Parminou : des projets dans les communautés et à l’international

Malgré ses 46 ans, le théâtre Parminou est toujours bien occupé et en demande. Cet automne par exemple, des projets sont en cours dans les communautés, la région, ainsi qu’à l’international.

À ce sujet, une équipe se rendra en Belgique en octobre. Trois comédiens, Valérie Dumas, Anne Paquet et Hugues Fortin, iront présenter «Je courais, je courais, je courais» au Festival international de théâtre action. Ils seront accompagnés du codirecteur artistique du Parminou, Jean-François Gascon. Il s’agit d’une belle visibilité pour le théâtre d’intervention de Victoriaville, mais également pour cette pièce qui traite de la détresse parentale.

De plus, Jean-François profitera de ce séjour afin de réaliser un échange artistique avec le Centre de théâtre action, question de maintenir le contact avec l’organisme qui a pratiquement les mêmes objectifs théâtraux que le Parminou et qui a désormais un nouveau directeur artistique. Il s’agit d’un projet conjoint étalé sur deux ans rendu possible grâce à la commission Wallonie-Bruxelle. «Et on en profitera pour voir des pièces de théâtre», complète Jean-François.

Hélène Desperrier, codirectrice artistique également et fondatrice du Parminou, sera aussi en Belgique au même moment. De son côté, elle offrira à des artistes professionnels un stage de six jours qui leur permettra de vivre le processus de création du Parminou et qui va déboucher sur la présentation de l’intervention théâtrale qui aura ainsi été créée.

Pour ce qui est de la région, le Parminou est engagé dans un projet théâtral portant sur la fierté identitaire avec la nation atikamekw et destiné aux jeunes de 8 à 12 ans. Le Parminou souhaite, pour cette production intitulée «Awacak» (qui signifie «petit être de lumière»), une rencontre avec la nation atikamekw qu’on veut impliquer dans tout le processus. L’intervention théâtrale sera présentée, en première phase, dans les réserves et communautés. «Où le théâtre ne va pas habituellement», indique Jean-François. Des représentations sont aussi prévues dans les villes de Victoriaville, Trois-Rivières, La Tuque et Joliette. Une seconde phase pourrait inclure d’autres communautés.

Le texte est déjà écrit (par Véronique Hébert et Hélène Desperrier) et c’est Jean-François qui s’occupera de la mise en scène. On souhaite une mixité (autochtone et allochtone) dans le processus. «Ça fait longtemps qu’on travaille avec les autochtones», précise toutefois Hélène.

Pour demeurer dans la jeunesse et parler d’un autre projet, le Parminou a, à la demande de la MRC d’Arthabaska, animé huit groupes de jeunes afin de découvrir quels sont leurs rêves, aspirations, préoccupations. Ceux-ci seront considérés pour l’élaboration de la politique jeunesse de la MRC. De plus, lors du premier sommet jeunesse de la MRC le 1er novembre, une animation du Parminou lancera l’événement. «On crée des liens dans la région avec plusieurs projets», soutient Jean-François.

Parmi ceux-ci, on retrouve les lectures théâtralisées. Les gens du Parminou ont voulu développer ces lectures qui permettent d’avoir accès au théâtre, notamment dans les résidences de personnes âgées. «Il y a plusieurs pièces qu’on peut reprendre en lecture et qui sont encore pertinentes», note Hélène.

Il ne s’agit pas d’ennuyantes récitations, mais bien de moments animés où le théâtre a sa place. «Nous proposons des sujets qui rejoignent les gens. D’ailleurs, pour les Journées de la culture, le Parminou en proposera une, le 29 septembre à 14 h, dans ses murs. L’accès est gratuit, mais il faut réserver sa place. «Les lectures permettent d’offrir du théâtre accessible où la thématique et le jeu des acteurs sont importants», souligne Jean-François.

Les deux codirecteurs artistiques forment, depuis une année maintenant, une excellente équipe. Homme-femme, de deux générations différentes, ils se complètent bien et poursuivent la mission du Parminou. «Il reste toujours pour moi une école fantastique», apprécie Jean-François.

Quant à Hélène, elle est toujours là parce que le théâtre est, comme elle le dit si bien, ce qu’elle fait de mieux. «Ce que j’aime, c’est créer. Comment je pourrais le faire si je partais?», s’interroge-t-elle.

Même s’il a beaucoup changé en 46 ans, le Parminou demeure viscéralement le même. Il œuvre avec les organismes pour faire du théâtre d’intervention et demeure toujours un peu à l’avant pour voir venir les tendances ou les sujets d’intérêt. L’année s’annonce chargée pour l’organisme installé à Victoriaville, autant au niveau local, régional, provincial, qu’international.