Victo pose des gestes pour éliminer les graffitis

«On ne fait pas face à un fléau, mais nous souhaitons agir pour éviter que la situation ne prenne une proportion incontrôlable», a lancé, d’emblée, le maire de Victoriaville, André Bellavance, lors de l’annonce, mercredi après-midi, des mesures envisagées pour éliminer les graffitis, particulièrement au centre-ville.

Pour l’occasion, le capitaine Cédrick Brunelle, directeur du centre de services MRC Arthabaska-Érable de la Sûreté du Québec, le président de la SDC centre-ville (Quartier Notre-Dame), Martin Garneau, et le conseiller municipal responsable de la politique jeunesse, Alexandre Côté, accompagnaient le maire Bellavance.

L’idée de mettre de l’avant une série d’actions émane d’une discussion entre le maire Bellavance et la capitaine Brunelle au sujet d’une hausse de graffitis observée au centre-ville. «Avec les huit millions de dollars investis par la Ville et les efforts de 1,5 million des commerçants, nous voulons préserver la beauté et la propreté du centre-ville», a expliqué le maire de Victoriaville.

La Ville adoptera bientôt un règlement obligeant les propriétaires de bâtiments à nettoyer, après un certain temps, les graffitis.

Un nouveau panneau de graffitis, un sixième, a été aménagé cette année à la Vélogare. «Quand on les dessine sur les murs des édifices, cela constitue du vandalisme. Mais les graffitis deviennent de l’art lorsqu’ils sont exécutés aux endroits autorisés. Ces murs ont été installés justement pour que les jeunes puissent s’exprimer. Il s’agit d’une forme d’expression», a exprimé André Bellavance.

En conférence de presse, mercredi après-midi (Photo www.lanouvelle.net)

Justement, lorsque les premiers murs ont fait leur apparition il y a une douzaine d’années, les résultats ne se sont pas fait attendre. «On a enregistré une diminution de 80% du vandalisme par graffitis», a fait savoir Marie-France Dupuis de la politique jeunesse.

Les caméras de surveillance constituent aussi un outil pour lutter contre le vandalisme. La Ville ajoutera une nouvelle caméra dans le secteur du Carré 150. «On dénombre actuellement 122 caméras sur l’ensemble du territoire. On n’exclut pas non plus d’en ajouter d’autres au besoin», a précisé le maire.

Victoriaville en appelle également à la Sûreté du Québec afin que les patrouilleurs effectuent une surveillance accrue.

En fait, pour le maire Bellavance, la lutte aux graffitis doit mobiliser, non seulement la Ville et la police, mais aussi les commerçants et la population. «Ensemble, nous pourrons atténuer ces mauvais comportements», a fait valoir le premier magistrat.

Pour sa part, le capitaine Cédrick Brunelle de la SQ compte sur l’engagement citoyen. «Il est important que les gens nous signalent les méfaits le plus rapidement possible. Plus on informe, plus on peut faire des liens et procéder à des arrestations», a-t-il souligné.

D’ailleurs, le signalement d’un citoyen en août a permis aux policiers d’arrêter trois jeunes mineurs en lien avec sept dossiers de graffitis réalisés dans le secteur des écoles Saint-Gabriel-Lalemant et Saint-David, ainsi qu’au centre-ville. «Chaque arrestation a habituellement un impact sur la réduction des graffitis», a ajouté le capitaine Brunelle.

Par ailleurs, la beauté et la propreté d’un quartier a une incidence sur les graffitis. Un secteur délaissé, a-t-il fait remarquer, est davantage propice aux actes de vandalisme.

Président de la SDC, Martin Garneau a adhéré rapidement au projet, d’autant que le restaurant Le Luxor dont il est propriétaire, a été la cible d’un graffiti. «C’est choquant de constater «une œuvre» qu’on n’a pas demandée. De plus, c’est difficile à enlever», a-t-il noté.

L’idée, toutefois, n’est pas de retirer les jeunes du centre-ville, a-t-il ajouté, mais «de les approcher autrement, de les informer qu’il existe des endroits pour le faire».

De l’avis du conseiller Alexandre Côté, il est bon de rappeler l’existence des murs de graffitis. «Avec le temps, peut-être qu’on ne les voit plus. Et puis, il y a cette nouvelle génération qui n’est pas la même qu’au départ», a-t-il dit.

Outre la nouvelle structure en place à la Vélogare, les intéressés peuvent démontrer leur art sur les installations (qu’on repeint mensuellement) au coin Jutras Ouest et Carignan, au skate park, au parc Jean-Béliveau, au parc Terre-des-Jeunes et au parc Lajoie. «Avec toutes ces installations, il n’y a pas de raisons que des graffitis apparaissent sur les édifices», a conclu Alexandre Côté.

Pour signaler tout acte de vandalisme, il suffit de contacter la SQ au 819 752-4545.