Victoriaville adhère à la Communauté bleue

Victoriaville est officiellement devenue, mardi matin, une Communauté bleue, obtenant ainsi sa certification des mains d’Alice-Anne Simard, directrice générale de l’organisme Eau Secours.

Victoriaville devient ainsi la 13e Communauté bleue au Québec, et la deuxième au Centre-du-Québec.

Pour en faire partie, une ville, une organisation ou une communauté doit remplir trois engagements. «Il faut reconnaître le droit humain à l’eau potable et aux services d’assainissement. C’est d’assurer que la population ait accès à l’eau potable puisque le droit à l’eau est un droit reconnu depuis 2010 par l’ONU», a précisé le DG d’Eau Secours.

Les engagements passent aussi par une pression politique. «Pour que ce droit à l’eau soit respecté, on doit faire pression sur les gouvernements provincial et fédéral. Il existe encore des dizaines de communautés autochtones qui n’ont pas accès à l’eau potable. Cela n’a aucun sens, surtout que de l’eau, on en a tellement», a fait valoir Alice-Anne Simard.

Autre forme d’engagement, la promotion de la gestion publique de l’eau, ce qui signifie une opposition à la privatisation des services d’eau potable et d’eaux usées et la promotion de l’eau du robinet. «C’est merveilleux de constater à Victoriaville de nombreuses initiatives pour promouvoir cette eau et en être fier», a exprimé Mme Simard.

Enfin, une Communauté bleue favorise le bannissement des bouteilles d’eau de plastique dans les édifices municipaux et les événements. «Mais encore faut-il mettre de l’avant des initiatives pour assurer un accès à l’eau», a souligné la directrice générale d’Eau Secours.

Des actions en ce sens, la Ville de Victoriaville en a initié plusieurs, a rappelé le maire André Bellavance, citant, entre autres, le retrait de bouteilles de plastique à l’hôtel de ville, la vente de réservoirs d’eau et de bouteilles réutilisables, les 35 buvettes installées à travers le territoire, sans compter plusieurs abreuvoirs munis d’un mécanisme de remplissage.

«Victoriaville encourage aussi les initiatives de citoyens, il y en a toujours d’excellentes et on y adhère comme le mouvement Remplis vert qui rend des lieux accessibles pour le remplissage d’eau. C’est le cas de 43 commerces en ville, mais aussi à l’hôtel de ville, au Pavillon Arthabaska, à la Vélogare, au réservoir Beaudet, au Complexe Sani Marc, au pavillon Agri-sports et à la piscine Édouard-Dubord», a indiqué le maire.

Un toast à l’eau pour souligner la certification obtenue! (Photo www.lanouvelle.net)

Pour lui, l’adhésion de Victo à la Communauté bleue constitue «une suite logique à notre engagement en développement durable». «Fidèle à notre planification stratégique 2017-2027, on continue à sensibiliser notre population au fait que nous avons, depuis 2010, une eau 5 étoiles. Il n’y a aucune raison d’acheter de l’eau embouteillée, une action complètement inutile», a exprimé le maire Bellavance avant de porter un toast à l’eau!

Dossier lui tenant à cœur depuis belle lurette, le conseiller municipal et président du comité environnement, Marc Morin, considère comme tout à fait «logique» cette adhésion à la Communauté bleue. «Ce sont d’ailleurs des jeunes membres du conseil jeunesse qui ont proposé l’adhésion des municipalités de la MRC d’Arthabaska. On souhaite que les autres suivent le mouvement», a-t-il espéré.

Et dans une note lue en conférence de presse, Gabriel Gagné du conseil jeunesse a fait valoir que «le développement durable d’une région passe par la protection de l’environnement et la reconnaissance de nos municipalités pourrait en inspirer d’autres à faire de même et ainsi étendre l’influence positive d’Eau Secours sur l’environnement».

«Tous, les gens âgés comme les jeunes, on se doit de reconnaître l’environnement comme la clé de notre futur et d’agir de manière responsable», a écrit aussi M. Gagné.

À propos d’Eau Secours

Fondé en 1997, l’organisme Eau Secours a, avec le temps, élargi son mandat. Il a pour mission de promouvoir la protection et la gestion responsable de l’eau dans l’ensemble du Québec.

Eau Secours coordonne le projet Communauté bleue, une initiative conjointe lancée en 2009 par le Blue Planet Project, le Syndicat canadien de la fonction publique et le Conseil des Canadiens.

«Au départ, le projet a été lancé pour contrer la pression mise à l’époque par le gouvernement de Stephen Harper pour la privatisation des services d’eau potable. Mais on constatait aussi une augmentation de la consommation des bouteilles d’eau en plastique. De plus, on constatait, et on le voit encore, beaucoup de problèmes de non-respect du droit humain à l’eau», a confié le DG d’Eau Secours, heureuse de constater l’engouement entourant la Communauté bleue que l’organisme coordonne depuis seulement le mois de novembre 2018. «Nous nous réjouissons que les municipalités fassent leur part pour la protection de l’eau», a conclu Alice-Anne Simard.

Outre Victoriaville, d’autres municipalités, Amqui, Richmond, Danville, Nicolet, Rivière-du-Loup, Montréal, Trois-Rivières, Saint-François-de-Sales et Saint-Fulgence, ont obtenu leur certification Communauté bleue, mais aussi des organisations comme l’Université McGill, l’école secondaire Monseigneur A-M-Parent et la Commission scolaire de Montréal.