Sainte-Clotilde-de-Horton en fait du chemin

Depuis plusieurs mois, les routes en mauvais état font les manchettes. Mais à Sainte-Clotilde-de-Horton, les autorités municipales ont décidé d’agir il y a quelques années déjà.

«À l’époque, beaucoup de nos tronçons se trouvaient dans un état lamentable. Les gens nous disaient : ça paraît quand on arrive à Sainte-Clotilde», se souvient le directeur général Mathieu Levasseur.

Aujourd’hui, la situation est tout autre. «On nous dit que ça paraît quand on arrive à Sainte-Clotilde, mais pour la bonne raison», renchérit le maire Simon Boucher.

De fait, la Municipalité a effectué un énorme rattrapage depuis quelques années. «En 2015, rappelle le maire Boucher, on a réfléchi à savoir comment s’y prendre pour remédier à la situation. Deux options s’offraient à nous : tout faire d’un coup ou effectuer les travaux progressivement chaque année.»

Le rang de la Rivière-de-l’Est, refait en 2017. (Photo www.lanouvelle.net)

Compte tenu des coûts importants que cela représentait, pas moins de 16 millions de dollars, le conseil municipal a fait le choix d’y aller graduellement. «Ce qui fait que, depuis 2016, on a commencé nos travaux et, d’année en année, on avance. Aujourd’hui, nous avons remis en état le tiers de notre réseau pavé», précise le maire Boucher.

Sainte-Clotilde-de-Horton doit entretenir 91 km de route, dont 76 km sont pavés. «Après Victoriaville et Warwick, on a le plus grand réseau routier à entretenir», observe-t-il.

La remise en état des chaussées génère des retombées positives, notamment en matière de cyclotourisme. On y constate de plus en plus de vélos sur les routes. «C’est intéressant et ce n’est pas à négliger pour promouvoir notre territoire», note le maire Simon Boucher.

Annuellement, la Municipalité de Sainte-Clotilde-de-Horton réserve un montant de 300 000 $ pour le pavage seulement. «Depuis 2016, on a doublé notre budget pour le réseau routier. Nous avons investi 4,4 millions $ dans l’entretien de nos routes pavées», indique le DG Mathieu Levasseur.

Cette somme annuelle, pas question pour les élus de la diminuer. «Il faut que ça revienne, sinon on peut perdre le contrôle. Il est important d’investir chaque année», souligne M. Levasseur.

Bon an mal an, la Municipalité vise la réfection d’environ quatre kilomètres de route. «On doit poursuivre la cadence, ajoute-t-il, car après 20 ans, on doit être conscient que les chemins peuvent être à refaire. Il faut toujours avoir en tête un plan à long terme et se dire qu’il faut, en 20 ans, avoir fait le tour de nos chemins.»

Une saine gestion

Le conseil municipal, dans sa réflexion de 2015, s’est penché aussi sur les possibilités d’ententes municipales. «On croit beaucoup aux partenariats entre municipalités», a fait savoir le conseiller municipal Patrice Pinard, membre du comité de voirie, citant en exemple l’entente avec Victoriaville pour le processus d’appel d’offres qui permet l’obtention de meilleurs coûts.

Proactive, la Municipalité s’efforce aussi, dit-il, d’aller en appel d’offres tôt en début d’année. «De plus, on demeure à l’affût des subventions. Nous sommes toujours prêts, le cas échéant, à déposer nos demandes rapidement», souligne M. Pinard.

Sainte-Clotilde, par ailleurs, ne laisse pas ses routes se dégrader. La Municipalité ne tarde pas à réagir dès l’apparition de fissures. «Le ministère des Transports recommande que le scellement se fasse trois ans après la réfection d’une route. Le pari qu’on fait, nous, c’est qu’on colmate la fissure dès qu’on la voit. On ne donne pas de chance à l’infiltration. Voilà la clé du succès en matière d’entretien», fait valoir Mathieu Levasseur.

Les autorités agissent rapidement pour colmater les fissures. (Photo www.lanouvelle.net)

Et pour le scellement des fissures, les autorités municipales misent là aussi sur un partenariat, cette fois avec Drummondville. «Auparavant, on allait en appel d’offres. Maintenant, nous louons une machine à la Ville de Drummondville. On a conclu une entente. On la loue en septembre et nous effectuons les travaux à l’interne. Cela fait en sorte qu’on peut en faire plus tout en diminuant les coûts», mentionne Patrice Pinard.

«On en fait même plus que plus, on fait tout le territoire», reprend le  maire Simon Boucher.

«Au départ, continue Mathieu Levasseur, on la louait pour un mois. Maintenant, deux semaines suffisent pour faire le tour du territoire et effectuer le rattrapage partout.»

L’action municipale, fait-on remarquer, a ainsi permis de réduire considérablement le budget de rapiéçage pour les nids-de-poule, qui est passé d’environ 100 000 $ à 17 000 $. «Ce n’est pas des nids-de-poule qu’on fait, c’est des chemins», lance, avec humour, le maire Boucher.

Autre exemple de partenariat, une entente avec Victoriaville pour l’approvisionnement en asphalte. Sainte-Clotilde-de-Horton s’est jointe à l’appel d’offres. «Plus le volume est important, plus les prix sont avantageux. Cet hiver, pour l’asphalte tiède, on s’approvisionnait directement au garage municipal de Victoriaville», précise Mathieu Levasseur pour qui les ententes intermunicipales constituent une avenue à explorer.

Avec les années, Sainte-Clotilde a également développé une façon de faire dans sa planification. Elle agit en quatre étapes : -la priorisation des chemins à l’été pour la prochaine année;

-la conception des plans et devis à l’automne par les firmes d’ingénierie;

-le lancement des appels d’offres tôt à l’hiver;

-et la réalisation des travaux dans les semaines suivant la date de fin de dégel.

(Photo www.lanouvelle.net)

«Les citoyens apprécient, après un dur hiver et le printemps, qu’on fasse les travaux rapidement. Et c’est un bon moment pour les entrepreneurs avant que ne s’entament les grands chantiers de Transports Québec», fait remarquer Mathieu Levasseur.

Et le résultat de tout cela, enchaîne le maire Boucher, est que tout est fait pour le 24 juin. «À la Saint-Jean-Baptiste, on a de belles routes, les fossés sont taillés, le lignage est effectué tout comme le rapiéçage. C’est réglé pour l’été et c’est fort apprécié. La population nous le dit», note le premier magistrat.

En jetant un regard sur le chemin parcouru, le maire et ses acolytes se réjouissent du travail accompli. «Nous ne sommes pas les seuls, mais il est important de faire valoir les bons coups et de les partager», conclut le maire de Sainte-Clotilde-de-Horton, tout en spécifiant que la Municipalité se fait active dans bien d’autres domaines, travaillant notamment sur différents dossiers, dont le traitement des eaux usées, le réseau d’égout, le développement domiciliaire, les nouvelles familles et la rénovation résidentielle.