marie Lapointe constitue le premier élément. On pense que ce sera un succès parce que c’est quelqu’un qui attire beaucoup de monde. Il vient nous chercher quand il parle», a confié Chantal Charest.

En conférence de presse, lundi matin (Photo www.lanouvelle.net)

Parmi les membres du groupe figure l’Entrain oeuvrant auprès d’une clientèle en santé mentale. «Notre adhésion allait de soi. Le profil de notre clientèle fait en sorte qu’elle vit de la pauvreté. Heureusement qu’à Victoriaville, il y a énormément de services pour répondre aux besoins des gens. Heureusement que cette concertation existe et qu’il y a cette aide, car il s’agit d’un défi de tous les jours», a fait savoir Véronique Lenoir, la coordonnatrice de L’Entrain, ajoutant avoir «rarement vu des gens aussi heureux». «Malgré tout, ces personnes ont le sourire aux lèvres. La pauvreté n’amène pas nécessairement le désespoir, mais il faut leur venir en aide», a-t-elle soutenu.

Il était tout aussi normal pour le Carrefour jeunesse emploi Arthabaska (CJE Arthabaska) d’embrasser ce mouvement. «La pauvreté fait partie de la réalité de notre clientèle souvent sans emploi, a fait remarquer Renaud Jutras. Notre travail consiste à les amener à réintégrer les études ou le marché du travail.»

L’importance du 17 octobre

Constatant au quotidien beaucoup d’appauvrissement, le coordonnateur des Cuisines collectives des Bois-Francs, François Duguay, considère importante cette journée du 17 octobre. «Je trouve important qu’on puisse mettre le projecteur sur cette cause parce que de nombreuses personnes vivent de la détresse chaque jour. Et il faut voir ce que nous sommes prêts à faire comme société pour remédier à la situation», a-t-il exposé.

Et puis, cette journée du 17 octobre peut contribuer, croit-on, à lutter contre certains préjugés toujours tenaces. «Il y en a encore beaucoup, malheureusement. Idéalement, il ne faudrait plus entendre : on le sait bien, ils s’achètent de grosses télés. Voilà pourquoi on organise une activité grand public cette année pour que ça rejoigne les gens et leur cœur», a conclu Chantal Charest.

Il en coûte 15 $ pour assister à la conférence de Jean-Marie Lapointe. Les billets sont en vue à la CDCBF, au groupe d’entraide L’Entrain, au Carrefour jeunesse-emploi Arthabaska, à la Télévision communautaire des Bois-Francs et aux Cuisines collectives des Bois-Francs.