La Manne annonce un projet de 1,5 M $, mais ne s’arrêtera pas là

Après avoir injecté 1,3 M $ en 2016 dans son bâtiment du 194, rue Notre-Dame Est, au centre-ville de Victoriaville, La Manne poursuit ses travaux de réfection et ajoute 1,5 M $ afin de reconfigurer ses espaces. La coopérative entend bien continuer à se démarquer dans un secteur où la compétition augmente.  

(Chagalldesign)

Les travaux nécessaires au réaménagement de l’entrepôt, que l’on déménagera au sous-sol, ont débuté lundi (26 août) et se termineront à la fin du mois d’octobre. Ensuite, on procèdera aux améliorations prévues dans l’épicerie, qui bénéficiera d’espace supplémentaire. Une caisse additionnelle à l’arrière ainsi qu’un espace zéro déchet feront leur apparition. Myriam Gauthier, directrice générale, indique aussi que l’accessibilité universelle des lieux fait partie des visées.

Propriétaire de l’immeuble depuis 2016, la coopérative a immédiatement pris son avenir en main. L’idée initiale s’avérait de rénover l’épicerie, confie Mme Gauthier, mais des réparations d’urgence devaient s’effectuer en façade. Ainsi, on a priorisé ce côté de l’édifice. En rendant plus attrayant le restaurant et en en bonifiant l’offre, «on a vu rentrer une nouvelle clientèle, des gens qui travaillent au centre-ville et des jeunes, parmi tous ces nouveaux visages», constate-t-elle. Un achalandage qui a bondi pour le restau, mais qui n’a pas nécessairement traversé vers le magasin. La différence marquée entre les deux aires pourrait en être la cause. «Parfois, les visiteurs ne se rendent même pas compte qu’il y a une épicerie derrière et ne connaissent pas nos autres services», relativise Myriam Gauthier.

À l’étroit

Le marché des produits biologiques, naturels et écologiques poursuit sa montée en popularité et La Manne s’y dévoue depuis 1978. Pour répondre aux demandes diversifiées des clients, l’épicerie santé manque cruellement d’espace, autant pour la vente que pour l’entreposage. «Il y a aussi l’expérience de magasinage à considérer. Le local est vieux, le plancher est à refaire et l’ergonomie à travailler. Il y a beaucoup de besoins criants», note la directrice générale.

En aménageant l’entrepôt au sous-sol,  sa superficie doublera en atteignant plus de 3000 pieds carrés, tandis que l’épicerie gagnera 1200 pieds carrés au rez-de-chaussée. L’entrée arrière subira également une cure de jouvence, alors que des portes automatiques y feront leur apparition. Certains départements, dont celui des cosmétiques, profiteront des transformations. Quant aux achats en vrac, qui peuvent déjà se faire à La Manne, les propositions seront regroupées et plus variées. «Il y a une forte demande. On en retrouve un peu partout dans l’épicerie, mais nous désirons créer cette zone de zéro déchet plus fonctionnelle pour cette clientèle», précise Mme Gauthier. Selon elle, l’achat en vrac fait aussi partie des racines de La Manne, car quand le regroupement a vu le jour, c’était la façon de faire. L’on achetait en grande quantité et l’on redistribuait les denrées aux membres. «On revient, en quelque sorte, vers nos bases», observe-t-elle. Aujourd’hui, la coopérative dénombre plus de 9000 membres.

Conseiller

À court terme, on pense générer entre 5 et 10 emplois supplémentaires. La Manne en compte actuellement 63. Mais qui dit marché en expansion dit compétition accrue. «Les grands supermarchés veulent attirer cette clientèle et offrent des produits que nous proposons, ce qui n’était pas le cas il y a 10 ans», expose Myriam Gauthier.

Pour se démarquer, La Manne mise sur son service et ses conseils. «Ici, nos ressources sont formées au sujet des produits naturels et de l’alimentation. Les gens cherchent des solutions pour répondre à des problèmes de santé, des intolérances, par exemple. Ils désirent être bien conseillés et trouver des réponses à leurs questions. Nous ne pouvons mettre simplement des produits sur les tablettes en pensant qu’ils vont se vendre tout seul.»

Enfin, Myriam Gauthier explique que l’entreprise croit en son centre-ville et continuera d’y investir. «Il s’agit d’une grosse phase d’investissements, mais si tout va bien, ça ne s’arrêtera pas là. Nous avons encore beaucoup de projets pour les années à venir», confie-t-elle. De fait, depuis l’acquisition du bâtiment, la coopérative dispose de plusieurs locaux secondaires et ne manque pas d’idées pour les occuper.

Le chantier annoncé se déroulera jusqu’à la fin de l’année. La Manne demeurera ouverte pendant les travaux.

Investissement Québec, le gouvernement du Québec, Desjardins et le Réseau d’investissement social du Québec (RISQ) agissent comme partenaires financiers dans cette aventure.